Revue pour les Français Mars 1907/I

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Collectif
Imprimerie A. Lanier (2p. 563-571).

CE QUI SE PASSE DANS LE MONDE



L’ouverture de la seconde douma dépasse en intérêt tous les événements du mois écoulé. Où sont messieurs les pessimistes qui prétendaient, l’année dernière, que ses élections révolutionneraient la Russie, que ses premiers débats consacreraient l’irréparable rupture entre le tsar et son pays et que sa réunion serait un signal de guerre civile ? Sans doute ils répondront que l’assemblée nouvelle, en dépit de toutes les pressions gouvernementales et fonctionnaristes, possède une majorité de gauche nettement défavorable à l’ancien régime et n’attend qu’une occasion propice pour ordonner l’insurrection. À notre avis les débats de la douma d’empire passionnent probablement beaucoup moins la grande majorité des sujets russes que nos publicistes prophètes. Il arrivera sans doute à ce second parlement ce qui advint au premier : il sombrera dans la plus complète indifférence après s’être lui-même discrédité. Composé d’hommes parfaitement dignes et souvent éminents, il fera preuve d’impuissance. Et toute autre assemblée conçue à l’image de nos parlements occidentaux connaîtra les mêmes vicissitudes, aboutira au même néant.

Aux maux dont souffre la Russie et dont sont accablés les Russes, nous n’avons jamais vu qu’un remède : la décentralisation. Instruments centralisateurs, les doumas d’hier et d’aujourd’hui ont desservi sa cause et la desserviront. Voilà pourquoi nous les saluons sans enthousiasme.

Mauvais exemple.

Prétendant imiter à leur façon les députés qui avaient renvoyé M. Pierre Leroy-Beaulieu devant ses électeurs, une bande d’apaches montpelliérains a voulu, l’autre jour, le renvoyer dans l’autre monde. L’invalidation du député n’avait pas suffi : on s’en rendait d’autant mieux compte par sa réélection probable. Aucun moyen n’étant plus sûr, pour se débarrasser du candidat, que d’« invalider » l’homme, on n’a pas reculé devant un crime.

Ainsi la théorie de la suppression des adversaires, qui prévaut à la Chambre, fait école dans le pays. Blâmerons-nous davantage un individu pris d’alcool à qui l’on met une arme dans la main et qu’on pousse à l’assassinat ou bien ce représentant du peuple qui, par un vote hâtif, lui permet d’accomplir son forfait ? En vérité nos députés donnent l’exemple des pires défauts : l’égoïsme, l’intolérance, le gaspillage du bien d’autrui, l’acharnement contre les faibles, etc., etc… Peu à peu les foules suivent cet exemple. Il n’est à cela rien d’étonnant.

La transformation de l’Autriche-Hongrie.

La vieille monarchie austro-hongroise, si fière de ses privilèges, si tenace à ses traditions, vient d’abdiquer entre les mains du peuple une partie de ses pouvoirs. Désormais se dressera devant l’empereur-roi un Reichsrath élu au suffrage universel et direct. C’est une brillante conquête. Nous aurions tort de l’attribuer principalement au progrès de la démocratie. Elle est plutôt un épisode de la lutte engagée autour du vieux trône des Habsbourg entre les différentes nationalités qui peuplent l’empire. Elle est une victoire slave et une défaite allemande.

Les Slaves, qui sont les plus nombreux, souffraient de l’hégémonie d’une minorité d’Allemands que favorisait l’ancien mode d’élection par curies. L’adoption du suflrage universel les en garantit désormais. Toutefois, la loi constitutionnelle entrée en vigueur depuis le 1er  janvier 1907 ne leur donne pas satisfaction complète. L’égalité des nationalités, n’y est pas reconnue ; les Allemands jouissent encore, d’après elle, d’un privilège exceptionnel. On en juge par ces chiffres.

