Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 5/Lecture 3

La bibliothèque libre.
Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 358-367).


LECTURE TROISIÈME.
HYMNE I.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Il est né, (le dieu) terrible et robuste, pour accomplir des actes virils, pour servir les hommes, et remplir l’œuvre qui lui est destinée. Le jeune Indra vient avec sa puissance dans la demeure du sacrifice, et nous sauve des dangers, quelque grands qu’ils soient.

2. Indra croît, et tue Vritra : héros secourable, il sauve celui qui le chante ; il crée un monde pour Soudâs, et comble de richesses son serviteur.

3. Combattant redoutable, guerrier vaillant, héros belliqueux, de sa nature il est invincible. Le robuste Indra renverse les armées, et donne la mort à tous ses ennemis.

4. Ô vigoureux Indra, tu as par ta force étendu avec grandeur le ciel et la terre. Indra, traîné par ses coursiers azurés, lance la foudre, et vient s’asseoir à nos banquets joyeux.

5. Son généreux (père)[1] l’a engendré pour être un généreux combattant. Sa mère l’a enfanté pour le bonheur des hommes. Chef des armées, il commande aux guerriers ; souverain entouré de ses sujets, et superbe conquérant des Vaches (célestes).

6. L’homme qui honore ce dieu terrible peut être ébranlé ; mais il ne périt point. Que le (dieu) gardien du sacrifice, au sein duquel il est né, et qui reçoit pour Indra nos holocaustes et nos hommages, habite ici pour notre fortune[2].

7. Ô Indra, le présent qu’un supérieur fait à son inférieur, que notre frère aîné le fasse à son jeune frère. Que l’immortel (Soûrya) poursuive au loin sa carrière. Et toi, (Dieu) opulent, apporte-nous les biens les plus variés !

8. Ô Indra, ô toi qui portes la foudre, prodigue tes dons à ton ami, à l’homme qui t’honore par ses hommages. Forts de ta bienveillance, défendus par un (dieu) protecteur, puissions-nous jouir de la plus heureuse abondance !

9. C’est pour toi que l’Hymne prodigue ses louanges. Ô Maghavan, le chantre te célèbre. Le désir de la richesse anime ton serviteur. Ô Sacra, rends-nous possesseurs de l’opulence.

10. Ô Indra, donne, et à nous (qui te chantons), et aux chefs qui t’honorent, une abondance assurée. Que ton héraut ait la richesse et la puissance. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE II.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. La divine Libation, mêlée au lait de vache, a été répandue. En elle est né Indra. Ô (Dieu), que traînent deux chevaux azurés, nous t’éveillons avec nos sacrifices. Écoute nos louanges au milieu des joies de la Libation.

2. Les (prêtres) s’avancent pour le sacrifice ; ils étendent le gazon. Les glorieux mortiers, à la voix retentissante, sont apportés de la maison pour la sainte cérémonie. Généreux compagnons des fidèles, ils se font entendre au loin.

3. Héroïque Indra, tu as versé les eaux abondantes assemblées par Ahi. Les Vaches (célestes) s’avancent vers toi comme autant de chars. Tous les mondes tremblent de peur.

4. (Dieu) sage et terrible, il a percé de ses traits tous les ouvrages de ces (Asouras), pour l’utilité des hommes. Transporté de joie, sa foudre à la main, le grand Indra a ébranlé et brisé leurs villes.

5. Ô puissant Indra, les Rakchasas, avec leurs chaînes et leur magie (perfide), ne sauraient nous nuire. Que le (dieu) triomphe des chefs d’une race malfaisante. Que les impies ne viennent point à notre sacrifice.

6. Ô Indra, sois par ta force vainqueur sur la terre. Ta grandeur s’étend au delà des mondes. Par ta puissance tu as donné la mort à Vritra. Aucun ennemi ne peut, dans le combat, venir à bout de toi.

7. Les antiques Dévas ont célébré tes hauts faits d’une manière digne de ta puissance, digne de ta force vitale. Indra est bienfaisant et vainqueur. Qu’Indra soit invoqué, pour qu’il nous donne l’abondance.

8. Ô Indra, ton chantre t’appelle à son secours comme le maître de la prospérité. Tu es pour nous armé de mille moyens de défense. Sois le protecteur de l’homme qui t’est dévoué.

9. Ô Indra, ta grandeur est un garant de ton triomphe. Tes amis t’adressent de tout côté leurs hommages empressés. Que par ton secours ils repoussent dans le combat l’attaque de leurs ennemis ; qu’il (écrasent) les formes de leurs persécuteurs.

10. Ô Indra, donne, et à nous (qui te chantons), et aux chefs qui t’honorent, une abondance assurée. Que ton héraut ait la richesse et la puissance. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE III.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètres : Virât et Trichtoubh.)

1. Ô Indra, ô toi que traînent deux chevaux azurés, bois ce soma réjouissant, que t’a versé le mortier, et qui, tel qu’un coursier bien dressé, s’élance des mains du sacrificateur.

2. Ô Indra, ô toi que traînent deux chevaux azurés, ô maître de la richesse, enivre-toi de cette belle ivresse qui fait la force, et te donne la victoire sur tes ennemis.

