Recueil des lettres missives de Henri IV/1572/7 novembre ― À mon cousin monsieur le marquis de Villars

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1572. — 7 novembre.

Orig. – B. R. Fonds Béthune, Ms. 8733, Fol. 48 recto.


À MON COUSIN MONSR LE MARQUIS DE VILLARS,

ADMIRAL DE FRANCE, LIEUCTENANT GENERAL DU ROY MON SEIGNEUR AU GOUVERNEMENT DE GUYENNE, EN MON ABSENCE

Mon Cousin, Mon procureur general d’Armaignac[1], me Françoys Juau, m’a faict entendre son emprisonnement et les bons offices qu’il a receu de vous en ce dont il vous a faict requerir : de quoy je vous remercie. Et d’aultant, mon Cousin, qu’il est homme bien versé dans mes affaires, et necessaire pour mon service en la charge que luy a esté commise, je vous ay bien sur ceste occasion voulu escrire la presente, pour vous prier, aultant affectionneement qu’il m’est possible, de luy continuer vostre faveur, et vouloir entendre la cause de son dict emprisonnement, pour le conserver, et empescher que pour accusations legieres et mal fondées et dont il ne doibve estre recherché, selon l’intention du Roy mon seigneur, on ne le moleste poinct. Je le vous recommande, comme estant mon officier et tel que je ne pense pas qu’il se treuve chargé de chose prejudiciable à l’Estat de Sa Majesté ; auquel cas ne luy ne aultre ne peuvent esperer de moy faveur ne support quelconque. Mais j’estime que cestuy-cy ne se trouvera poinct de cest ordre. Je le desire ainsy, et d’aussy bon cœur que me recommande à vostre bonne grace ; suppliant Dieu vous donner, mon Cousin, en santé, longue vie. De Paris, ce vije jour de novembre 1572.

Vostre bon cousin et meilleur amy,
HENRY.


  1. Le comté d’Armagnac, haut et bas, que le roi de Navarre tenait sous l’hommage du roi de France, comprenait dix-huit cents fiefs nobles. Les villes principales en étaient Auch, ville archiépiscopale, Condom et Lectoure, villes épiscopales, Euze ou Eause, l’Isle-Jourdain, Gimon, Mauvesin, Grenade, Vuillac, Castelnau.