Réponse à l’écrit d’un avocat/Édition Garnier

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Œuvres complètes de VoltaireGarniertome 29 (p. 25-32).

Ma famille fut attachée à la famille de M. le comte de Morangiés ; mon père fut longtemps son conseil[1]. Mais sans écouter aucune prévention, et étant absolument sans intérêt, je ne me déterminai à croire M. le comte de Morangiés entièrement innocent dans son étrange procès contre la famille Véron qu’après avoir lu toutes les pièces, et tous les mémoires contre lui.

Il me parut absurde et impossible qu’un maréchal de camp, qu’un père de famille, dont les affaires à la vérité sont dérangées, mais qui n’a jamais commis aucune action criminelle, eût conçu le projet extravagant et abominable qu’on lui impute. Non, il n’est pas possible qu’un ancien officier, qui n’a pas l’esprit aliéné et endurci dans la scélératesse, eût imaginé non-seulement de voler cent mille écus à une veuve nonagénaire, mais d’accuser la famille de cette veuve de lui avoir volé à lui-même ces cent mille écus, et de chercher à faire périr cette famille dans les supplices. Il ne me paraissait pas dans la nature qu’un homme obéré, qu’on prétend avoir été tiré tout d’un coup par le sieur Du Jonquay de l’état le plus cruel, et nanti par lui d’une somme exorbitante de cent mille écus, eût refusé de payer une somme légère à la courtière qu’on supposait lui avoir procuré un argent si inattendu. M. de Morangiés aurait eu l’intérêt le plus pressant à satisfaire cette entremetteuse. Qu’on se représente un homme tourmenté par le besoin d’argent, à qui une femme fait tomber tout d’un coup dans les mains cent mille écus comme par enchantement : refusera-t-il, dans les premiers transports de sa joie et de sa reconnaissance, une rétribution légitime à sa bienfaitrice ? Je soutiens que cela n’est pas dans la nature humaine.

S’il avait reçu tant d’argent, et s’il avait formé le dessein coupable de ne point payer son créancier, il n’avait qu’à garder paisiblement la somme : il pouvait attendre, sans inquiétude, le temps des payements, et renvoyer alors le prétendu prêteur à l’assemblée de ses créanciers, pour se faire payer à son rang comme il pourrait ; mais il ne se serait pas exposé à un procès criminel prématuré.

Il était donc de la plus grande vraisemblance que M. de Morangiés n’avait rien reçu, puisqu’il osait soutenir un procès criminel contre ceux qui prétendaient lui avoir prêté.

D’un autre côté, la manière dont on alléguait qu’on lui avait fait ce prêt tenait de la fable la plus incroyable. De l’argent qui doit être toujours porté en secret par Du Jonquay, tandis que le lendemain matin le même homme donne au même M. de Morangiés de l’argent en public ; cent mille écus portés à pied en treize voyages, tandis qu’il était si aisé de les porter en carrosse ; une course de cinq à six lieues, lorsqu’il était si simple de s’épargner cette fatigue inouïe : tout cela est tellement romanesque que, quand je lus la réfutation de cette aventure dans le plaidoyer de M. Linguet, j’eus peine à me persuader qu’on eût osé proposer sérieusement de telles chimères devant la première cour du royaume, et qu’on eût abusé à ce point de la patience des juges.

Ce fut pis encore, j’ose le dire, lorsqu’on remonta à la source des prétendus cent mille écus en or qu’une pauvre veuve, logée à un troisième étage, et ayant à peine de quoi soutenir sa famille, avait, dit-on, prêtés par les mains de son petit-fils Du Jonquay, qui avait couru six lieues à pied chargé de ce fardeau. M. Linguet remarque fort bien que, pour prêter cent mille écus, il faut les avoir. Le roman de la fortune si longtemps inconnue de cette veuve Véron me parut aussi étonnant que l’histoire des treize voyages. On ne faisait voir aucune preuve, aucune trace des origines de cette fortune secrète, qui formait un si grand contraste avec la pauvreté de la famille. On m’assurait que la Véron était la veuve d’un agioteur obscur et malaisé de la rue Quincampoix, qui louait, à la vérité, un corps de logis de mille cinquante livres, mais qui en relouait une partie, et qui mourut insolvable, au point qu’on n’a jamais payé les frais de l’inventaire fait à sa mort, frais encore dus au successeur de ce même Gillet, notaire, chez qui la veuve Véron prétendait avoir fait valoir clandestinement ces prétendus cent mille écus.

