Rouletabille chez les bohémiens/10/VI

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VI. — Où Rouletabille et Mme de Meyrens invitent leurs amis à dîner

Quelques semaines après l’heureuse cérémonie, il fut beaucoup parlé dans la presse parisienne d’un personnage qui semblait avoir joué un rôle fort important dans l’enlèvement de Mlle de Lavardens, aujourd’hui Mme de Santierne. Après avoir désigné ce personnage par des initiales qui renseignaient du reste tout le monde, les journaux finirent par le nommer en toutes lettres. Il s’agissait de Mme de Meyrens, dont on rappela toutes les aventures et que l’on représentait comme ayant joué à la haute administration (on laissait deviner laquelle) un tour pendable, à la suite de quoi le chef de la sûreté générale avait offert sa démission. Dans ce scandale, un journaliste célèbre jusque chez les bohémiens (à toi, Rouletabille !) se trouvait gravement compromis. On disait même que le chef de la sûreté ne donnait sa démission que parce qu’on lui refusait l’arrestation de Rouletabille. Enfin on ajoutait qu’il y avait eu descente de police chez le célèbre reporter, dont on avait, paraît-il, mis sous scellés tous les dossiers et confisqué certain carnet dans lequel le nom de Mme de Meyrens (alias la Pieuvre) revenait à toutes les pages.

L’Époque publia un vague démenti qui ne trompa personne. Dans les coulisses de la presse, les paris étaient engagés. Le chef de la sûreté sauterait-il ? Rouletabille était bien fort avec son journal et Mme de Meyrens ! Un beau matin, on apprit que le chef de la sûreté générale était nommé gouverneur d’une de nos plus importantes colonies de l’Afrique occidentale. Rouletabille avait triomphé, mais le chef de la sûreté n’était pas à plaindre ! Bref, tout le monde était content. Dans le même temps, un nommé Crousillat, qui était juge d’instruction dans une petite ville du Midi, fut nommé, on ne sait pas par quelle faveur spéciale, juge au tribunal de la Seine. Le bruit courut qu’il avait rendu un signalé service à Mme de Meyrens.

Quant à Mme de Meyrens, on ne la voyait toujours pas… et l’on se demandait si, par prudence, elle n’avait pas quitté la France quand quelques personnalités des lettres et du monde judiciaire et aussi quelques amis de Rouletabille reçurent une carte par le truchement de laquelle Mme de Meyrens et M. Joseph Rouletabille, reporter, les invitaient à dîner.

L’affaire fit grand bruit. Il ne faisait plus de doute que Rouletabille affichait Mme de Meyrens ! Et une pareille attitude fut jugée plus que sévèrement, est-il besoin de le dire ? Jean de Santierne, qui revenait de son voyage de noces et qui fut touché par la carte d’invitation à son débotté, en conçut une mâle rage. Sa colère venait moins du scandale de cette petite fête que de l’audace qu’avait eue Rouletabille d’y inviter non seulement Jean, mais encore Odette !

Il eut grande envie, du reste, de ne parler de rien à sa femme, car celle-ci eût voulu, coûte que coûte, l’accompagner… et il se rendit tout seul à Ville-d’Avray.

Car c’était à Ville-d’Avray qu’on devait se réunir… dans un chalet bien connu, au bord de l’étang… Une partie d’amoureux, quoi ! à laquelle Rouletabille avait invité ses amis, « peut-être, se disait Jean, pour nous annoncer son mariage » !… Et il ajoutait, les yeux au ciel, avec un soupir :

— Ah ! pauvre Ivana !

La première personne qu’il aperçut en pénétrant dans le restaurant à la mode fut M. Crousillat.

— Comment ! vous ici, monsieur Crousillat !… Il vous a invité aussi ?

— Pourquoi pas ?… Je ne vois pas pourquoi il ne m’aurait pas invité, moi !

— Vous, un honorable magistrat ! Vous allez dîner publiquement avec Mme de Meyrens !…

— Paraît qu’ils se marient ! répliqua Crousillat, bourru… comme ça, il n’y aura plus rien à dire !…

— Ah ! je m’y attendais, fit Jean consterné.

— Je ne sais pas pourquoi vous vous frappez comme ça ! Il y a là, dans la salle, au bord de l’eau, une demi-douzaine de ses amis qui font un nez !… Puisqu’ils s’aiment, il faut en prendre son parti, quoi !…

À ce moment un gros garçon dont la mine devait être à l’ordinaire assez réjouie mais qui paraissait alors assez mélancolique, s’avança vers Jean et le salua de son nom. Jean rendit le salut en se demandant où il avait pu voir cette figure-là.

