Relation historique de la peste de Marseille en 1720/14
CHAPITRE XIV.
Prés que l’incendie de la
contagion ſe fût répandu dans
toute la Ville, il s’étendit encore plus
loin ; car où eſt-ce que la colere d’un
Dieu irrité ne penetre pas ? Vains efforts
que ceux que font les hommes
pour l’éviter, & ſe dérober à ſes
coups. Quelque part que le pécheur
ſe refugie, elle va le ſaiſir par tout,
partout il trouve la juſte peine de ſon
crime. Epée du Seigneur[1], ſanglante
par tant de morts qui fument encore,
ne te repoſeras-tu jamais ? rentre en
ton fourreau, refroidis-toi & ne frape
plus ; comment ſe repoſeroit-elle,
puiſque le Seigneur lui a commandé de
fraper cette Ville, & tout le pays de
la côte de la mer, & qu’il lui a preſcrit
ce qu’elle y doit faire ? Le quartier
de Rive-Neuve, qui eſt de delà
le Port, ſeparé par-là, & par
l’Arcenal du reſte de la Ville, s’étoit
conſervé ſain & entier juſques vers la
fin du mois d’Août : Mr. le Chevalier
Roſe y avoit été établi Commiſſaire
general, & le bon ordre qu’il y
avoit mis, avoit garanti ſon quartier
juſques alors ; mais il étoit difficile,
pour ne pas dire impoſſible,
d’y couper tout-à-fait la communication
avec la Ville : quelques perſonnes
quittant leurs maiſons où ils
avoient des malades, furent s’y refugier
chez des parens & chez des
amis, & y porterent la maladie, laquelle
s’y répandit d’abord avec la
même rapidité que dans la Ville : cependant
on n’y vit point de ſes déſordres
qui la défiguroient. Mr. le
Chevalier Roſe, homme d’une prompte
prévoyance, & propre pour les
grandes expeditions, avoit diſpoſé
toutes choſes pour le ſecours des malades,
& pour la ſepulture des morts.
Il y établit un Hôpital dans les magazins
d’une grande Corderie, qui
eſt le long des remparts, dans lequel
il mit un Maître Chirurgien[2] de la
Ville, qui relevoit de maladie, un
Apoticaire avec une Pharmacie, &
Mr. Montagnier Medecin, qui après
avoir travaillé le jour dans la Ville,
ſe retiroit le ſoir à St. Victor, fût
chargé du ſoin de ces malades ; & par
une generoſité qui n’a point d’exemple,
Mr. le Chevalier Roſe fit les avances
de tous ces frais & de toutes
ces dépenſes ; ainſi le quartier de la
Ville le plus écarté, & qui ſembloit
devoir être le plus abandonné, fût
par les ſoins & par la vigilance d’un
ſeul homme le plus promptement ſecouru :
heureux ſi nous en avions eu
pluſieurs de cette trempe.