3. Ô Maghavan, écoute ma voix. Entends les éloges que t’adresse Vasichtha. Aime les cérémonies de nos sacrifices.

4. Écoute le bruit du mortier humide (de soma) : sois attentif à la prière du prêtre qui t’implore. Aie pour agréable la pompe de nos cérémonies.

5. (Poëte) prudent, je ne puis négliger de chanter tes triomphes, de célébrer ta force vitale. Je loue sans cesse ton nom glorieux.

6. Parmi les enfants de Manou, le sage t’honore par de nombreux sacrifices, par de nombreuses invocations. Ô Maghavan, ne t’éloigne pas longtemps de nous.

7. (Noble) héros, j’accumule en ton honneur et les sacrifices et les cérémonies. Tu dois être toujours pour les hommes l’objet de leurs invocations.

8. Ô merveilleux et terrible Indra, quelles que soient leurs louanges, elles ne peuvent égaler ta grandeur, ta force, ta munificence.

9. Ô Indra, les anciens Richis, comme les sages nouveaux, ont inventé pour toi des honneurs. Que ton amitié nous soit prospère. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE IV.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Commencez vos cérémonies. Ô Vasichtha, glorifie, au milieu du sacrifice, Indra qui crée tout par sa puissance. (Qu’il reçoive) la libation qu’il désire. Qu’il entende mes invocations.

2. Ô Indra, l’Hymne fait résonner la voix amie des Dévas, et l’Offrande règne sur le foyer. En ce moment, la vie n’en est pas une pour les hommes. Fais-nous traverser tous ces maux.

3. J’attelle deux coursiers à son char qui va conquérir les Vaches (célestes). Que les Rites, pour lui plaire, se placent près de lui. Indra a étonné par sa grandeur le Ciel et la Terre ; il est sans rival et triomphe de ses ennemis.

4. Ces Ondes[3] se sont gonflées telles que des vaches nourricières. Ô Indra, tes chantres ont fait briller (les feux de) Rita. Viens, comme le Vent, vers les coursiers que nous t’avons préparés. C’est à tes œuvres que nous devons l’abondance.

5. Enivre-toi de ces liqueurs, ô puissant Indra, qui combles de présents ton serviteur. Tu es le premier des dieux et le plus bienfaisant pour les mortels. (Maître) héroïque, livre-toi à la joie dans notre sacrifice.

6. C’est ainsi que les Vasichthas exaltent par leurs louanges le généreux Indra, dont le bras est armé de la foudre. Célébré par nous, qu’il nous donne une forte famille, une multitude de vaches. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE V.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra, ton siége a été préparé dans notre demeure. Viens auprès de tes serviteurs, ô (Dieu) si souvent invoqué. Sois notre sauveur, et accrois notre prospérité. Accorde-nous tes biens, et sois heureux de nos libations.

2. Ô Indra, ô toi qui appartiens à deux (mondes)[4], que ton âme soit ravie. La libation est versée, le miel (des offrandes) est répandu. L’Hymne élève sa voix ; la Prière invoque Indra.

3. Du ciel ou de l’air viens sur notre gazon, ô (Dieu) fort, qui aimes notre soma. Bois ce breuvage. Que tes coursiers t’amènent vers moi pour (entendre) mon hymne et te livrer à la joie.

4. Ô Indra, (dieu) à la belle face, et traîné par des coursiers azurés, viens à nous avec toute ta puissance. Prends ta part de nos plaisirs, et chéris nos cérémonies. Triomphe avec les robustes (Marouts), et communique-nous ta force généreuse.

5. Pour ce grand et terrible porteur, que notre hymne soit tel qu’un cheval vigoureux qui lui viendrait en aide. Ô Indra, nous te célébrons. Donne-nous une opulence qui soit aussi remarquable que le soleil dans le ciel.

6. Ô Indra, remplis-nous donc de tes trésors. Que nous obtenions ta puissante bienveillance. Augmente l’opulence et l’heureuse famille de nos chefs. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VI.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô grand et terrible Indra, quand deux armées en viennent aux mains, poussées par une égale animosité, que ton secours soit à tes serviteurs, et que (sur nos ennemis) ton bras tombe avec éclat. Que ton cœur ne se trompe point de parti.

2. Ô Indra, sur la mauvaise route où cheminent les mortels, frappe les ennemis qui nous attaquent. Éloigne de nous les reproches du censeur qui nous blâme. Apporte-nous une heureuse abondance de biens.

3. Ô (Dieu) doué de beauté, que tes secours, que tes bienfaits sans nombre soient le partage de (l’homme) pieux. Brise le trait du mortel qui est notre ennemi. Donne-nous l’abondance et la richesse.

4. Héroïque et robuste Indra, (dieu) terrible que transportent deux coursiers azurés, je suis sous la main puissante et protectrice d’un bienfaiteur tel que toi. Affermis-nous chaque jour : ne nous accable pas.

5. Héroïque Indra, (que nous appelons) Haryaswa[5], tes clartés[6] prennent heureusement la force que leur inspirent les Dévas. Accorde-nous la mort de tous nos ennemis. Puissions-nous avoir la victoire et l’abondance !

