Romances sans paroles (1891)/Il faut, voyez-vous, nous pardonner les choses

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IV



Il faut, voyez-vous, nous pardonner les choses.
De cette façon nous serons bien heureuses,
Et si notre vie a des instants moroses,
Du moins nous serons, n’est-ce pas ? deux pleureuses.

Ô que nous mêlions, âmes sœurs que nous sommes,
À nos vœux confus la douceur puérile
De cheminer loin des femmes et des hommes.
Dans le frais oubli de ce qui nous exile.

Soyons deux enfants, soyons deux jeunes filles
Éprises de rien et de tout étonnées.
Qui s’en vont pâlir sous les chastes charmilles
Sans même savoir qu’elles sont pardonnées.