La contagion fit à Rive-Neuve les progrès ordinaires, elle ſe répandit inſenſiblement d’une maiſon à l’autre, & par tout en peu de tems, & elle y a fini auſſi-tôt qu’à la Ville. L’Abbaye de St. Victor eſt le ſeul endroit où le mal ne pénétra pas ; il a reſpecté un lieu où repoſent les Reliques de tant de Saints, & les cendres de tant de pieux Solitaires, d’où s’élevoient l’odeur des Holocauſtes, & l’encens des Sacrifices, qu’on y offroit tous les jours au Dieu vivant ; car c’eſt la ſeule Egliſe, où l’on a toûjours célébré l’Office Divin ſans diſcontinuer, où enfin le pieux Abbé[3] qui y étoit enfermé, levoit nuit & jour les mains au Ciel, & ſe répandoit en oraiſons & en prieres au pied des Autels, pour apaiſer ſa colere ſur cette Ville infortunée. C’eſt ainſi qu’autrefois St. Theodore Evêque de Marſeille s’enferma dans cette Abbaye pendant la peſte de 588. & que là il ne ceſſoit point par ſes veilles & ſes prieres d’implorer la miſericorde du Seigneur ſur ſon peuple affligé. Telle a été l’occupation de ce St. Abbé pendant la contagion, il avoit employé avant qu’elle arriva, des ſommes conſiderables en œuvres pies & en aumônes, il les continuë à préſent, & il y joint le ſacrifice de ſes larmes & de ſes prieres qu’il offre nuit & jour au Seigneur, pour nous le rendre propice. Il eſt neceſſaire que dans des tems de calamité ; il y aye des gens de bien, qui éloignés du tumulte, & dégagés du trouble & de l’embarras que traînent aprés eux les malheurs publics, ſe donnent entierement à la priere, & s’immolent eux-mêmes en holocauſte de propitiation, tandis que les autres ſe ſacrifient par leur travaux & par leur zele. Ce fût moins la valeur de Joſué qui donna la victoire aux Iſraëlites, que les prieres de Moyſe ſur la montagne. Peut-être devons-nous plutôt la ceſſation de nos malheurs à la pieté des ames ſaintes, qui gemiſſoient devant Dieu dans l’interieur de la retraite, qu’aux ſoins infatigables de ceux qui ont ſi genereuſement ſervi leur Patrie.
Ceux qui avoient crû trouver ſur la mer un aſile aſſûré contre la contagion, furent bientôt trompés dans leur attente : obligés de deſcendre à terre pour aller prendre des proviſions, ils s’infecterent, & perirent encore plus miſerablement que les autres. Là nul eſpoir de ſecours, nulle commodité, nul moyen de s’éviter les uns les autres. Ceux en qui il reſte quelque ſentiment de charité, trouvent aſſez de ſujets dans la Ville, ſur leſquels ils peuvent l’exercer, ſans ſe croire obligés de paſſer la mer. Ainſi ces malheureuſes familles ſont encore plus abandonnées que les autres. Les uns meurent ſeuls dans des Batteaux, les autres dans les Vaiſſeaux & dans les Barques, & par tout ſans aucun ſecours ; quelques-uns troublés par le délire, s’enſeveliſſent tous vivans dans les eaux, qui fervent auſſi de tombeau à tous les autres : on trouve de tems en tems ſur les bords de la mer les cadavres qu’elle y rejette tous rongés par les poiſſons ; d’autres flottent au gré des ondes ; enfin c’eſt ſur mer la même déſolation que ſur terre ; nul endroit qui ne ſe reſſente de ce terrible fleau ; nul élément où il ne porte ſa fureur : car ceux qui ſont ſeparés de tout, & qui campés ſous des tentes en raſe campagne ne tiennent qu’à l’air qui les environne, n’échapent pas au malheur commun. La pureté de l’air qu’ils reſpirent, l’éloignement de tout commerce, & de tout ce qui pouvoit les infecter, ne pût pas les garantir du mal ; & cette heureuſe ſituation, qui ſembloit devoir les conſerver, ne ſert aujourd’hui qu’à rendre leur état plus déplorable par l’éloignement de tout ſecours, & par la privation de toute ſorte de commodité ; ils ſe flattent d’en trouver dans la Ville, ils y viennent groſſir le nombre des malheureux, & dans peu de jours celui des morts. Il eſt aiſé de ſe figurer la déſolation de ces familles ainſi éparſes dans les campagnes, quand le mal les oblige de décamper & de rentrer dans la Ville. L’un porte un enfant mourant ſur ſes épaules, l’autre ſe traîne à demi mort dans les chemins ; tantôt c’eſt toute une famille, qui par la lenteur de ſa marche annonce ſes malheurs à tous ceux qu’elle rencontre, tantôt ce ſont des enfans qui ſoûtiennent leur pere prêt à expirer, & qui tâchent de l’amener juſqu’à la Ville, dans l’eſperance de le faire ſecourir. L’un porte avec lui ſon équipage, l’autre n’a pas eu la force de l’emporter : pluſieurs tombent par défaillance dans les chemins, & ces cadavres étendus arrêtent les paſſants. Enfin tous ces gens-là viennent augmenter le trouble de la Ville, & l’horreur de nos Places publiques.