6. Ô Indra, remplis-nous donc de tes trésors. Que nous obtenions ta puissante bienveillance. Augmente l’opulence et l’heureuse famille de nos chefs. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VII.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Indra aime qu’on lui verse le soma, qu’on lui fasse des libations avec tous les rites sacrés. (Donnons donc) à notre ami l’hymne qui lui plaît. Tel qu’un (roi) fort, qu’il entende des accents tout nouveaux.

2. Le soma accompagné des hymnes réjouit Indra : les libations accompagnées des rites sacrés (charment) Maghavan, au moment où, réunis dans un même esprit, les (hommes) l’implorent comme des enfants (implorent) un père.

3. Ce que les sages racontent (d’Indra) au milieu de leurs libations, il l’a fait (autrefois), disposé à le faire encore. De même qu’un époux pour ses épouses chéries, Indra embellit de ses rayons toutes les villes (célestes).

4. Tel (les anciens) l’ont chanté, tel nous le chantons (aujourd’hui) ; Indra est le seul capable de nous conquérir, de nous distribuer l’opulence. Ses bienfaits toujours abondants s’empressent d’accourir vers nous. Que ses présents nous accompagnent.

5. Ainsi Vasichtha implore en faveur des hommes le secours d’Indra ; il chante, au milieu des libations, le (dieu) bienfaiteur des mortels. Mesure ton abondance à nos innombrables besoins. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE VIII.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Les hommes invoquent Indra dans le combat, et, pour obtenir la victoire, ils attellent la Prière (au char du sacrifice). Héros bienfaiteur des mortels, ami de la force, donne-nous la jouissance d’un pâturage rempli de vaches.

2. Ô magnifique Indra, si ardemment invoqué, accorde à tes amis la vigueur qui t’appartient. Ô prudent Maghavan, ouvre-nous les forteresses où se trouvent renfermés les trésors.

3. Indra, roi du monde et des hommes, distribue à ses serviteurs tous les biens de cette terre, si beaux, si diversifiés. Pour prix de nos louanges, qu’il nous admette à ses présents.

4. Le magnifique Indra, que nous invoquons avec (les Marouts), est un bienfaiteur qui nous dispense l’abondance avec sa protection. Ses dons inépuisables se répandent avec profusion sur ses amis.

5. Ô Indra, rends-nous opulents. Que nous attirions sur nous ta munificence. Nous demandons des vaches, des chevaux, des chars. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE IX.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô sage Indra, viens à nos cérémonies. Que tes chevaux arrivent avec ton char. Tous les mortels t’invoquent. Écoute nos prières, ô (Dieu) partout présent.

2. Ô puissant Indra, j’invoque ta grandeur : car tu aimes les hommages des poëtes. (Dieu) terrible et redoutable, tu portes la foudre dans ta main, et par ta naissance tu es invincible dans tes œuvres.

3. Ô Indra, tu conduis et diriges le Ciel et la Terre ainsi que de dévots serviteurs. (Tu es un dieu) qui naît pour la force et la bienfaisance. Que (l’homme) pieux l’emporte sur l’impie.

4. Dans ces journées, ô Indra, envoie-nous tes présents. Des ennemis viennent nous assaillir. Que le bon et prudent Varouna nous délivre, le matin et le soir[7], de l’injuste qui nous menace.

5. Invoquons le magnifique Indra, car c’est lui qui nous donne l’opulence et le bonheur ; c’est lui qui sauve la piété de son chantre. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE X.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra, traîné par deux chevaux azurés, ce soma est versé pour toi. Viens, et arrête-toi en ces lieux. Bois ces agréables liqueurs. Ô Maghavan, viens, et comble-nous de tes présents.

2. Ô saint héros, tu aimes nos cérémonies sacrées ; arrive rapidement avec tes coursiers. Livre-toi à la joie au milieu de ce sacrifice, et entends nos prières.

3. Ô magnifique Indra, (vois) comme nous te parons de nos hymnes, de quels hommages nous t’entourons. Ma prière se développe tout entière pour obéir à ton désir. Daigne écouter mes invocations.

4. Ils savaient estimer un héros, ces antiques Richis dont tu as entendu la voix. Moi aussi, ô magnifique Indra, je t’invoque. Tu es pour nous comme le plus sage des pères.

5. Invoquons le magnifique Indra, car c’est lui qui nous donne l’abondance et le bonheur ; c’est lui qui sauve la piété de son chantre. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XI.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô puissant Indra, viens à nous dans toute ta force. Augmente la fortune de ton serviteur. Héros, maître des hommes, ô toi qui lances la foudre, que (ce serviteur) possède par toi la vigueur, la puissance, la vertu de l’homme fait.

2. (Dieu) adorable et habile à frapper de grands coups, les héros t’invoquent dans le combat pour (obtenir le salut de) leurs corps et la jouissance du soleil. Tu es pour tous les hommes comparable à une armée. Triomphe de nos ennemis.

3. Ô Indra, la sérénité des jours a reparu ; tu arbores pour les combats ton (brillant) étendard. En même temps, Agni, qui donne la vie, s’est assis (au foyer) en qualité de sacrificateur, et invoque les dieux pour notre prospérité.

