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Revue des Romans/Raymond Brucker

La bibliothèque libre.
Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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BRUCKÈRE (Raymond).


LE PURITAIN DE SEINE-ET-MARNE. — Ce roman offre une peinture du vice par trop nue et par trop forcée ; il y a beaucoup trop d’odieux dans presque tous les caractères. Paris serait donc une sentine d’infamie, un cloaque fangeux, puisqu’une créature bien simple, bien innocente, une pauvre fille de village y oublie, en quelques mois, ses premières années, y répudie tout sentiment de pudeur, toute contrainte, puisqu’elle y prend le masque des femmes perdues, leur assurance, leur maintien cavalier, leurs regards effrontés. — Bertrand, ancien soldat républicain devenu meunier, a gâté Jeanne, sa fille, par sa condescendance. Fier de la belle enfant, il se plaît à la parer, et ne s’aperçoit pas qu’il excite sa vanité, qu’il la distrait du travail. La mère, au contraire, s’indigne de la coquetterie de sa fille. Pour mettre fin à ces débats, le curé conseille de renouveler l’éducation de Jeanne en la confiant aux soins d’une étrangère. On la place chez une dame Brissart. Celle-ci part avec Jeanne pour Paris, et lui donne, avant d’y arriver, la plus affreuse leçon de débauche. Après avoir parcouru toutes les phases du vice, la malheureuse villageoise arrive aux Madelonnettes, où un effronté des plus cyniques lui dicte une lettre affreuse pour son père. Le vieillard vient à Paris ; il y découvre sa fille, l’entraîne la nuit aux buttes Saint-Chaumont. Là, Bertrand combattit en 1814 pour la France ; c’est là qu’il va tuer sa fille. En vain la coupable se tord aux pieds de son juge et lui demande grâce, le vieillard reste impassible ; il l’écoute pleurer, demander merci, et puis la tue d’un coup de pistolet. Deux ans après, Bertrand expire miné par le chagrin.

Le Maçon, roman de mœurs populaire, est une composition de compte à demi, faite avec Michel Masson. Cet ouvrage a donné naissance au pseudonyme de Michel Raymond, exploité depuis par l’un et par l’autre auteur du Maçon, bien que leur association ne se soit pas renouvelée (France litt.). Nous connaissons encore de cet auteur : Mensonge, 2 vol. in-8, 1837.