On m’avait écrit encore que ce Véron, qu’on nous donnait pour un fameux banquier, avait fait plusieurs métiers bien éloignés de la finance ; qu’entre autres il avait été boulanger chez M. le duc de Saint-Aignan. Je ne parlais d’aucune de ces anecdotes, qui forment pourtant un très-puissant préjugé dans cette cause parce que c’est à M. de Morangiés, qui est sur les lieux, à les vérifier et à en tirer avantage.

Je savais d’ailleurs que la famille Véron vivait très à l’étroit, et subsistait mesquinement d’un petit fonds que la veuve faisait valoir en prêtant, dit-on, sur gages par les mains des courtières. Je le savais par le rapport naïf d’un domestique d’un de mes neveux, M. de Florian, ancien capitaine de cavalerie au régiment de Brionne, qui était alors à Ferney, et qui y est encore. Ce domestique, nommé Montreuil, nous disait souvent qu’il connaissait ce Du Jonquay ; qu’il avait mangé plusieurs fois avec lui ; que ses sœurs travaillaient, l’une en broderie, l’autre en linge, et vendaient leurs ouvrages. Ces discours toujours uniformes d’un ancien laquais me frappèrent, et enfin j’ai pris le parti de tirer de lui une déclaration authentique par-devant notaire.

« L’an mil sept cent soixante et treize, le seize février, etc., en présence des témoins, a comparu Charles Montreuil, natif de Montreuil-sur-Mer en Picardie, ci-devant domestique à Paris, et actuellement chez M. de Florian, ancien capitaine de cavalerie, lequel a déclaré qu’il a connu à Paris le sieur Du Jonquay, avec lequel il a mangé plusieurs fois ; qu’il logeait dans la rue Saint-Jacques avec sa grand’mère, la veuve Véron, laquelle prêtait de petites sommes sur gages, à deux sous par mois par vingt sous. Que la veuve Durant, courtière, proposa plusieurs fois, à lui Montreuil, de lui faire prêter par ladite Véron quelques petites sommes sur de bons effets. Que ledit Du Jonquay avait deux sœurs qui travaillaient fort bien en linge et en broderie, et qu’elles avaient permission de leur grand’mère de vendre leurs ouvrages à leur profit, etc. Signé : Nicod, notaire. — Contrôlé à Gex, le même jour. Signé : La Chaux. »

Toutes ces probabilités réunies faisaient sur moi la forte impression qu’elles doivent faire sur tout esprit impartial qui n’est d’aucune faction, qui aime la vérité, et qui s’indigne contre l’injustice. Dans ces circonstances M. le comte de Morangiés m’écrivit souvent, et me fit tout le détail de sa malheureuse aventure. Il s’ouvrait à moi avec une confiance sans bornes, et dans toutes ses lettres jamais je n’ai pu remarquer la moindre apparence de contradiction ; je voyais toujours un homme pénétré d’horreur en m’exposant les artifices employés pour le surprendre.

J’étais frappé de la contradiction énorme qui se trouve dans le roman des cent mille écus portés en or en treize voyages, le 23 septembre 1771, et la promesse de M. de Morangiés, du 24, d’accepter les propositions du préteur dès qu’il aurait reçu l’argent. Ce seul trait de lumière me semblait devoir dessiller tous les yeux. Il est impossible que M. de Morangiés ait reçu l’argent la veille, et qu’il ait signé le lendemain qu’il ferait ses billets dès qu’il aurait reçu l’argent.