4. Ô héroïque et divin Indra, nous te sommes dévoués, nous, et (nos enfants) qui te chantent, et les (chefs) qui te chargent d’offrandes. Accorde à ces chefs une protection égale (à leur piété). Qu’ils soient heureux, et parviennent à la vieillesse.

5. Invoquons le magnifique Indra, car c’est lui qui nous donne l’abondance et le bonheur ; c’est lui qui sauve la piété de son chantre. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE XII.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètres : Gâyatrî, Virât et Trichtoubh.)

1. Amis, en l’honneur d’Indra que portent des chevaux azurés et qui boit le soma, chantez (un hymne) qui le transporte de joie.

2. Nous avons présenté l’offrande ; et toi, chante un hymne pour Indra bienfaisant et juste dans sa munificence.

3. Ô Indra, ô Satacratou[8], refuge (des hommes, viens) à nous avec des vaches, avec de l’or, avec l’abondance.

4. Ô généreux Indra, notre refuge, serviteurs dévoués, nous te célébrons. Reçois les vœux du père de famille.

5. (Noble) Arya, ne nous livre pas au pouvoir de l’impie ou de l’insolent calomniateur. En toi est ma force.

6. (Ô Dieu) immense et vainqueur de Vritra, tu es notre cuirasse : avec toi pour compagnon je dois repousser mes adversaires.

7. Tu es grand, ô Indra ; et le Ciel et la Terre, sources de fécondité, gardent le souvenir de la force.

8. Qu’autour de toi se tienne là Louange, accompagnée des Marouts, et s’avançant avec les Rayons (d’Agni).

9. Les Libations se lèvent, et te suivent dans le ciel, ô (Dieu) magnifique. Devant toi se courbent les nations.

10. Apportez vos offrandes et vos prières au (dieu) sage et grand, qui nous comble de biens. Ô toi qui remplis les (vœux des) mortels, accours vers des serviteurs qui te prodiguent (les holocaustes).

11. Que les sages, en l’honneur du grand, de l’immense Indra, deviennent les pères de l’Hymne et des Rites sacrés. Les prudents (Dévas) ne nuisent point à ses œuvres.

12. Ainsi l’Hymne exalte et pousse à la victoire Indra, roi du monde et invincible conquérant. (Ô poëte), pour la gloire d’Haryaswa, excite le zèle de tes amis.


HYMNE XIII.
À Agni, par Pragatha, fils de Vasichtha.
(Mètres : Vrihatî, Virât et Dwipadâ.)

1. Que (d’autres) par les sacrifices ne t’arrêtent pas loin de nous. Viens à notre fête de la contrée lointaine (où tu règnes) ; ou, si tu es près de nous, daigne nous écouter.

2. Ces dévots serviteurs s’empressent vers tes libations, comme les mouches vers le miel. Tes chantres, chargés d’offrandes, ont placé leurs espérances dans Indra, de même qu’on met son pied sur un char.

3. Plein du désir de l’opulence, tel qu’un enfant qui (appelle) son père, j’invoque Indra dont la main porte la foudre, et qui est riche en bienfaits.

4. Ces liqueurs mêlées de caillé ont été versées pour Indra. Ô (Dieu) dont le bras tient la foudre, viens avec tes deux coursiers dans notre demeure, pour boire nos libations et t’enivrer de ces breuvages.

5. Que son oreille bienveillante entende nos paroles : « (L’ennemi) vient ; il nous dépouille de nos biens. Personne ne peut détruire la puissance de celui qui répand ses présents par centaines, par milliers. »

6. Ô Indra, vainqueur de Vritra, celui qui, en l’invoquant, verse d’abondantes libations, devient un héros invincible qui avec ses guerriers marche sous ta protection.

7. Ô Maghavan, sois le gardien de tes opulents (serviteurs), et mets en fuite les superbes. Puissions-nous partager la dépouille de notre ennemi tué par toi ! Apporte-nous ses richesses.

8. Versez le soma à Indra, armé du tonnerre et ami de la libation. Pour obtenir son secours, préparez vos offrandes, présentez vos holocaustes. Il donne le bonheur à celui qui le rend heureux.

9. Ô vous qui versez le soma, hâtez-vous ; sacrifiez au grand, au riche, au puissant (Indra). Pour l’homme qui le chante, il combat et triomphe. Il veut habiter sa maison. Tel que les Dévas, il l’orne de tous les biens.

10. Personne n’a renversé, n’a pu même arrêter le char de Soudâs[9]. Qu’il puisse obtenir un pâturage rempli de vaches, celui qui a pour gardien Indra et les Marouts !

11. Qu’il puisse posséder l’abondance, ô Indra, le mortel généreux envers toi, dont tu consens à être le protecteur ! (Noble) héros, pense à nous, et sauve nos chars et nos guerriers !

12. Indra est un (maître) avide de conquêtes, et certes sa part dans le sacrifice doit être plus forte que les autres. Les ennemis ne sauraient vaincre ce (dieu) que traînent des chevaux azurés. Il donne la force à l’homme qui le réjouit par des libations.

13. Au milieu des honorables (Dévas), adressez à Indra une longue et belle prière. Les chaînes ne sont pas faites pour celui qui est occupé du culte d’Indra.