Le futur Reichsrath comprendra 516 membres, soit en moyenne un député par 50.000 habitants. Mais en Bohême, les Allemands éliront un député par 42.000, tandis que les Tchèques en auront un seulement par 52.000. En Moravie, les Allemands en auront un par 35.000 ; les Tchèques, un par 57.000. En Styrie, les Allemands en éliront un par 39.000 ; les Slovènes, un par 58.000. Et ainsi toutes les provinces.

Malgré ce défaut d’équité, les Slaves ont accepté la loi, considérant d’ailleurs qu’elle marque une simple étape vers la réalisation intégrale de leur programme. Le nouveau régime leur assure la majorité : c’est déjà énorme. La politique intérieure de l’Autriche-Hongrie va subir de ce fait une orientation toute nouvelle qui ne manquera pas d’influencer favorablement les aspirations fédéralistes de toutes les nations inféodées à l’empire et particulièrement les tendances du parti de l’indépendance hongroise vers une séparation de fait. Ces questions intéressent l’avenir de toute l’Europe. Nous devons leur consacrer notre plus sérieuse attention.

Manifestation maladroite.

En voulant mettre un éteignoir à la Ville Lumière, les ouvriers électriciens ont cédé à un mouvement regrettable. Nous ne discutons pas ici la justesse de leurs revendications. Ils peuvent avoir raison en équité. En fait, ils ont eu tort. Le droit de grève est parfaitement respectable lorsqu’on en fait usage après avoir épuisé tous les moyens de conciliation ; il ne l’est plus du tout lorsqu’on prétend l’utiliser à titre préventif. Avant d’en venir aux coups il est sage de chercher à s’entendre. Mais les gréviculteurs ne l’entendent pas ainsi. Pourquoi faut-il que ceux-là même qui préconisent sans cesse la paix entre nations s’acharnent à favoriser la discorde entre individus ? c’est illogique et maladroit.

Au pays boer.

Il est difficile de ne pas sentir une admiration étonnée en présence de ce qui se passe au Transvaal. L’énorme drame est encore tout proche : un simple coup d’œil sur les dernières années écoulées en fait surgir les héros et rappelle l’émotion passionnée et souvent injuste avec laquelle l’Europe voyait aux prises le petit peuple boer et le gigantesque empire britannique. À peine a-t-on eu le temps, semble-t-il, de sceller les tombes, de rebâtir les demeures incendiées et d’ensemencer à nouveau le sol piétiné, voilà pourtant que la promesse dont l’échéance semblait lointaine est accomplie, que le Transvaal reçoit le don d’une très large autonomie et qu’à la tête du premier cabinet transvaalien le général Botha, devenu premier ministre, prête serment au roi Édouard vii.

Qu’ils sont loin les jours de lord North, le temps où l’Angleterre obstinée dans l’incompréhension de ses intérêts directs et dans l’orgueil de sa tyrannie refusait à ses colonies d’Amérique les moindres satisfactions humblement réclamées par celles-ci. Certes depuis que, vers 1840, les méthodes coloniales ont radicalement changé, depuis qu’a été inauguré ce régime de vrai libéralisme producteur de tant de puissance matérielle et morale, l’Angleterre a plus d’une fois étonné le monde par des gestes similaires. Aucun pourtant n’a atteint l’ampleur de celui-ci. La prise de possession du pouvoir parlementaire par le général Botha dépasse ce qui semblait possible et l’on craint, en y songeant, que la prudence politique ait été entamée en cette circonstance par la générosité du dessein. Si la paix que les Boers ont bien gagnée devait en souffrir, si des troubles menaçaient de naître à nouveau sur cette terre ensanglantée, on en viendrait à regretter une hâte qui aurait été plus noble que sage. Mais si vraiment l’acte qui vient de s’accomplir s’est exécuté froidement par un juste souci de la parole donnée combiné avec une exacte notion des responsabilités encourues, alors il ne reste qu’à louer sans réserve ceux qui en ont eu l’honneur et le courage. Puisse le pays boer, au seuil de cette nouvelle étape d’une existence pénible et ingrate, jouir des bienfaits de la civilisation sous l’égide d’une suzeraineté tolérante.