Les portes de la Ville n’étant pas encore gardées, les Payſans de la campagne entroient librement dans la Ville, & quoiqu’ils n’y vinſent pas en foule comme à l’ordinaire, retenus par la crainte de prendre le mal, il y en avoit toûjours quelqu’un, qui plus courageux que les autres, ou plus preſſé de vendre ſes denrées, venoit les aporter. De plus tous les Pourvoyeurs des Bourgeois retirés dans leurs Baſtides, venoient tous les jours en Ville prendre leurs neceſſités ; ainſi par les uns ou par les autres le mal fût porté dans le Terroir. Il commença par le Village de St. Marcel, & par le quartier de Ste. Marguerite, où il fût porté par des gens de la ruë de l’Eſcale ; de-là il gagna bientôt tous les autres Hameaux, & ſe répandit inſenſiblement dans toutes les Baſtides. La terreur de la maladie fût encore plus grande à la Campagne que dans la Ville ; cependant malgré les précautions qu’elle leur inſpiroit, malgré l’éloignement des habitations, elle y a fait les mêmes progrès & les mêmes ravages. Elle enleva d’abord tous les Jardiniers, qui ſont aux environs de la Ville, & des uns aux autres, elle s’étendit juſques dans les quartiers les plus reculés. C’eſt là que les malades éprouverent ce que l’abandonnement le plus entier, & l’inhumanité la plus barbare ont de plus cruel. Ils étoient ordinairement relegués dans l’endroit le plus éloigné, non pas de la maiſon, mais du territoire, où ils n’avoient d’autres témoins de leurs ſouffrances que les oiſeaux du Ciel, qui par un morne ſilence, & par la ceſſation de leur chant ordinaire, ſembloient marquer leur ſenſibilité pour ces malheureux. Ceux qui étoient les plus chéris, étoient ſous des Cabanes couvertes de branches d’arbres, ou de vieux haillons ; on a vû des amans fidéles s’expoſer à ſervir leurs maîtreſſes ainſi abandonnées, dans l’eſperance qu’un mariage prochain ſeroit le prix d’un amour ſi courageux ; une aveugle paſſion avoit plus de force, pour diſſiper les frayeurs du mal, qu’une charité chrétienne, plus même que l’amitié paternelle.
C’eſt-là que les parens étoient contraints de ſe donner la ſepulture les uns aux autres, & d’eſſuyer toute l’amertume de ce triſte devoir, faire la foſſe, y porter le cadavre, ou le traîner & le couvrir de terre, les femmes reduites à cette cruelle extrêmité pour leur mari, les enfans pour leur pere, & celui-ci après avoir enterré ſa femme & tous ſes enfans, reſtoit lui-même ſans ſepulture. Extrêmité ſi cruelle, que pour l’éviter, un Payſan fit une action qui ſurpaſſoit les forces de la nature : étant reſté ſeul avec ſa femme, & tous deux pris du même mal, voyant qu’ils n’avoient point de ſepulture, s’ils venoient à mourir, dès le premier jour de la maladie le mari fit deux foſſes, une pour chacun, & quelques jours après ſentant ſes forces s’affoiblir, il dit le dernier adieu à ſa femme, un peu moins accablée du mal, & ſe traînant juſques à la foſſe, il s’y laiſſa tomber, & après s’être enſeveli tout vivant, il rendit l’ame au milieu des horreurs du tombeau. A ce trait, ajoûtons