14. Ô Indra, quel mortel ose attaquer celui que tu protéges ? Ô Maghavan, ton serviteur fidèle, pour prix de l’offrande qu’il te présente, au jour de la libation attend de toi l’abondance.

15. Donne les dépouilles de Vritra à tes opulents (serviteurs) qui t’offrent leurs trésors. Puissions-nous, sous ta conduite, ô Haryaswa, traverser avec nos maîtres tous les maux (de la vie) !

16. Les biens d’ici-bas sont à toi. Tu es l’ornement de (la région) intermédiaire. Tu es roi de tout ce qui est en haut. Personne ne peut te disputer les vaches (célestes).

17. On te célèbre comme le plus bienfaisant, mais aussi comme le plus vaillant dans le combat. Ô (Dieu) si souvent invoqué, tout ce qui est sur la terre a besoin de tes secours, et invoque ton nom.

18. Ô Indra, trésor de bienfaisance, puissé-je devenir le possesseur de toute ta richesse ! Puissé-je faire le bonheur de ton chantre, et ne pas l’abandonner à la malice du pécheur !

19. Puissé-je répandre la richesse sur le prêtre éclairé qui te glorifie ! Ô Maghavan, il n’est point de parenté au-dessus de la tienne. Tu es notre père.

20. (Indra) prend la Sagesse pour compagne ; il triomphe, et parvient à conquérir l’abondance. Pour vous, avec mon hymne je fléchis Indra, objet de tant d’invocations, de même que le charron (courbe) le bois dont il fait une roue.

21. Ce n’est point par des hymnes imparfaits que le mortel obtient le bonheur. L’opulence ne vient pas au-devant de l’impie. Ô Maghavan, ta bienveillance est puissante, quand il s’agit, au jour de la libation, de favoriser un serviteur tel que moi.

22. Héroïque Indra, nous te louons, toi, maître céleste du monde animé et inanimé. (Nous venons à toi) comme des vaches au lait abondant.

23. Dans le ciel et sur la terre, il n’est point né, il ne naîtra point un autre être qui te ressemble. Ô magnifique Indra, nous t’invoquons pour obtenir des chevaux, des vaches, des moissons.

24. Ô Indra, mon frère aîné, accepte ce présent de ton jeune frère. Ô Maghavan, tu es opulent ; tu mérites d’être invoqué dans les sacrifices.

25. Ô Maghavan, repousse nos ennemis. Donne-nous une heureuse possession de la richesse. Pense à nous, pour nous sauver dans le combat. Sois le bienfaiteur de tes amis.

26. Ô Indra par tous invoqué, apporte-nous tes dons comme un père à ses enfants. Pour prix de notre sacrifice, fais que nous jouissions de la vie et de la lumière.

27. Fais que nous ne soyons pas exposés aux mauvais desseins d’un ennemi inconnu. Mets-nous à l’abri du malheur. (Noble) héros, puissions-nous avec toi traverser ces ondes débordées qui menacent de nous entraîner dans leur courant !


HYMNE XIV.
À Indra[10], par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Que les prêtres blanchis par l’âge, portant la crête de leurs cheveux du côté droit, ministres des œuvres (saintes), prennent part à mes transports. Je me lève, et je m’adresse à ces hommes assis autour de moi sur le gazon. Restez près de moi, ô Vasichthas.

2. Ils ont par leurs libations attiré le terrible Indra, ami du soma, que renferme le Vésanta[11]. Ils l’ont éloigné de Pâsadyouma[12], fils de Vayata. Indra, enivré de leur soma, a préféré les Vasichthas.

3. C’est ainsi qu’Indra a heureusement avec eux traversé le Sindhou[13] ; qu’avec eux il a donné la mort à Bhéda[14] ; qu’il a (dans un combat) livré par les dix rois[15], sauvé Soudas par la vertu de vos rites, ô Vasichthas.

4. C’est ainsi que par vos rites, ô prêtres, vous conservez heureusement le char immortel de vos pères quand avec vos sakwarîs[16] récitées à grand bruit vous donnez de la force à Indra, ô Vasichthas.

5. Au milieu (du combat) livré par les dix rois, les (hommes) demandaient la lumière, comme des gens altérés (demandent l’eau) ; les (Vasichthas) la leur ont rendue. Indra a entendu l’hymne de Vasichtha. Il a ouvert le monde aux Tritsous[17].

6. Quelques Bharatas[18] avaient déjà été brisés comme les bâtons qui servent à conduire les vaches. Vasichtha s’est avancé ; et aussitôt les troupes des Tritsous se sont développées.

7. Trois (dieux) jettent dans les mondes leur féconde semence, et produisent trois familles (divines), dont la principale a pour père le Soleil[19]. Trois Feux[20] embrassent l’Aurore. Ce sont là autant de (dieux) que reconnaissent les Vasichthas.

8. C’est ainsi qu’ils célèbrent la lumière comme vertu du Soleil, la grandeur profonde comme vertu de l’Air, la rapidité comme vertu du Vent. Un autre ne saurait les chanter comme vous, ô Vasichthas.

9. Les Vasichthas s’élèvent, avec science et sagesse, sur l’arbre mystérieux qui a mille branches[21]. Assis (près du foyer), ils forment le large tissu dont l’Apsarâ (Ourvasî) enveloppe (Agni)[22].