L’influence française aux Indes.

Quoiqu’on en pense chez nous, qui oublions vite, le souvenir de l’ancienne domination française est demeuré très vivace parmi les Hindous d’aujourd’hui, le nom de Dupleix est resté l’un des plus illustres ; ils sont heureux d’en témoigner auprès des voyageurs français qui passent, trop rares hélas ! dans leur admirable pays. Entre tous, les Parsis — dont un de nos collaborateurs vous entretenait le mois dernier en conclusion d’une captivante étude consacrée à leur religion — manifestent ce sentiment de la manière la plus efficace et la plus touchante. Suppléant à l’initiative de nos compatriotes résidents, ils ont fondé en 1886 à Bombay un Cercle littéraire français qui est bientôt devenu un brillant foyer d’expansion pour notre langue et nos idées. Il groupe actuellement, en dehors de toute préoccupation nationale ou confessionnelle, un nombre important d’adhérents européens et indigènes, catholiques, protestants, musulmans, parsis, hindous, etc., tous d’accord pour entretenir dans leur milieu la culture du français, pour y favoriser l’étude de nos auteurs, pour y faire connaître et aimer notre pays. Nos compatriotes en voyage de tourisme ou d’affaires y trouvent un accueil empressé, d’excellents conseils, d’utiles sympathies. Le cercle est patronné de façon telle qu’il exerce là-bas une influence considérable : elle pourrait servir de tremplin à beaucoup d’entreprises françaises et s’est déjà souvent affirmée en faveur de la France. Nous lui devons le maintien de l’enseignement du français dans les universités locales. Une commission chargée de la revision des programmes ayant émis l’avis qu’il devait être supprimé, le comité du cercle se dressa contre cet avis, organisa des conférences de protestation, répandit dans toutes les villes de l’Inde des publications de circonstance et la copie d’une lettre magnifique adressée au gouvernement, bref il mena une si ardente campagne qu’il obtint toute satisfaction.

Vous croyez sans doute que la France s’empressa de lui témoigner sa gratitude et de seconder son initiative ? Détrompez-vous. Pendant quelques années le ministère de l’instruction publique lui envoya des livres de prix et même quelques rubans violets. C’était peu, mais c’était quelque chose, et le cercle s’en contentait. À présent tout est supprimé depuis que se trouve à Bombay un consul général de France assez malheureux pour avoir déclaré la guerre au cercle littéraire français dans les conditions que voici.

Depuis la fondation du cercle, le consul général de France a toujours figuré parmi ses présidents d’honneur et nous avons eu sous les yeux le prospectus où se trouvait inscrit en cette qualité le nom du regretté M. Vossion, mort au Cap il y a quelques mois. À l’arrivée du successeur de ce fonctionnaire apprécié, le bureau du cercle français vint lui présenter ses hommages et lui demanda de l’autoriser à imprimer son nom en remplacement de celui qui l’avait précédé. Le nouveau consul, remarquant qu’il ne devait ainsi figurer qu’en seconde ligne, après Sir Dinshaw Petit, fondateur et bienfaiteur du cercle, subordonna son consentement à une interversion des noms. C’était impossible. Depuis vingt ans le nom de Sir Dinshaw Petit figurait en tête de la liste des trois présidents d’honneur et tous les consuls de France qui s’étaient succédés à Bombay avaient très volontiers cédé le pas à cette personnalité considérable, illustre entre les notabilités parsis, qui nous avait spontanément manifesté son amitié et prêté le concours utile de son énorme influence. Il n’empêche que le nouveau consul prétendit rompre avec la tradition.

