Revue des Romans/Bernard Germain de Lacépède

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Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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LACÉPÈDE (B. G. E. de la Ville-sur-Illon, comte de),
né à Agen le 26 décembre 1756, mort le 6 octobre 1825.


*ELLIVAL ET CAROLINE, 2 vol. in-12, 1816. — Des personnes qui assuraient être bien informées, ont prétendu que l’auteur de ce roman en est jusqu’à un certain point le héros ; ce que nous n’avons de raison pour affirmer ni pour contester. — Élise, fille d’un cultivateur du Dauphiné, cède aux vœux du marquis d’Armance, son amant, qui l’abandonne bientôt ainsi que la fille à laquelle elle a donné le jour. Seize ans après, Élise retrouve son séducteur, qui répare sa faute en lui donnant son nom et en lui laissant tous ses biens. Mais un certain vicomte de Saint-Elme, qui comptait sur la succession du mari d’Élise, furieux de se voir frustré dans son attente, enlève la marquise, fait courir le bruit de sa mort, dont il envoie les détails à sa fille, la jeune Caroline d’Armance. Celle-ci, se croyant orpheline, quitte le Dauphiné pour aller habiter aux environs de la ville d’Hyères. Là sa beauté excite l’admiration du jeune et beau comte d’Ellival, qui en devient éperdument épris, et dont la passion ne tarde pas à être partagée. Ellival part pour Paris pour aller hâter les préparatifs de son mariage. Mais Saint-Elme, qui avait intérêt à ce que cette union ne fût pas contractée, intercepte les lettres des deux amants, et parvient à faire croire à chacun d’eux que l’autre est infidèle ; Ellival renonce à Caroline. Par bonheur, Saint-Elme meurt, mais sa mort n’amène pas tout de suite la réunion des deux amants, il y a encore une foule d’aventures que nous nous garderons bien de faire connaître au lecteur, pour ne point lui ôter le plaisir de la surprise.

CHARLES D’ELLIVAL ET ALPHONSINE DE FLORENTINO, suite d’Ellival et Caroline, 3 vol. in-12, 1817. — Une veuve criminelle, la marquise de Florentino, au moment de la mort de son mari, soustrait à tous les regards deux enfants jumeaux d’un sexe différent, nés d’un premier mariage ; elle répand le bruit qu’ils ont péri dans un incendie, les fait garder dans une retraite ignorée, et s’empare de tous les biens du défunt ; mais un honnête fermier ayant dé couvert les deux orphelins, les enlève et les fait élever sous les noms de Gustave et d’Alphonsine. Au moment de son apparition dans le monde, Alphonsine a inspiré une passion très-vive au jeune Charles d’Ellival, qui, sans le savoir, a fait impression sur le cœur de sa cousine, Léopoldine d’Ellival. Celle-ci, vive et passionnée, emploie sans succès toutes sortes d’artifices pour se faire aimer ; elle va jusqu’à faire enlever sa rivale, des valets accourent pour la protéger, et Léopoldine périt dans le combat. De son côté, Gustave a inspiré une tendre passion à Constance de Salini ; elle voit Charles, et Charles lui plaît davantage ; puis elle revoit Gustave et se décide enfin pour lui ; mais Gustave est destiné à épouser sa cousine Adélaïde. Après mille et une traverses, après plusieurs histoires de substitutions de biens, de femmes victimes et persécutées, de mariages manqués, une femme de chambre, confidente de la marquise de Florentino, révèle en expirant le secret du crime qu’elle a commis. Sa maîtresse est forcée de restituer aux deux jumeaux leurs noms et leur fortune ; Alphonsine épouse Charles d’Ellival ; Gustave épouse Adélaïde, et tous les autres personnages du roman arrivent à jouir de la plus grande félicité.