Il me paraissait fort naturel, et il me le paraîtra toujours, que le prétendu prêteur ait fait accroire, le 24, à M. de Morangiés, qu’il fallait qu’il lui confiât quatre billets de trois cent vingt-sept mille livres, y compris les intérêts payables à la veuve Véron. Il persuada à M. de Morangiés qu’il avait en main une compagnie opulente qui avait des affaires avec cette veuve d’un prétendu banquier, et que dans peu de jours il lui apporterait l’argent sur des billets qu’il fallait montrer à cette compagnie. Pour mieux aveugler le comte de Morangiés par cette chimère incroyable, il lui prêta généreusement douze cents francs dont le comte avait malheureusement un besoin pressant. Voilà les extrémités où des officiers se réduisent tous les jours dans Paris, par l’obligation où ils croient être de soutenir un extérieur d’opulence.

Je sais quel besoin avait M. de Morangiés de ces douze cents francs. Il est bien clair qu’il ne serait pas venu les chercher lui-même à un troisième étage, s’il avait reçu environ cent mille écus la veille. Tout homme sensé conclura de ce que M. de Morangiés courut chercher douze cents francs le 24, qu’il n’avait pas touché trois cent mille livres le 23. Cette faible somme qu’on lui donnait acheva son malheur.

Le comte crut qu’il pouvait confier ses billets à cet inconnu, comme on les confie à un agent de change. Il ne savait pas que la Véron, qui était alors dans une chambre voisine, était la propre grand’mère de Du Jonquay. Ce sont là de ces tours qui sont assez communs dans toutes ces affaires obscures et honteuses. Enfin il fut séduit, et il laissa ses billets exigibles entre les mains de Du Jonquay, sans en tirer de reconnaissance. Voilà ce qu’il me mandait dans le plus grand détail. Ces démarches, cette conduite avec un inconnu, me paraissent très-peu prudentes ; mais il me paraissait aussi fort vraisemblable qu’un officier obéré, tourmenté de sa situation, fasciné par l’espoir chimérique de posséder bientôt cent mille écus en espèces, eût été séduit par un si grand appât. Je voyais bien que M. de Morangiés avait fait une très-grande faute de fournir de telles armes contre lui. Je le lui mandais[2] : à peine en voulait-il convenir ; mais plus la faute était grande, plus je voyais l’art avec lequel on l’avait fait tomber dans ce piège grossier.

Je demande à présent à tous les avocats, à tous les juges, à tous ceux qui connaissent le cœur humain, est-il possible que M. de Morangiés, que je n’ai jamais vu, ayant en sa possession cent mille écus, m’eût écrit des volumes plus gros que toute la procédure pour me persuader qu’il ne les avait pas reçus ? Quel besoin avait-il de descendre dans les plus petits détails avec un vieillard mourant qui demeure à cent vingt lieues de lui ? Certes, s’il avait possédé cet argent, il en aurait joui sans se mettre en peine de mon opinion inutile.

Cette opinion reçut un nouveau degré d’évidence quand j’appris qu’enfin Du Jonquay et sa mère, qu’on nomme Romain[3], participante à toute cette affaire, avaient tout avoué devant un commissaire de police, qu’ils avaient reconnu et signé la fausseté de l’histoire des cent mille écus, que tout était avéré. Ils firent cette déclaration étant libres chez ce commissaire, et pouvant faire une déclaration toute contraire : donc assurément la force de la vérité leur arrachait cet aveu.

Je n’examine point si cet aveu est revêtu de toutes les formes légales, et si on peut revenir contre une déclaration si authentique. Je m’en tiens à soutenir qu’il est bien difficile qu’une mère et un fils, dans la fortune la plus serrée, abandonnent tout d’un coup, d’un commun accord, leurs prétentions à une fortune de cent mille écus qui leur appartiendrait légitimement. Je présume qu’il n’y a pas une seule famille dans le royaume qui se dépouillât ainsi de tout son bien par une déclaration chez un commissaire. Je maintiens que des violences, des menaces, ne forceraient personne à confesser que son bien n’est point à lui, si les remords et le trouble qu’ils inspirent ne tiraient cette vérité du fond d’une âme coupable.