Cette attitude nous apparaît bien déplacée et passablement ridicule ; nous en souririons volontiers, comme le font là-bas les adversaires de l’influence française, si nos intérêts nationaux n’étaient pas en jeu. Pour avoir énormément voyagé et fréquenté des représentants diplomatiques et consulaires de tous pays, celui qui vous soumet ces impressions, lecteur, a su apprécier entre eux tous la haute valeur du personnel français. Cette valeur ne lui est malheureusement pas toujours apparue servie par une égale bonne volonté ni par beaucoup de zèle. Il les a souvent excusés en invoquant l’insuffisance de leurs moyens. Ici pourtant l’erreur est trop flagrante : si nous pouvons dans une certaine mesure trouver des circonstances atténuantes à tel agent français qui n’a pas témoigné d’une activité suffisante au développement de nos intérêts, nous ne pouvons absoudre tel autre qui ne sait pas même soutenir les œuvres nationales qu’il a trouvées en pleine prospérité. Il nous est pénible, insupportable de voir un centre d’influence française créé par un groupe d’étrangers amis de notre pays, soutenu par eux et niaisement combattu par celui-là même qui a pour devoir de le couvrir de notre drapeau.

Le cercle littéraire français souffre de cette situation. Ses adversaires l’exploitent journellement contre lui. Son rôle devient sans cesse plus difficile et plus ingrat. Il importe que cela cesse, car après tout son comité, demain, nous avisera peut-être qu’il ne lui convient pas de se montrer plus français que le consul de France, qu’il renonce à son œuvre, et nous aurons perdu alors un point d’appui utile à notre action. C’est ainsi que s’émiette l’influence de la France hors France. Les Français qui voyagent ne sauraient trop appeler sur de pareils sujets l’attention de ceux qui restent.

La criminalité en France.

Le Garde des Sceaux vient d’adresser au Président de la République un très intéressant rapport sur la justice criminelle en France, pendant l’année 1905. Les statistiques publiées accusent une progression très inquiétante. Ainsi, les plaintes, dénonciations, procès-verbaux, « c’est-à-dire tous les actes qui, à tort ou à raison, ont mis l’action publique en mouvement » atteignaient, en 1835, le chiffre de 114.181 ; il dépassait 300.000 en 1875, 400.000 en 1880, 500.000 en 1892 ; il est aujourd’hui de 546.537 : il a donc quadruplé en soixante-dix ans, sans que notre population ait, hélas ! augmenté beaucoup.

La statistique des crimes, c’est-à-dire des accusations jugées contradictoirement par les cours d’assises, indique « une recrudescence des crimes de sang » : de 1901 à 1905, les meurtres ont augmenté de 40 % ; les assassinats, de 11,5 % ; les coups et blessures suivis de mort, de 17 % ; les parricides ont été aussi plus fréquents. Si, pour les meurtres et les assassinats on ajoute aux accusations jugées les affaires qui ont été abandonnées, à la suite de classement ou d’ordonnances de non-lieu, on obtient, pour 1905, un total de 1075 crimes contre 796 en 1901. C’est une augmentation de 36 % en cinq ans.

Le Garde des Sceaux ne semble pas s’en inquiéter outre mesure.

« Ce serait mal interpréter les résultats de la statistique, dit-il, au cours de son rapport, que de voir dans cette augmentation ininterrompue le signe d’un abaissement non moins régulier de la moralité publique ».

Que faut-il donc y voir, alors ? Les commentaires optimistes du Ministre de la Justice ne suffisent pas à effacer dans notre esprit le triste effet produit par les chiffres qu’il cite lui-même.

L’insuffisance de nos moyens de transport.

Les commerçants français, toujours nombreux à protester contre l’insuffisance de nos moyens de transport, sont aujourd’hui unanimes à s’en plaindre. La défectuosité du fonctionnement de nos réseaux croit en raison du prix exorbitant de leurs tarifs. Pour être mieux servis, nos voisins paient moins cher que nous.