celui d’une Payſane, qui joignit à une fermeté auſſi rare une tendreſſe pour ſon mari encore plus rare, l’une & l’autre d’autant plus admirables dans une femme de cette condition, que ces ſortes de perſonnes ſemblent par leur ſexe & par leur état être condamnées à la mediocrité. Cette femme ayant toûjours refuſé les ſecours de ſon mari pendant ſa maladie, porta plus loin ſa tendre prévoyance, & jugeant bien qu’après ſa mort qu’elle ſentoit s’aprocher, il ſeroit obligé de la porter lui-même en terre, & qu’en lui rendant ce dernier devoir, il couroit riſque de s’infecter ; elle lui dit de lui jetter le bout d’une longue corde, qu’elle s’attacha elle-même aux pieds, pour qu’après ſa mort ſon mari pût la traîner dans la foſſe, ſans être obligé de toucher à ſon corps, & ſans aucun riſque pour lui. A quelles épreuves de tendreſſe ne nous a pas mis cette cruelle maladie ? Il y avoit encore moins de charité à la Campagne, perſonne n’oſoit aprocher d’une Baſtide infectée, pas même entrer dans une terre où un mort avoit été enſeveli, les fruits reſtent ſur les arbres, & les raiſins dans les vignes, en ſorte qu’à l’entrée de l’hyver, ils étoient dépoüillés de leurs feüilles, & couverts de fruits, auſquels perſonne n’oſe toucher.
Les Rochers les plus eſcarpés, les Antres les plus profonds, les lieux les plus déſerts & les plus éloignés ne furent point une retraite aſſûrée contre la contagion ; elle penetre par tout ; les Bergers qui n’ont d’autre commerce qu’avec leurs troupeaux, en ſont frapés ; elle n’épargne aucun état ; les Bourgeois retirés dans leurs Baſtides en ſont pris : envain ils ont fui la Ville, pour ſe dérober à la fureur du mal, il va les chercher à la Campagne ; il force, pour ainſi dire, les barrieres qu’ils lui opoſent, & à la faveur deſquelles ils ſe croyent en ſûreté. Ils ſouffrent déja les mêmes extrêmités de la diſette & de la privation de tout ſecours que ceux de la Ville ; les Prêtres des quartiers, qui ſe ſont ſacrifiés ſi genereuſement, ſont enlevés des premiers, & laiſſent les malades de la Campagne ſans Confeſſeurs ; la Ville qui en manque ne ſçauroit en fournir : les ſecours de la Medecine manquent également, ils n’en doivent pas attendre tant que la Ville ſera preſſée du mal. Les Chirurgiens établis dans les quartiers, avoient déja éprouvés le ſort des autres ; il ne s’en trouve plus pour les remplacer. Quelques Garçons Chirurgiens échapent de tems en tems de la Ville, & vont faire des courſes en campagne, encore faut-il les payer à des prix énormes. Le Païſan, qui n’eſt pas en état de faire cette dépenſe, ſe voit privé de ce ſecours : auſſi le mal enleve tout, les familles nombreuſes ſont reduites à une ſeule perſonne, ſouvent toute une lignée eſt entierement éteinte. Les enfans que le mal épargne, périſſent par la faim, & faute de nourriture après la mort de leurs parens. N’en diſons pas davantage, & épargnons-nous la douleur de conſiderer ces enfans ainſi abandonnés dans les Baſtides, nous avons déja ſenti la peine d’un ſpectacle ſi touchant.
