À relire

Recueillements poétiques/Vers écrits dans la chambre de J.-J. Rousseau à l’Ermitage

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Recueillements poétiques
Œuvres complètes de LamartineChez l’auteurtome 5 (p. 443-444).

 
Toi, dont le siècle encore agite la mémoire,
Pourquoi dors-tu si loin de ton lac, ô Rousseau ?
Un abîme de bruit, de malheur et de gloire,
Devait-il séparer ta tombe et ton berceau ?

De ce frais Ermitage aux coteaux des Charmettes,
Par quels rudes sentiers ton destin t’a conduit !
Hélas ! la terre ainsi traîne tous ses poètes
De leur berceau de paix à leur tombeau de bruit.


O forêt de Saint-Point ! oh ! cachez mieux ma cendre
Sous le chêne natal de mon obscur vallon !
Que l’écho de ma vie y soit tranquille et tendre ;
Ah ! c’est assez d’un cœur pour enfermer un nom !


À l’Ermitage de J.-J. Rousseau, le 7 juin 1833.