10. Mitra et Varouna te virent entouré d’étincelles et de lumière. Ce fut alors ta première naissance, ô Vasichtha, et sous le nom d’Agastya tu apparus aux peuples.

11. Ainsi, ô prêtre, ô Vasichtha, tu es fils de Mitra et Varouna, né de leur pensée et d’Ourvasî. La semence est tombée, et tous les Dévas, avec leurs rites sacrés, l’ont reçue dans le Pouchcara[23].

12. Ainsi naquit, pour former le large tissu dont l’Apsarâ (Ourvasî) enveloppe (Agni), Vasichtha, le plus sage et le plus éclairé des êtres dans le ciel et sur la terre, (Vasichtha) qui est la source abondante de tous les biens.

13. (Mitra et Varouna) naissant dans le sacrifice, et touchés des hommages qui leur sont adressés, ont tous deux également jeté dans le vase leur semence (divine). Du milieu de ce vase se leva et s’étendit (Agastya). À ce Richi ainsi né a été donné le nom de Vasichtha[24].

14. Vasichtha dirige le (prêtre) qui chante l’hymne, et celui qui récite la prière : qu’il fasse entendre sa voix plus haut que le bruit du mortier. Ô Tritsous, asseyez-vous près de lui avec de bonnes pensées ! Que Vasichtha vienne à vous !


HYMNE XV.
Aux Viswadévas, par Vasichtha.
(Mètres : Virât, Dwipadâ et Trichtoubh.)

1. Que la brillante et divine Prière vienne à nous, telle qu’un char rapide, bien fabriqué.

2. Au ciel et sur la terre, les Ondes, en entendant (sa voix), naissent et coulent.

3. Pour la gloire d’Indra les Ondes s’amoncellent et s’élargissent. On sait que contre ses ennemis elles sont des héroïnes terribles.

4. Entendez-vous le bruit de ces chevaux ? C’est Indra, le (dieu) tonnant, à la main d’or.

5. Venez donc comme au sacrifice. Courez comme sur la voie (sainte).

6. Allez au combat ; et qu’un héros digne de nos sacrifices soit votre étendard.

7. C’est par sa puissance que la lumière semble exister : il est fort, comme la terre qui supporte de lourds fardeaux.

8. Ô Agni, innocent de crimes j’invoque les dieux. J’allume les feux de Rita, et j’accomplis l’œuvre (sainte).

9. Pour vous-mêmes accueillez la divine Prière ; au milieu des Dévas formez des invocations.

10. Le terrible Varouna, aux mille yeux, regarde l’onde de ces torrents (sacrés).

11. (Varouna) est le roi de la terre, la beauté des ondes. Il a une force invincible, universelle.

12. Sauvez-nous au milieu des nations. Rendez impuissant le discours de notre ennemi.

13. Que le trait de nos adversaires soit sans portée. Éloignez partout le mal de nos corps.

14. Qu’Agni nous conserve ; à lui s’adresse l’hymne que relèvent l’holocauste et les invocations.

15. Il est l’allié des Dévas ; faites votre ami du petit-fils des Ondes[25]. Qu’il nous soit favorable.

16. Je chante dans mon hymne Ahi, l’enfant des Eaux[26]. Il est assis dans les airs, à la source des fleuves.

17. Qu’Ahirboudhnya[27] ne nous livre pas à l’ennemi. Qu’il ne laisse point périr le sacrifice de l’homme pieux.

18. Que les (Marouts) accordent l’abondance à ces fidèles ; qu’ils s’avancent pour nous conquérir la richesse de leur ennemi.

19. Entourés d’une armée nombreuse, et sûrs de leur vigueur, ils ont, (pour détruire) leur adversaire, la chaleur dévorante du soleil.

20. Au moment où les épouses[28] (des dieux) viennent devant nous, que Twachtri[29] aux mains habiles nous donne des enfants courageux.

21. Que Twachtri agrée nos louanges. Qu’il soit pour nous bon et magnifique.

22. Que les (épouses divines) et bienfaisantes nous comblent de leurs présents. Que Rodasî[30], que Varounânî[31] nous entendent. Que Twachtri, avec ces (déesses) protectrices, nous défende, et, maître généreux, qu’il nous accorde la richesse.

23. Que les Montagnes, que les Ondes nous donnent l’abondance ; que les Plantes bienfaisantes, que l’Air, que Prithivî avec les Arbres, que le Ciel et la Terre partagent les joies du sacrifice, et nous protégent de tout côté.

24. Nous nous mettons sous la garde du Ciel et de la Terre, ces larges (divinités), du céleste Marouna, ami d’Indra, de tous les Marouts qui apportent l’opulence. Puissions-nous être l’objet de leur sollicitude !

25. Qu’Indra, Varouna, Mitra, Agni, les Eaux, les Plantes, les Arbres, nous favorisent. Puissions-nous être sous la puissante protection des Marouts ! Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions !


HYMNE XVI.
Aux Viswadévas, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Propices nous soient Indra et Agni, avec leurs secours ! Propices nous soient Indra et Varouna, honorés par l’holocauste ! Propices nous soient Indra et Soma, pour notre bonheur ! Propices nous soient Indra et Poûchan, au moment du combat !