La mortalité a été ſi violente & ſi generale, que dans la plûpart de ces Hamaux & Villages du Terroir, il n’y eſt preſque reſté perſonne. Les terres ont reſté en friche, ſans être enſemencées, & on n’y voyoit d’autre culture que celle des foſſes, où l’on avoit enſeveli les morts. De tant de malades, il n’en a rechapé que la cinquiéme partie, en d’autres ſeulement la ſixiéme : car le dénombrement eſt aiſe à faire dans ces petits endroits. On voit par-là ce que peut la nature abandonnée à elle-même dans cette maladie, puiſque par quelques petits remedes donnés à propos, & avec le concours des ſoins neceſſaires, on eſt preſque aſſûré de ſauver la moitié des malades. Cela paroît par l’heureux ſuccès qu’il y a eu ſur les Galeres, où rien n’a manqué. Je pourrois encore citer ma propre experience, car de huit malades que j’ai eu dans ma maiſon, j’ai rechapé moi quatriéme. Ce qui ſuffit pour détruire cette prévention ſi commune, que cette maladie ne demande point de remedes, & qu’il faut en abandonner la guériſon à la nature. Dans ces Payſans il y avoit tout ce qu’on peut ſouhaitter pour une guériſon naturelle, vigueur de temperamment, conſtitution robuſte, vie ſobre, liberté des paſſions de l’ame, des corps purgés par le travail, & par la tranſpiration qu’il excite ; malgré toutes ces diſpoſitions, on a reconnu ici la foibleſſe de la nature, & ſon impuiſſance à ſurmonter par elle-même cette cruelle maladie. Qu’on ne diſe pas que ces Payſans avoient mangés de mauvais alimens, ils ont uſé des mêmes que les autres années, & ces mauvais alimens, dont ils font leur nourriture ordinaire, étant accoûtumés, leur ſont devenus comme naturels. Je laiſſe aux Medecins à faire voir que leur fermens tirés de ces alimens, & la force de leur eſtomach proportionnée à ces viandes groſſieres, leur donnent la même facilité à les digerer, qu’ont les riches à cuire une nourriture plus délicate.
Le ſeul avantage qu’on a eu à la campagne, a été de n’y pas voir l’horreur des cadavres par la facilité qu’il y avoit de les enterrer dans le lieu même où ils mouroient. Mais à cela près, on y a vû des déſolations plus cruelles que dans la Ville. La ſolitude, l’abandonnement, l’éloignement de tout ſecours, la diſette de toutes choſes, la privation de toute ſorte de commodité, & des ſoulagemens ſi neceſſaires dans les maladies ; en un mot, toutes les miſeres qui ont affligé nos malades, y étoient encore plus extrêmes. Les étables & les endroits les plus ſales étoient la retraite ordinaire des peſtiferés, heureux encore quand on les ſouffroit ſous le même toit. L’inhumanité des parens envers leurs enfans y a été pouſſée au dernier excès de cruauté. J’y ai vû une jeune fille qu’on avoit ainſi enfermée dans une étable, & après avoir bâti la porte qui communiquoit avec le reſte de la maiſon, on avoit fait en dehors une petite ouverture à la muraille, par où on lui donnoit ſes neceſſités. Cruauté non moins barbare que ſi on l’avoit enterrée toute vive. Ceux qui étoient à découvert, éprouvoient toute la violence d’une maladie, dont les ſymptomes irrités, par la chaleur du Soleil, ou par les impreſſions d’un air froid, devenoient plus douloureux & plus accablans. L’état de ceux qui ſe garantiſſoient du mal n’étoit pas plus tranquille ; outre les peines infinies qui leur en coûtoit, pour être toûjours en garde contre des impreſſions étrangeres, ils avoient encore plus à ſouffrir par la diſette, & par la peine d’aller chercher fort loin leur commodités ; ils manquoient même des plus communes, car ils étoient obligés d’arracher les arbres pour avoir du bois. Ce Terroir autrefois ſi agréable a perdu tous ſes plaiſirs ; Le vin pleure & la vigne languit, & tous ceux qui avoient la joie dans le cœur, ſont dans les larmes. Le bruit des tambours, qui faiſoient la joie de nos Campagnes, a ceſſé, & les cris de réjoüiſſance ne s’entendent plus. Ils ne boivent plus le vin en chantant des airs, & toutes les liqueurs agréables ſont devenues ameres[4]. Tel a été l’état de la campagne dans cette contagion, & qui a duré juſques au tems où l’on forma le deſſein de la ſecourir, ce que la ſuite de cette narration nous apprendra.