Rational (Durand de Mende)/Volume 5/Septième livre/Chapitre 46

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Traduction par Charles Barthélemy.
Louis Vivès (volume 5p. 142-143).


CHAPITRE XLVI.
DES CONFESSEURS.


I. Ceux qui louent le Seigneur et célèbrent sa gloire sont appelés confesseurs, parce que tant les martyrs et les vierges que tous les saints sont les vrais confesseurs du Christ. Cependant, les martyrs qui remportent la victoire contre l’irascible ont un grade transcendant, surpassent les confesseurs, et acquièrent encore ce nom spécial de martyrs ; ils surpassent les vierges, parce qu’ils remportent un triomphe sur le concupiscible, et ils acquièrent, en plus, le nom de vierges ; ils surpassent les docteurs, parce qu’ils l’emportent sur les autres par le raisonnement, et acquièrent encore le nom de docteurs. De là vient que les martyrs, les vierges et les docteurs seront parés de l’auréole.

II. Il est certain que les confesseurs sont distingués en évêques et en prêtres. Pour les évêques on dit l’introït Statuit (Ecclés., chap. xlv) et l’épître Ecce sacerdos magnus (Eccl., chap. xliv). Car eux-mêmes sont des grands-prêtres, et il est dit des évêques : « J’ai trouvé David, mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte ; w parce que non-seulement ils ont été oints dans le baptême et la confirmation, mais encore dans leur ordination sacerdotale, et, de plus, dans la consécration épiscopale, pour avoir une miséricorde surabondante. Ces offices que commencent les prêtres (sacerdotes), conviennent proprement aux évêques ; le reste est commun ; et il y a plusieurs répons du huitième ton, parce qu’ils ont macéré et crucifié leur chair, avec les vices et les concupiscences, en vue de l’octave de la résurrection.

III. On dit encore quelquefois pour les confesseurs l’épître Dilectus Deo (Ecclés., xlv) ; quelquefois, Testificor coram Deo (IIe à Timoth., iv) ; quelquefois, Plures facti sunt sacerdotes (aux Hébreux, chap. vii) ; d’autres fois. Dedit Dominus confessionem (Ecclés., chap. xlv) ; ou bien, Justus cor suum (Ecclés., chap. xxxix) ; ou Sapientia laudabit animam (Ecclés., xxiv) ; ou Justum deduxit Dominus (Sagesse, chap. x) ; ou encore, Doctrinis variis (aux Hébreux, chap. xxiii) ; quelquefois, Ego enim jam delibor (IIe à Timoth., iv) ; L’alleluia est : Justus germinabit (Isaïe, chap. xxxv). Or, on dit quelquefois l’évangile Sint lumbi vestri præcincti (Luc, xii) ; quelquefois, Vigilate (Math., xxiv) ; quelquefois encore, Homo quidam peregre (Math., ii) ; d’autres fois, Videte et vigilate (Math., xiii) ; d’autres fois, Homo quidam nobilis (Luc, xi) ; d’autres fois encore, Nemo accendit lucernam (Luc, chap. xi) ; ou bien, Vos estis sal terræ (Math., v) ; ou encore, Nolite timere, pusillus grex (Luc xii). La postcommunion est : Quinque talenta (Math., xxv) ; et quelquefois, Fidelis servus (Math., xxiv ; Luc, ix).

IV. Pendant les heures, on dit le capitule Ecce sacerdos (Ecclés., chap. liv) ; et celui-ci : Benedictionem omnium gentium (ibid.) ; et celui-ci : Cognovit eum (ibid.) ; et celui-là : Justum deduxit (Sag., chap. x) ; et celui-là : Justus cor suum (Ecclés., xxxix) ; et cet autre : Magnificavit eum in conspectu regum (Ecclés., chap. xxv) ; mais ici on dit Magnificavit, et ailleurs Glorificavit ; et celui-ci : Labia sacerdotis custodivit (Malachie, chap. ii) ; et celui-là : Non est inventus similis illi (Eccl., xxiv) ; et Fungi sacerdotio et habere laudem (Eccl., lv) ; et cet autre : Talis decebat utesset nobis pontifex (ibid.) ; et cet autre encore : Collaudabunt multi sapientiam ejus, et usque in sæculum non recedet memoria ejus (Ecclés., xxxix) ; et celui-ci : Honestavit illum in laboribus (Sagesse, x) ; et celui-là : Custodivit illum ab inimicis (ibid.).

V. Il faut remarquer que, si plusieurs fêtes tombent le même jour, on célèbre l’office de celui qui a une plus grande renommée. On a parlé de cela dans la préface de cette partie.