Cette situation défavorable s’est particulièrement affirmée pendant l’année 1906, si brillante au point de vue commercial. Une de nos grandes compagnies a constaté, au cours de cette année, un accroisement de trafic de 12 %, ce qui est énorme en comparaison de l’augmentation moyenne de 2,51 % enregistrée pendant la période 1900-1905. Déjà mal préparées pour répondre aux besoins d’un accroissement normal, nos compagnies de chemins de fer sont tombées en plein désarroi. Sans contredit possible, elles sont au-dessous de leur tâche.

D’où cela est-il venu ? Presque toujours du manque de matériel roulant, transporteur et moteur. On a signalé sur certains points des déficits journaliers de 1.500 wagons ; tel négociant, réclamant une capacité de 500 tonnes pour le déchargement d’un navire s’en est vu attribuer 88. M. André Dejean le constate dans une étude récente : « Faute de wagons les marchandises se sont accumulées dans les gares où elles risquaient de se détériorer et où elles devenaient encombrantes. Faute de wagons, elles subissaient des retards que, bien souvent encore aggravait la faiblesse du matériel tracteur. Faute de wagons, les intéressés ne pouvaient savoir quand s’effectueraient leurs expéditions…, etc. ». Résultat : le commerce français a subi un préjudice énorme. Il a raison de crier très haut sa plainte.

Sans nourrir le moindre parti-pris à l’égard des grandes compagnies, il faut bien dire que leur responsabilité nous apparaît ici considérable. Leurs commandes de matériel ont été insuffisantes, effectuées seulement en présence de nécessités urgentes, par à-coups, sans régularité. Telle année, on n’acheta rien ; telle autre, des milliers de wagons. Ces procédés sont gros d’inconvénients : en attendantla menace d’une crise pour multiplier leurs commandes, les compagnies ne réussisent pas à s’en mettre à l’abri puisque la construction du matériel exige un long délai à l’expiration duquel la crise a déjà produit ses fâcheux effets ; l’industrie souffre plus encore : privée de travail en certaines périodes, elle se trouve surmenée en d’autres à tel point qu’elle n’y peut suffire et doit passer à l’étranger des ordres qu’elle eût pu exécuter s’ils lui avaient été transmis régulièrement.

Cette situation est une cause de perturbation économique infiniment préjudiciable au développement du commerce français. Ceux-là qui l’ont favorisée ou tolérée ont accumulé sur leur tête d’immenses responsabilités et contracté de graves obligations envers la France. Ils nous doivent une réparation.

Au Maroc.

Les Allemands continuent de nous donner, au Maroc, une belle leçon de pénétration pacifique. Ils agissent avec une méthode et une force admirables. Nous avons appris récemment la formation d’un Syndicat du Maroc soutenu par les établissements financiers les plus puissants de l’Allemagne. Il saura sacrifier beaucoup immédiatement pour récolter plus tard. Tous les Allemands qui, à un titre quelconque, se rendront au Maroc, y trouveront un appui solide.

En comparaison, que faisons-nous ? Notre Comité du Maroc apparaît comme un merveilleux instrument d’action. Sa propagande est active, zélée, animée de patriotisme. Ses membres sont dévoués, convaincus, bien documentés. Malgré tout, ses moyens sont restreints : il n’a pas de grandes banques derrière lui ; tout son avoir vient des cotisations de ses adhérents. De la part du gouvernement, il n’est l’objet d’aucune sollicitude.

Fier de ses prétendus succès diplomatiques, notre gouvernement se repose sur « les traités », sans s’apercevoir un instant qu’il est seul à en être dupe.

P.-S. — La Revue pour les Français est assurée de traduire le sentiment unanime de ses collaborateurs et de ses abonnés en adressant aux familles françaises éprouvées par la catastrophe du Iéna l’expression de leur profonde douleur et de leur sympathie émue. Aux victimes et aux survivants nous envoyons l’hommage de notre admiration, mélangée de quelque fierté, pour la simplicité héroïque avec laquelle tous ont su obéir à la devise des armées françaises : Honneur et Patrie.


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