2. Propice nous soit Bhaga ! Propice nous soit l’Hymne ! Propice nous soit la Prière ! Propices nous soient les Richesses ! Propice nous soit l’Éloge du juste et du bien ! Propice nous soit Aryaman, qui est né tant de fois !

3. Propice nous soit le (dieu) qui nous soutient ! Propice nous soit le (dieu) qui contient (le monde)[32] ! Propice nous soit (la déesse appelée) Ouroutchî[33], avec les Offrandes ! Propices nous soient le Ciel et la Terre, larges (divinités) ! Propice nous soit le Mortier (sacré) ! Propices nous soient les Invocations des dieux !

4. Propice nous soit Agni, à la face resplendissante ! Propices nous soient Mitra et Varouna ! Propice, les Aswins ! Propices nous soient les Œuvres saintes des (hommes) pieux ! Que le Vent impétueux nous envoie son souffle propice !

5. Propices nous soient le Ciel et la Terre, invoqués le matin ! Que l’Air nous soit propice à voir !

6. Propices nous soient les Plantes et les Arbres ! Propice nous soit le victorieux maître du monde !

7. Propice nous soit le Soma ! Propices nous soient les Rites ! Propices nous soient les Mortiers ! Propices, les Sacrifices ! Propice nous soit le Bûcher ! Propice nous soit la Ramée ! Propice, l’Enceinte (sacrée) !

8. Que le Soleil au grand œil se lève propice pour nous ! Propices nous soient les quatre Régions du ciel ! Propices nous soient les solides Montagnes ! Propices nous soient les Mers ! Propices, les Ondes !

9. Propice nous soit Aditi avec ses œuvres ! Propices nous soient les Marouts, objets de nos éloges ! Propice nous soit Vichnou ! Propice nous soit Poûchan ! Propice nous soit l’Air ! Propice, le Vent !

10. Propice nous soit le divin Savitri, notre sauveur ! Propices nous soient les brillantes Aurores ! Propice nous soit Pardjanya avec ses ondes ! Propice nous soit l’heureux maître de la plaine[34] !

11. Propices nous soient les divins Viswadévas ! Propice nous soit Saraswatî avec les Prières ! Propices nous soient (les dieux) qui gardent (le sacrifice) ! Propices nous soient (les dieux) maîtres des offrandes ! Propices nous soient (les dieux) du ciel, de la terre, de l’air[35] !

12. Propices nous soient les maîtres du juste ! Propices nous soient les chevaux ! Propices, les vaches ! Propices nous soient les pieux Ribhous aux mains industrieuses ! Propices nous soient les Pitris[36] au milieu des invocations !

13. Propice nous soit le divin Adja Ecapâd[37] ! Propice nous soit Ahirboudhnya ! Propice, l’Océan ! Propice nous soit Pérou[38], enfant des Ondes ! Propice nous soit Prisni, mère des dieux (Marouts) !

14. Que les Adityas, les Roudras, les Vasous, se plaisent à nos rites nouveaux. Honorés par nos sacrifices et prompts à nous secourir, qu’ils nous entendent, ces (dieux) du ciel, de la terre et de l’air[39].

15. Que, parmi les dieux adorables, les immortels, qui méritent surtout nos hommages et les sacrifices de Manou, et pour lesquels s’allument les feux de Rita, nous accordent un (fils) dont la gloire s’étende au loin. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.