— Vous ne me reconnaissez pas, monsieur de Santierne ? dit l’autre. Permettez-moi de me présenter… Je suis M. Nicolas Tournesol… Non ! ça ne vous dit rien, Nicolas Tournesol…, l’élément artériel du fabricant, du consignataire et du négociant en gros, Nicolas Tournesol qui était à Sever-Turn quand il vous est arrivé tant de malheurs !… Je vous ai vu à l’hôtel des Balkans avec Joseph Rouletabille !

— Ah ! parfaitement, monsieur… enchanté de nous retrouver tous les deux à Paris… mais Rouletabille, où est-il ?

— Il n’est pas encore arrivé, monsieur ! Sans quoi je serais déjà parti !… le temps de lui remettre un petit paquet dont il m’a confié le dépôt !…

Mme de Meyrens ne vous a donc pas invité, vous ?

— Je vais vous dire, monsieur de Santierne… Mme de Meyrens ne m’a certainement pas invité à un déjeuner qui s’annonce comme de fiançailles… mais M. Rouletabille a été assez bon, lui, pour penser à moi !

— Alors, restez !…

— Non, monsieur de Santierne, parce que je vais vous dire… À Sever-Turn, j’ai fait un peu la cour à Mme de Meyrens.

— Aïe !

— Et je tiens beaucoup à l’amitié de M. Rouletabille…

— Oui, oui !… position difficile… vous êtes plein de délicatesse, monsieur Tournesol !… Mais justement voici Mme de Meyrens !

— Je me sauve.

Il n’en eut point le temps. Mme de Meyrens qui, en effet, était arrivée, avait déjà aperçu M. Tournesol et elle s’empressa de le remercier d’avoir tout quitté pour assister à cette petite fête intime… Ce disant, elle lui pressait les doigts d’une façon très significative, si bien que M. Nicolas Tournesol ne put s’empêcher de rougir en pensant à l’honneur fort compromis de ce pauvre Rouletabille !… Il n’était plus question de délicatesse !… Après tout, il n’avait rien d’un Joseph, lui… À la guerre comme à la guerre !… À la guerre en dentelles, bien entendu !…

Tout de même, quand tout le monde fut passé dans la salle à manger, au bord de l’eau, M. Tournesol trouva que Mme de Meyrens allait un peu fort en le faisant asseoir à côté d’elle, à la stupéfaction de tous, et en se mettant carrément à lui faire du pied sous la table. « Carrément » était le mot ; car elle avait le pied solide, l’effrontée, et elle ne ménageait pas les engelures de M. Tournesol qui déjà souffrait le martyre.

« Rouletabille m’avait bien dit, pensait-il, que cette femme était dangereuse. »

Le plus extraordinaire était que Rouletabille n’était toujours pas là et que Mme de Meyrens, trouvant qu’on l’avait assez attendu, avait commandé que l’on commençât sans lui. Un pareil sans-gêne avait jeté un froid dans la petite assemblée… Cependant, Jean n’avait rien dit, pas plus que les autres qui regrettaient déjà d’être venus.

Il n’y avait de vraiment à son aise que M. Crousillat, qui n’avait rien perdu de son formidable appétit et qui s’était jeté dès les hors-d’œuvre sur une salade russe à laquelle il avait fait autant d’honneur qu’à un plat provençal.

En face de lui, un nommé La Candeur, confrère de Rouletabille, à l’Époque, le considérait avec émotion, car lui non plus n’avait jamais boudé sur son ventre… et cependant il ne mangeait point… Il ne mangeait point, car le mariage annoncé de Mme de Meyrens et de Rouletabille lui coupait l’appétit… Il ne mangeait point parce que, Rouletabille, absent, lui manquait… Quant à un nommé Vladimir, autre reporter et compagnon d’aventures de Rouletabille, il se leva en disant :

— Ce qui se passe est inimaginable !… Je m’en vais téléphoner au canard pour savoir ce qu’est devenu Rouletabille !…

Et il se précipita hors de la pièce.

— Ce joli garçon a bien tort de se faire du mauvais sang, prononça de sa voix traînante, au mode chantant, la charmante petite Mme de Meyrens… Rouletabille va venir… S’il est un peu en retard, c’est que nous avons décidé de rompre définitivement tous les deux !

Un « ah ! » d’étonnement, qui était en même temps, il faut bien le dire, un « ah ! » de satisfaction, accueillit cette nouvelle inattendue… et M. Tournesol se prit à rougir davantage, tandis que le pied de sa voisine se faisait de plus en plus pressant.

