Revue des Romans/Alexandre Barginet

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Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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BARGINET (Alex. P.),
littérateur, né à Grenoble, le 29 juin 1798.


HISTOIRE VÉRITABLE DE TCHEN-TCHEOULI, mandarin lettré, premier ministre et favori de l’empereur Tien-Ki, écrite par lui-même, et traduite du chinois, in-8, Paris, 1822. — Cet opuscule, qui offre, sous des noms chinois, l’histoire d’un ex-ministre et de quelques autres personnages, a coûté à son auteur 15 mois de prison et 3,000 francs d’amende.

LES MONTAGNARDES, traditions dauphinoises, 3 vol. in-12, 1826. — Rien n’est plus attachant que la lecture de cet ouvrage, où se trouvent rajeunies, dans une narration tantôt brillante et tantôt gracieuse, les traditions populaires du vieux Dauphiné. L’auteur y fait preuve d’une grande flexibilité de talent ; son style revêt tour à tour les formes les plus variées ; il s’adapte aux époques, aux caractères, au sexe, aux conditions : la candeur virginale d’une jeune fille, la gaieté rustique d’un villageois, les rêveries d’une âme ardente et religieuse, les accents passionnés de l’amour, tous les tons lui sont familiers ; il reproduit avec vérité tous les langages. Quelquefois, cependant, l’exaltation de l’écrivain est allée au delà des choses réelles ; mais, si l’on se reporte aux temps dont il nous retrace le tableau, cette exaltation est encore de la vérité. Il y a surtout beaucoup d’éclat et de fraîcheur dans la plupart des descriptions.

LES HÉBÉRARD, 2 vol. in-8, 1837. — L’action de ce roman se passe au temps où le cardinal de Richelieu gouvernait la France, et portait à l’Espagne ces coups terribles dont jamais elle ne put effacer la trace. La Catalogne s’étant soulevée pour se constituer en république, et s’étant ensuite donnée à la France pour se procurer l’appui dont elle se sentait le besoin, Lamothe-Houdancourt, investi du titre de vice-roi, partit avec cinq mille Français, et se mit à la tête des insurgés. Le jeune Achille Hébérard fut du nombre des braves qui suivirent Houdancourt. Blessé dans un combat, des ennemis généreux le recueillirent ; leurs soins lui rendirent la vie, et l’amour se chargera d’adoucir les rigueurs de sa captivité. La plus tendre liaison ne tarda pas à s’établir entre Hébérard et la fille de son hôte, la belle Leonora. Tout à coup, le prisonnier disparaît, au mépris de sa parole, au mépris de ses devoirs. Cette conduite méritait d’être punie ; et don Raphaël, frère de Leonora, se chargea de ce soin. Le frère et la sœur se mettent en chemin pour la France ; l’un sous le simple nom d’Elviagador ; l’autre, qui avait pris des habits d’homme, sous celui d’Ismayl. Au moyen de ces déguisements, don Raphaël parvient à fasciner l’imagination et le cœur de Stella, l’aînée des sœurs d’Hébérard : près de déshonorer la sœur et d’immoler le frère, don Raphaël s’arrête à propos ; Hébérard se justifie, et une double union réconcilie les deux familles.

Nous connaissons encore de cet auteur : Le Roi des Montagnes, 5 vol. in-12, 1828. — Les Deux Seigneurs du village, 4 vol. in-12, 1829. — La Chemise sanglante, 4 vol. in-12, 1830. — Le Grenadier de l’île d’Elbe, 2 vol. in-8, 1830. — La 32e Demi-Brigade, in-8, 1832. — Chroniques Impériales 1re et 2e période, 2 vol. in-8, 1833-34. — La Cotte rouge, 4 vol. in-12.