Recueil de contes populaires slaves (traduction Léger)/Introduction

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Traduction par Louis Léger.
Ernest Leroux (p. vi-xiv).

INTRODUCTION





LES contes populaires slaves sont innombrables : on en recueille et on en publie tous les jours. Ceux que je donne ici sont ceux que j’ai remarqués dans mes lectures et dont la traduction a autrefois amusé mes heures de loisir. Après les avoir dispersés pendant plusieurs années dans un certain nombre de revues ou de magazines, je les ai réunis aujourd’hui. J’ai profité de cette occasion pour réviser soigneusement ma traduction. Elle n’a qu’un mérite, c’est d’être fidèle et d’avoir été faite sur les textes originaux. J’ai à dessein groupé ces récits sans ordre méthodique, tenant à indiquer que ce volume n’a point de prétentions scientifiques et laissant aux mythographes ou aux folkloristes le soin de procéder à des classifications ou à des synthèses[1]. Quelques-uns de ces contes paraîtront sans doute nouveaux. D’autres sont des variantes de récits bien connus ; ils fourniront aux curieux le sujet d’intéressantes comparaisons.

Voici d’ailleurs, pour le lecteur désireux de contrôler mes versions sur les originaux, l’indication des recueils auxquels chacun de mes contes est emprunté :

I. Une drachme de langue, conte serbe. Le Kolo (la Ronde), revue croate aujourd’hui fort rare publiée à Zagreb (Agram) par le poète Stanko Vraz. Année 1847, no VI, p. 11 et suivantes. Le récit a été recueilli par M. Lukich de Banialuka (Bosnie). Je ne sache pas qu’il ait été réimprimé. Il donne lieu à de nombreux rapprochements.

II. La table, la musette et le sac, conte bohême ou tchèque. Hrase, Kytice z ceskych narodnich povesti. Bouquet de contes populaires tchèques, publié par M. Hrase, directeur des écoles de la ville de Nachod, un vol, in 8.o Prague, librairie Urbanek. 1874. Cet intéressant recueil m’a fourni plusieurs de mes contes ; je les désignerai désormais sous la rubrique Hrase.

III. Le petit poucet russe. Afanasiev, Rouskia dietskia skaski, contes russes pour les enfants, 2 vol. in-8o. Moscou, 1870. Ce recueil ne doit pas être confondu avec le grand recueil du même auteur, auquel M. Ralston a emprunté la plupart de ses Russian folktales, traduits en français par M. Loys Brueyre (Hachette, 1874).

IV. La mauvaise femme, conte russe, ib.

V. La fille du doge, conte dalmate. Siegfrid Kapper, Pohadky Primorske, Contes du littoral dalmate (en tchèque). Prague, 1873. Siegfrid Kapper était, comme on sait, très versé dans la littérature des Slaves méridionaux. Je ne connais point le texte serbo-croate de ce conte que l’auteur tchèque a d’ailleurs embelli de certains détails fantaisistes. J’ai dû les supprimer dans ma traduction.

VI. La gelée, le soleil et le vent, conte de la Russie blanche (en dialecte biélo-russe). Erben, Sto prostonarodnych pohadek a povesti Slovanskych v narecich puvodnich, cent contes et récits populaires slaves publiés dans les langues originales. Prague, 1865. Ce recueil, l’un des plus importants qui existe, offre, ainsi que l’indique le titre, cent contes slaves dans quinze langues ou dialectes différents. Je lui ai fait de nombreux emprunts.

VII. Le berger et le dragon, conte slovaque. — Le slovaque est, comme on sait, un dialecte du tchèque qui a réussi à s’élever au rang de langue littéraire.Emille Cerny, Slovenska citanka, Chrestomathie slovaque, 2 vol. in 8.o Banska Bystrica, 1866. Ce récit, rédigé par M. Étienne Danieli, a été recueilli dans les environs de Trencsin (Hongrie).

VIII. Le prince Inespéré, conte polonais. Glinski, Bajarz polski, le Conteur polonais, 4 vol., in 12. Wilna, 1854. L’un des plus importants recueils de la littérature polonaise. Ce récit est reproduit par Erben.

IX. Blanche-Neige (Sniegourka), conte russe. Erben, d’après un recueil de Maximovitch que je n’ai pas sous la main.

X. Baba Iaga, conte russe. Erben, d’après le grand recueil d’Afanasiev qui renferme de nombreux contes sur ce personnage mythique (voir Ralston, Russian Folk-Tales).

XI. Le langage des animaux, conte bulgare. Erben.

XII. L’origine de l’homme, conte croate. Erben.

XIII. L’esprit du mort, conte polonais. Wojcicki, Klechdy, Starozytne podania i powiesci ludowe, Légendes, traditions et contes populaires, 2e édition, (Varsovie, 1851.)

XIV. La misère, conte polonais. Balinski, Contes populaires polonais, ap. Erben.

XV. La montre enchantée, conte bohème. Hrase. Ce conte est intitulé dans l’original Hloupy Jenik, Jeannot le Nigaud.

XVI. Le poisson d’or, conte russe. Afanasiev.

XVII. Le bâton enchanté, conte bohème. Hrase.

XVIII. Le loup nigaud, conte de la petite Russie (en petit russien). Roudtchenko, Narodnya Ioujnorousskia skazki, Contes populaires de la petite Russie, 2 vol. in 8.o Kiev, 1869.

XIX. L’œil qui pleure et l’œil qui rit, conte serbe, publié pour la première fois dans une revue serbe et reproduit par Erben. J’ai abrégé ce conte qui est fort long.

XX. La Bavarde, conte petit-russien. Roudtchenko.

XXI. L’heureux berger, conte bohème. Hrase.

XXII. La danse du diable, conte polonais. Balinski.

XXIII. L’aumône, conte polonais, ib.

XXIV. Les deux frères, conte slovaque, extrait du Recueil de littérature populaire slovaque, publié par la Matica (société littéraire) à Vienne, 1870 ; tome I. (Sbornik slovenskych piesni, poviesti, etc.)

XXV. La paresse punie, conte bulgare. Erben.

XXVI. Le cheveu merveilleux, conte serbe. Vouk Karadjitch, Srpske Narodne Pripovetke, Contes populaires serbes. Vienne, 1853.

XXVII. Le renard et le loup, conte russe. Afanasiev.

XXVIII. Le chat et le renard, ib.

XXIX. Le nigaud, ib.

XXX. Le langage des oiseaux, ib.

XXXI. Long, Large et Clairvoyant, conte bohême. Hrase.

XXXII. La recette du soldat, conte russe. Afanasiev.

  1. On trouvera un résumé des mythes slaves dans ma brochure : Esquisse sommaire de la mythologie slave. Paris, Leroux. 1882.