Mme de Meyrens continua :

—… Et il a été entendu entre nous qu’il ne viendrait ici que lorsque j’en serais partie moi-même ! Messieurs, je vais donc vous faire mes adieux… Je ne vous reverrai plus jamais !… Ne protestez pas !… Je sais ce que beaucoup de vous pensent de moi !… Je ne leur en veux pas !… La fatalité a voulu que je ne puisse aimer un homme sans faire son malheur !… Il n’y a qu’un être ici pour qui je ne suis pas un objet d’épouvante : c’est M. Nicolas Tournesol !… Nos cœurs sont bien près l’un de l’autre… et, je vous en ferai aussi l’aveu, nos pieds, depuis le commencement de ce repas, n’ont pas cessé de se toucher… Ceci est une raison de plus, messieurs, pour que je disparaisse !… Je veux sauver M. Tournesol de moi-même !… Assez de catastrophes !… Messieurs, ce n’est pas à un repas de fiançailles que vous avez été conviés… mais à un gala mortuaire !… Je vais me suicider !…

Tout le monde fut debout. Des visages d’effroi entouraient Mme de Meyrens. M. Tournesol pleurait, M. Crousillat étouffait et suppliait La Candeur de lui taper dans le dos !… Ça, ça n’était pas une blague à faire !… Se suicider au milieu d’un si bon dîner !…

Jean, lui, depuis quelques instants, ne disait rien, mais observait curieusement Mme de Meyrens, comme s’il finissait enfin par comprendre quelque chose qui, dès l’abord, avait été au fond de sa pensée, mais qu’il avait rejeté un instant comme une imagination un peu forte.

Dans ce discours, Mme de Meyrens avait conservé un impressionnant sang-froid… et c’est avec un geste d’une grandeur vraiment tragique qu’elle commanda :

— Et maintenant faites entrer le croque-mort !

Dona Lucrezia annonçant aux gentilshommes de Ferrare qu’ils étaient tous empoisonnés et qu’ils n’avaient plus une heure à vivre ne devait pas apparaître plus fatale que Mme de Meyrens avec son histoire de croque-mort et chacun des convives commençait déjà à se demander si cette étrange femme à laquelle on prêtait mille fantaisies n’avait pas voulu se suicider de compagnie quand la vue du croque-mort lui-même vint heureusement dissiper ce macabre malentendu… Le croque-mort n’était autre que le nommé Vladimir lui-même qui s’était coiffé du traditionnel haut de forme ciré des grandes pompes funèbres et qui faisait là-dessous la plus jolie grimace du monde… En guise de cercueil il avait apporté sous son bras une petite boîte qu’il déposa sur la table et sur laquelle chacun put lire : Ci-gît Mme de Meyrens, alias la Pieuvre.

En même temps on vit Mme de Meyrens se débarrasser en trois mouvements de sa perruque et de tous oripeaux féminins ; enfin la robe elle-même ayant glissé, Rouletabille, dans son fameux complet à carreaux, apparut au milieu des hurlements et des esclaffements de tous !…

Jean seul, qui déjà avait assisté à un pareil changement de décor, ne fut point touché outre mesure. Et il aurait certainement tout deviné dès l’abord si le dîner à Ville-d’Avray n’avait été fixé, par les soins de Rouletabille, à une heure crépusculaire qui enveloppait notre reporter d’une pénombre propice. Enfin le repas, dans la pièce au bord de l’eau, n’était éclairé que de quelques bougies.

Rouletabille, tranquillement, déposait ce qui restait de Mme de Meyrens dans le petit cercueil apporté par Vladimir, le refermait et commençait aussitôt son oraison funèbre.

Mme de Meyrens a été fusillée, il y a quelques années, pour espionnage, dans les fossés de Schlasselbourg, et elle y a été enterrée… Lors de mon dernier voyage à Pétersbourg, j’ai pu me procurer des papiers qui lui avaient appartenu et grâce auxquels j’ai pu la ressusciter. Elle m’a bien servi auprès d’une administration qui n’avait guère eu de secrets pour elle et qui n’en a pas eu pour moi !… C’était un jeu dangereux, si dangereux que lorsque dans mes notes ou sur mes carnets je parlais de Mme de Meyrens ou de la Pieuvre, j’en parlais toujours à la troisième personne. Ainsi je me gardais contre l’administration en question dont je redoutais toujours, dans mes bureaux, la visite inopportune !

» Dans cette dernière affaire des bohémiens, j’ai du tromper, sous les traits de la Pieuvre, non seulement la police, mais bien des braves gens auxquels je demande très humblement pardon ici !… Pardon à M. Crousillat !… Pardon à ce pauvre M. Bartholasse que je n’ai pas invité, car j’ai redouté pour lui, à une aussi cruelle révélation, la crise apoplectique… Pardon à M. le directeur de la prison d’Arles… Ces honorables personnages comprendront que grâce à ce déguisement, j’ai pu savoir bien des choses, qui, sans cela, seraient restées pour tous un éternel mystère… Enfin n’était-il pas permis à Mme de Meyrens d’errer sans danger autour des Saintes-Maries-de-la-Mer et d’interroger les bohémiens dans le moment même que Rouletabille ne pouvait se montrer en Camargue sous peine de mort ! Ne vous étonnez donc plus, monsieur Crousillat, si Rouletabille savait si bien ce qui s’était passé dans la grotte !… Et ne t’étonne plus toi-même, mon cher Jean, si, en dépit de toutes tes objurgations, je continuais à fréquenter cette horrible femme que tu ne pouvais voir en peinture !…