  1. Le père d’Indra, suivant le commentaire, est Casyapa ; sa mère, c’est Aditi. Je ne sais si cette généalogie d’Indra est véritablement véridique. Je n’ai pas encore vu dans les hymnes le nom de Casyapa. Le texte porte le mot vrichan, et l’on sait que ce nom s’emploie pour désigner la libation du soma. Le poëte ne dit-il pas à chaque instant que le soma et la louange enfantent Indra, augmentent sa grandeur, et le fortifient ? Suivant moi, ce sont là les véritables père et mère d’Indra. Voy. la première strophe de l’hymne qui suit.
  2. Le commentateur entend cette phrase d’une manière différente.
  3. Je crois qu’il est ici question des libations, qui sont les Ondes du sacrifice.
  4. Dwibarhâs.
  5. C’est-à-dire, traîné par des chevaux azurés.
  6. Le texte porte le coutsa, que le commentaire explique par stotram courwan, c’est-à-dire, chantre. La force des choses m’a conduit à un autre sens. Le mot coutsyam et même le mot coutsa ont dans le commentaire lui-même la signification de foudre. L’explication que nous avons tentée de la fable de Coutsa, page 239, col. 2, note 1, nous a conduit au sens de clarté que nous adoptons ici. Coutsa, pour expliquer le rapport que ce mot peut avoir avec sa racine, doit être la clarté d’Indra confondant les ennemis de la lumière. Cette clarté est développée au matin par le sacrifice et les rites, auxquels président les Dévas.
  7. Le texte ne porte que l’adverbe dwitâ.
  8. Voy. page 43, col. 2, note 1.
  9. Ce mot n’est peut-être pas un nom propre. Il faudrait, dans ce cas, traduire d’une manière générale : de l’homme pieux et libéral.
  10. Le commentaire dit que cet hymne est en l’honneur des fils de Vasichtha.
  11. Nom particulier du vase où l’on dépose le soma.
  12. Le commentaire raconte que Soudâs voulant faire faire un sacrifice à Indra, eut pour rival le roi Pâsadyoumna, dont les efforts furent neutralisés par les efforts des Vasichthas, qui assurèrent la supériorité à Soudâs. Ce Pâsadyoumna me semble être un Asoura : son nom signifie qui enchaîne la force.
  13. Je pense que c’est, sous d’autres noms, l’histoire racontée page 211.
  14. Voir plus haut, page 357, col. 1, note 2.
  15. Ces dix rois ne seraient-ils pas les dix gardiens des régions célestes ?
  16. C’est le nom d’un mètre poétique. Je crois être fidèle au texte des manuscrits en écrivant ici et partout ailleurs sakwari, et non sakkari, malgré l’autorité de M. Wilson dans son Dictionnaire.
  17. Nous disions plus haut, page 356, col. 1, note 3, que les Tritsous nous semblaient devoir être les mêmes que les Marouts. Le commentateur dit que ce sont des rois, et je ne serais pas étonné qu’il les regardât comme les dix rois dont il est fait ici mention. Le même commentateur, au distique 14, donne le mot Pratrid pour synonyme de Tritsou.
  18. Le commentaire rappelle que Bharata est le nom d’un roi. En même temps il dit que Bharata est un nom des Tritsous. Je ferai observer que ce mot est une épithète de Roudra, sans doute parce qu’il porte le nuage.
  19. Les trois dieux dont il est ici question sont Agni, Vâyou et Aditya, lesquels produisent les Vasous, les Roudras et les Adityas.
  20. Je suppose que ce sont les trois feux du sacrifice. L’auteur leur donne le nom de gharma. Voy. sect. IV, lect. II, hym. xi, st. 7.
  21. Le poëte désigne ainsi l’ensemble des hymnes, des prières et des rites.
  22. Le commentaire croit que dans cette phrase il est question du corps de Vasichtha enfanté par Ourvasî. Une Apsarâ est une nymphe des ondes du sacrifice ; et nous avons vu ailleurs, sect. IV, lect. ii, hym. ix, qu’Ourvasî est la libation personnifiée. Cette libation, en tombant sur le foyer, soulève une fumée et une flamme, qui sont le vêtement d’Agni. Ce vêtement est tissu par la main du prêtre, qui répand la libation. Quant à cette généalogie de Vasichtha, né d’Ourvasî, voici mon explication. Le mot Vasichtha, tel que le mot Angiras et d’autres, me semble être une épithète d’Agni en sa qualité de prêtre, brahman. Agni (Vasichtha) est né de la libation (Ourvasî), à l’occasion d’un sacrifice fait en l’honneur de Mitra et Varouna, et a été surnommé Métrâvarouna. J’en dirai autant d’Agastya, né dans une jarre, c’est-à-dire, sur le foyer de terre ou dans le vase des libations. Avec cette explication, il n’est pas étonnant qu’Agastya soit le même personnage que Vasichtha.
  23. Nom du vase de terre, qui sert de foyer. À la vue d’Ourvasî, dit la fable, Mitra et Varouna laissèrent échapper la semence, qui fut recueillie dans le vase de terre. Au lieu de contenir le feu, quelques-uns racontent que le vase était une jarre d’eau ; ce qui doit s’entendre du vase des libations.
  24. Des trois sifflantes de l’alphabet sanscrit, c’est ordinairement la palatale qui se trouve dans le mot Vasichtha. L’auteur, voulant rendre compte de ce nom change ici la palatale en dentale. Vasichtha se traduit par ces mots : in vase stans.
  25. Nom d’Agni.
  26. Ahi est le nuage. Considéré jusqu’à présent comme un être funeste, il est invoqué ici pour la première fois. C’est sans doute le même qu’Ahirboudhnya.
  27. Voy. page 161, col. 2, note 1.
  28. Ce sont les Prières qui passent pour les épouses des dieux.
  29. Twachtri est une forme d’Agni, qui donne l’âme et la beauté du corps.
  30. Voy. page 334, col. 2, note 3.
  31. Voy. page 52, col. 2, note 5.
  32. Ce sont des qualifications d’Agni.
  33. C’est la langue ou la flamme d’Agni. Voy. sect. III, lect. IV, hym. ii, st. 5. Ailleurs Ouroutchî est un nom d’Aditi.
  34. Voy. page 262, col. 2, note 4.
  35. Ou des ondes, qui sont dans l’air.
  36. Les Pitris sont les feux. Voy. page 106, col. 1, note 4, et sect. VI, lect. viii, hym. v, st. 4. Voy. surtout plus haut, page 347, col. 1, note 3.
  37. Nom d’un Roudra. On écrit aussi Adjêcapâd.
  38. Je suppose que c’est un nom d’Agni. Le commentaire explique ce mot par ceux-ci : Oupadravébhyo pârayitri.
  39. Les Adityas nés du Soleil, autrement appelé Dyôh, sont divyâh, célestes. Les Roudras nés du nuage ou de la vache céleste (Godjâtâh) sont ântarikchâh, aériens. Les Vasous nés sur le foyer de terre sont pârthivas, terrestres.