Du Jonquay et sa mère disent, longtemps après, qu’ils n’ont tout avoué, tout signé, chez un commissaire, que parce qu’un commis de la police, nommé Desbrugnières, leur avait donné précédemment un coup de poing chez un procureur. C’était précisément cette raison-là même, je le répète[4], qui devait les exciter à soutenir la légitimité de leurs cent mille écus chez le commissaire. C’était là qu’ils devaient demander justice contre ce commis ; c’était là qu’ils devaient dire : Voilà l’homme qui nous a violentés, qui ne nous a parlé que de cachots, qui nous a battus pour nous dépouiller de notre bien ; nous voilà libres à présent sous les yeux d’un premier juge : nous faisons serment que les cent mille écus nous appartiennent, et que ce commis a employé la force et la barbarie pour nous en dépouiller. Nous attestons les témoins qui nous ont vus porter notre or qu’on nous ravit, Nous demandons notre bien et vengeance.

Au lieu de prendre ce parti, que la nature dicterait aux hommes les plus faibles et les moins instruits, ils se taisent, ils ne citent aucun témoin en leur faveur : donc ils n’en avaient point trouvé encore. Ils ne se défendent pas, ils conviennent de leur délit, ils signent leur condamnation. Avant même de signer ils avouent tout, non pas d’abord au commis dont ils prétendent avoir été durement traités, mais à un clerc d’un inspecteur de police, nommé Colin, et au clerc du commissaire ; ils confessent qu’ils ont trompé M. de Morangiés. La femme Romain, mère de Du Jonquay, demande pardon à M. de Morangiés, et le conjure de ne la pas perdre. Ils font plus : le lendemain, étant en prison, ils écrivent à leur conseil pour redemander les billets qu’ils ont extorqués, et pour les remettre entre les mains de la police. Ils confirment l’aveu de leur délit. La grand’mère Véron vient dans la prison, et elle semble faire le même aveu tacitement à Desbrugnières, en recommandant ses petits-enfants à ses bons offices. Du Jonquay et sa mère renouvellent encore leur déclaration de la veille. Voyez combien d’aveux ! au sieur Colin, à un clerc du commissaire, à Desbrugnières, au commissaire, à M. de Morangiés lui-même, dont ils ont imploré la miséricorde. N’est-ce pas la vérité qui a parlé ? Et cette vérité serait anéantie, sous prétexte qu’un homme réputé coupable a été menacé et saisi par ses boutons chez un procureur !

La manière dont on s’y est pris pour tirer cette vérité de leur bouche peut n’être pas dans la forme ordinaire de la justice réglée. Je sais qu’on objecte que ce commis de la police les avait conduits et intimidés chez ce procureur, qui n’était pas fait pour tenir audience ; que ce commis, trop zélé et trop vif, n’a pas eu cette sévérité tranquille et circonspecte, si nécessaire à quiconque agit au nom de la justice. Je veux croire enfin que toute cette affaire a été mal ménagée. Il en résulte que plus on avait transgressé les règles, plus Du Jonquay et sa mère devaient éclater en plaintes, et non pas confesser leur délit ; ils se sont avoués cinq fois coupables : donc on pouvait croire qu’ils l’étaient, donc ils peuvent l’être encore aux yeux du public impartial, qui prononce suivant l’équité naturelle, qui n’écoute que les principes du sens commun, et qui ne s’informe pas si les formalités des lois ont été bien ou mal observées.

On pousse aujourd’hui la chicane jusqu’à prétendre que les déclarations authentiques de Du Jonquay et de sa mère ne peuvent être regardées comme des preuves par écrit, quoiqu’elles soient écrites ; que Du Jonquay n’est que témoin, quoiqu’il ait toujours été partie principale. Les honnêtes gens n’entendent point ces subtilités : il leur suffit que deux accusés aient avoué cinq fois l’iniquité dont on les charge.