— Mais ce n’est pas seulement en peinture que je l’ai vue, s’écria Jean… Ah ça ! mais qu’est-ce que tu nous racontes ? Tu prétends maintenant que depuis le commencement de l’affaire, Mme de Meyrens ça a toujours été toi !… Mais moi je t’ai vu en même temps que Mme de Meyrens !… Je t’ai vu parler à Mme de Meyrens !…

— Non, mon cher Jean… Tu n’as pas pu voir cela !… Tu as vu Rouletabille, déguisé en Mme de Meyrens, parler à… Ne me regarde pas comme ça ! Eh bien, oui, tu vas tout savoir !… Ce jour-là… ou plutôt ce soir-là… je me suis bien moqué de toi !… Je sortais de la prison d’Arles, sous le déguisement de Mme de Meyrens, et tu m’avais aperçu, et tu me suivais… et j’en étais fort ennuyé… et je me demandais si tu n’avais pas quelques soupçons de l’étrange comédie que je jouais… ce secret de la fausse Mme de Meyrens m’était trop précieux depuis des années et aussi trop dangereux pour que je pusse le confier à qui que ce soit, surtout à un impulsif comme toi, mon cher Jean… Je voulais donc le conserver pour moi… pour moi seul, et je résolus de dissiper tes soupçons si, par hasard, tu en avais eus… J’étais entré à l’hôtel du Forum… Tu étais resté sur la place à regarder mes fenêtres… Je te voyais… Ma chambre était encore plongée dans l’obscurité… Vite, avec un portemanteau, un traversin, le veston et la casquette de Rouletabille, je fabriquai un mannequin que j’assis sur une chaise, le dos tourné à la place, et j’allumai l’électricité comme si j’entrais, moi, Mme de Meyrens, dans la chambre où Rouletabille m’attendait… Et voilà comment tu vis Mme de Meyrens parler à Rouletabille… Y es-tu, maintenant ?

— Ah ! je te crois, que j’y suis !… J’y suis bien !… Nous y sommes tous !…

— Eh bien, et moi ? fit entendre la voix doucement pleurnicharde de M. Nicolas Tournesol… si vous croyez que je n’y suis pas !…

Cette fois, tout le monde éclata de rire… Il avait une si drôle de figure, ce pauvre Tournesol…

— Quand je pense, ajouta-t-il, que depuis le commencement du repas il me fait du pied sur mes engelures !… Ah ! je me souviendrai de mes conquêtes à Sever-Turn !…

— Consolez-vous, brave Tournesol ! lui jeta Rouletabille… vous avez trouvé en moi un ami… et ça vaut mieux quelquefois de trouver un ami que de trouver une femme !… et puis, comme femme, voyez-vous, je sens que je vous aurais trompé !… Maintenant, finissons-en avec Mme de Meyrens !… Elle a été fusillée une fois !… nous allons la noyer aujourd’hui !… J’espère qu’après ces deux exécutions elle sera bien morte !…

Et ils la noyèrent, en effet, d’abord dans les flots du champagne, ensuite dans l’étang où la petite boîte fut jetée après qu’on l’eut chargée de cailloux… pour que Mme de Meyrens ne remontât pas encore une fois à la surface !

Cette petite cérémonie venait à peine d’être terminée qu’on entendait l’appel du téléphone… La Candeur se précipita dans la pièce à côté puis revint presque aussitôt :

— Cette fois, c’est sérieux ! fit-il… c’est le patron lui-même qui téléphone du canard… « Dites à Rouletabille qu’il accoure !… Il s’agit d’élucider une affaire qui vient d’éclater et qui est extrêmement mystérieuse !… »

— Naturellement ! fit Rouletabille en se levant, le contraire m’étonnerait… mais il aurait pu attendre à demain… Quel métier !…

— Tais-toi donc ! lui jeta La Candeur, tu l’adores !… Mais cette fois, tu m’emmènes avec toi ?…

— Et moi aussi ! supplia Vladimir…

— Et toi ? reprit Rouletabille en se retournant du côté de Jean avec un bon sourire… Tu ne demandes pas à repartir avec moi ?

— Non !… fit Jean en lui serrant affectueusement les mains… Moi, je vais rejoindre Odette !…

— Embrasse-la de ma part et rends-la heureuse, mon bon Jean !… ou… ou… je te tue !…

— Tu ne me tueras pas !… Grâce à toi rien ne peut troubler notre bonheur… à moins…

— À moins ?…

— À moins que cette terrible Callista…

— As pas peur !… J’ai dit à Andréa de lui passer un anneau dans le nez !


FIN