Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris/Valdoir

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CIMETIÈRE SAINTE-CATHERINE.

Planche 16.

TOMBEAU DE Mlle. JULIE DU VALDOIR.


Ce monument se voit à gauche en entrant près du deuxième Cimetière ; il est construit en pierre, un peu incliné par le pied. Il est orné à ses encoignures, de triglyphes à cannelures circulaires, bronzées.

Cette jeune personne, morte à vingt-deux ans, emporta avec elle dans le tombeau toutes les espérances de bonheur et de consolation que sa famille avait cru devoir fonder sur elle. Malgré qu’elle eût toutes les vertus qui rendent si estimables les personnes de son sexe, toutes les grâces, tous les talens qui commandent l’admiration, rien de si modeste que son épitaphe. On lit sur sa tombe, ce peu de mots :

Ci-gît Julie Duvaldoire,
Morte à 22 ans.

Que de réflexions douloureuses cette épitaphe ne doit-elle pas faire naître dans le cœur de l’homme véritablement sensible ! Ce laconisme, dit beaucoup plus que le verbiage de mille autres, qui souvent n’est qu’une longue série de mensonges. Dans ces longues épitaphes, qui, sous un certain rapport, se ressemblent presque toutes, en donnant toutes les vertus à ceux que l’on regrette, il est naturel d’être en garde contre un pareil éloge et de douter d’une telle perfection. Dans celle-ci, on peut, on doit supposer tout ce que l’on ne dit pas. Les regrets que laisse après elle une jeune fille qui termine sa carrière à l’âge de vingt-deux ans sont assez puissans pour qu’il soit permis de lui supposer toutes les qualités aimables, toutes les vertus dont souvent on gratifie tant d’autres si gratuitement.