Enfin le procès étant engagé en règle entre M. de Morangiés et la famille Véron, cette famille vend son procès au nommé Aubourg (qu’on a cru un prêteur sur gages, et qui est un homme inconnu), comme on vend une maison qui demande des réparations. Le marché fait, la veuve Véron meurt, et quelques heures avant sa mort on lui fait faire un testament, dans lequel elle contredit tout ce qu’elle et sa famille avaient soutenu auparavant. Elles criaient qu’en perdant ces cent mille écus elles perdaient tout ce que la Véron avait jamais possédé. Elle articule, dans ce testament, qu’elle a donné deux cent mille francs à sa fille Romain, mère de Du Jonquay, à cette même Romain qui à peine a de quoi subsister : voilà la Véron qui n’avait presque rien, et qui meurt riche, par son testament, de plus de cinq cent mille livres.

Ce tissu étrange de choses incroyables, qui se succèdent si rapidement, forme aujourd’hui un des procès les plus singuliers qui aient jamais occupé les tribunaux : c’est alors que, pressé par des amis de M. de Morangiés, j’écrivis, malgré ma répugnance et mon peu de capacité, dans l’absence de M. Linguet, quelques réflexions sommaires sur les probabilités en fait de justice, sans y mettre mon nom, sans nommer même ni M. de Morangiés ni ses adversaires, me tenant dans les bornes du doute, et cherchant la vérité[5]. Mes doutes me conduisirent à reconnaître M. de Morangiés très-innocent.

Ce petit écrit, simple et sans aucun art, fit revenir en sa faveur plusieurs esprits prévenus. En ne décidant rien, je les persuadai. Je me gardai bien de prévenir orgueilleusement les décisions de la justice. Au contraire, je déclarai, et je dis encore, que j’écrivais pour le public, juge de l’honneur, et non pour les magistrats, juges des formes, des procédures, et de l’esprit de la loi.

J’observai, et j’observe de nouveau, qu’on peut gagner son procès dans le fond du cœur de tous ses juges, et le perdre très-justement par un défaut de formes. Il en était de même chez les Romains, et c’était une maxime chez eux : Qui viole les formes perd sa cause. Si vous avez payé votre créancier, votre marchand, et que vous ayez oublié d’en tirer quittance, vous êtes condamné justement à payer deux fois, parce que votre dette existante dépose contre vous. Si vous avez eu la dangereuse bonne foi de laisser entre les mains d’un inconnu des promesses signées de vous, valeur reçue, sans en avoir reçu la valeur et sans avoir de contre-lettre, vous pouvez être justement condamné à payer ce que vous ne devez pas, faute d’avoir observé une formalité nécessaire.

Si deux témoins, ou trompés, ou trompeurs, persistent uniformément à déposer contre vous, dans la crainte que leur impose notre loi rigoureuse d’être punis s’ils se rétractent après le récolement, vous êtes condamné quoique évidemment innocent.

Qu’un piqueur et un homme à peu près de cette condition, il n’importe, tout est égal devant la justice, aient vu quelques sacs étalés sur une table, et qu’on leur ait dit qu’il y avait cent mille écus ; qu’ils l’aient cru, qu’ils le croient d’autant plus qu’on les a traités durement pour l’avoir dit ; qu’ils prétendent avoir vu porter cet argent chez vous ; qu’une courtière, enfermée autrefois à l’Hôpital, les encourage ou non à cette déposition, mais qu’on vous représente pour cent mille écus de billets signés de vous imprudemment le même jour ou le lendemain, vous êtes condamné avec dépens, dommages, et intérêts. La justice vous dit : Je ne juge pas les cœurs, je juge les pièces du procès.


FIN DE LA DÉCLARATION.

  1. Voltaire lui-même avait été fort lié dans sa jeunesse avecla mère de Morangiés.
  2. Voyez, dans la Correspondance, la lettre à Morangiés, du 6 juillet 1772.
  3. Geneviève Gaillard, femme séparée de biens de Nicolas Romain, officier invalide.
  4. Voyez tome XXVII. pages 508 et 581.
  5. Voyez tome XXVIII, page 496, l’Essai sur les probabilités en fait de justice.