Recueil des lettres missives de Henri IV/1581/13 janvier ― À messieurs les maire et juratz de la ville de Bourdeaux

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1581. — 13 janvier. — IIme.

Orig. – Arch. municip. de Bordeaux. Copie transmise par M. le secrétaire général de la ville.


À MESSRS LES MAIRE ET JURATZ DE LA VILLE DE BOURDEAUX.

Messrs, Tout ainsi que par demonstration exterieure vous avés tesmoigné la joie et l’allegresse de vos cœurs, du bien qu’il a pleu à Dieu nous faire, nous donnant une bonne paix, aussy vous ay je bien voulu envoyer ce gentilhomme, le sr Constant[1], esprés pour me conjoïr de cest heur et vous rendre tesmoignage du contentement que j’ay receu par la prompte reception et publication qu’avés faicte de la dicte paix, qui me faict que de mesme affection vous embrasserés tout ce qui appartiendra à l’execution et observation d’icelle. Ce que je loue d’aultant plus, que toutes les aultres villes de ceste province suivront en cela vostre exemple ; qui servira grandement au repos commun de tous. Je vous prie donc, Messrs, continuer de mesme main, ayant principalement Monsieur qui vous a faict cest honneur de vous en aller donner le premier establissement, nous ayant procuré ce bien duquel il prend luy mesme la peine de nous rendre joïssant ; dont nous luy avons obligation eternelle. De quoy, Messrs, vous me trouverés tousjours prest et disposé de tenir la main et d’employer l’auctorité qu’il a pleu à Dieu et au Roy mon seigneur me donner pour l’entiere observation de la dicte paix, vous conserver en toute seureté vos privileges, commerce et negociations, et faire chastier et punir tous contrevenans, de quelque qualité ou religion qu’ils soient, sans acception de personnes, ainsy que j’ay donné charge au dict sr Constant vous exposer plus particulierement, vous priant le croire comme moy mesme, et Dieu, Messrs, vous avoir en sa trez saincte et digne garde. De Chastillon[2], ce xiije janvier 1581.

Vostre meilleur amy,


HENRY.


  1. On voit figurer M. de Constans avec M. de Buzenval comme les deux gentilshommes ordinaires de la chambre du roi de Navarre, dans l’état de la maison de ce prince dressé pour l’année 1585.
  2. Le même que Castillon. Voir la note de la lettre précédente.