Rythmes pittoresques/Paradoxe

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Rythmes pittoresquesAlphonse Lemerre, éditeur (p. 118-119).


PARADOXE



À François de Nion.


Errer parmi l’extravagant azur des Fictions,
Aimer les Fleurs aux dangereux parfums,
Croire à tous les sourires,
Pieusement s’agenouiller devant tous les Dieux,
Aux rayonnants diadèmes.
Errer parmi l’extravagant azur des Fictions.

C’est peut-être là — vraiment — la Sagesse.



Altièrement passer dans la vie
Ignorant la haine,
Les yeux fixés aux radieux lointains,

Les mains pleines des douces roses d’Amour.
Altièrement passer dans la vie.

C’est peut-être là — vraiment — la Vertu.



Pleurer des larmes plus belles
Que les perles des couronnes,
Se bâtir dans le Rêve d’inaccessibles châteaux
Pour s’y réfugier et s’y consoler
D’être né.
Pleurer des larmes plus belles
Que les perles des couronnes.

C’est peut-être là — vraiment — le Bonheur.