Revue des Romans/Victor Henri-Joseph Brahain Ducange

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Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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DUCANGE (Victor H. J. Brahain),
né à la Haye, en 1783, mort en 1834.


LÉONIDE, ou la Vieille de Surène, 5 vol. in-12, 1823. — L’auteur nous présente, dès son exposition, un jeune mauvais sujet réfléchissant sur le triste état de ses affaires. Rodolphe a mangé son violon, sa flûte, ses fleurets ; il ne lui reste qu’à se noyer ou à se pendre : quel avenir pour un fils de bonne maison ! car Rodolphe est né d’un cardinal et d’une danseuse de l’Opéra. Tout à coup un commissionnaire entre, il lui remet une lettre du banquier Robertin. Nous pourrions bien dire ce que contient cette lettre, mais ce n’est pas le moment ; d’ailleurs Rodolphe n’est pas le héros de l’ouvrage. Ce héros est Charles, fils du banquier Robertin ; une intrigante nommée Mme Fimbec, qui s’est emparée de l’esprit du lourd financier, veut lui faire épouser Florine, fille d’une prétendue comtesse sicilienne ; mais Charles a vu à Surène, chez la vieille Mme Hébert, un ange de grâce et de beauté : c’est Léonide qu’il adore, et qu’il adorera même après son mariage. Cette Léonide est la fille de la trop sensible Lisbeth, qui… Si le lecteur veut savoir son histoire, il n’a qu’à lire le roman ; il y trouvera plusieurs situations intéressantes, des épisodes charmants qui se rattachent à l’action principale, et des caractères d’une grande vérité : l’intrigante Fimbec, l’inexplicable comtesse de Palfi, la naïve et rusée Florine, l’insouciant Rodolphe, et surtout l’ambitieux Robertin qui veut devenir banquier de la couronne, sont des originaux qu’on rencontre tous les jours dans la société, et que l’auteur a peints avec des couleurs prises dans la nature.

MARC LORICO, ou le petit Chouan de 1830, 6 vol. in-12, 1832. — Ce roman, à cela près du style, dont l’incorrection et la trivialité sont impardonnables, ne manque pas d’un certain mérite ; la fable en est intéressante, et ses détails ont souvent de la grâce et de la vérité. On lit avec plaisir le chapitre de la vie intérieure et domestique d’un chanoine ; celui où Marc Lorico est secouru par Rose dans la tour du château ; le commencement des amours de Lorico et de Lillia, et la description de l’incendie qui faillit les dévorer. Presque tout le reste n’offre que des détails oiseux, et le remplissage obligé pour faire 6 volumes parfois ennuyeux, au lieu de deux qui auraient constamment intéressé.

Nous connaissons encore de Victor Ducange : Agathe, ou le petit Vieillard de Calais, 2 vol. in-12, 1819. — Albert, ou les Amants missionnaires, 2 vol. in-12, 1820. — Thélène, 4 vol. in-12, 1823. — La Luthérienne, 6 vol. in-12, 1825. — Le Médecin confesseur, 6 vol. in-12, 1825. — Les trois Filles de la veuve, 6 vol. in-12, 1826. — L’Artiste et le Soldat, 5 vol. in-12, 1827. — Isaurine et Jean Paul, 4 vol. in-12, 1830. — Ludovica, 6 vol. in-12, 1830. — Valentine (éd. corrigée, etc.), 4 vol. in-12, 1833. — Les Mœurs, contes et nouvelles, 2 vol. in-12, 1834. — Joasine, roman posthume, 5 vol. in-12, 1835.