LES SOUVENIRS DE MADAME DE CAYLUS, in-8, 1770 ; édition publiée par les soins de Voltaire, avec une préface et des notes. — Les Souvenirs de madame de Caylus ont la condition première pour plaire, le naturel. On voit par sa manière d’envisager les choses, qu’au temps dont elle nous parle elle était une jeune femme aimable, bonne, spirituelle, insouciante et légère. Tout n’est pour elle qu’affaire de société, et elle juge les hommes sous ce rapport seulement. Louis XIV n’est pas un grand roi pour elle ; c’est un prince aimable, se brouillant, se raccommodant avec ses maîtresses ; elle ne parle point de ses victoires, elles appartiennent à l’histoire, « et d’ailleurs, dit-elle, une femme, et surtout de l’âge dont j’étais, tourne ses plus grandes attentions sur des bagatelles. » Cette façon d’examiner une cour et des personnages qui nous ont connus d’ailleurs par de grandes choses, n’est certainement pas sans intérêt ; on aime à connaître le ton qui régnait dans une telle société. Et les Souvenirs de madame de Caylus, en nous présentant le siècle de Louis XIV sous ce point de vue, servent à en compléter le tableau.