Séville, école de tauromachie

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SEVILLE.École de tauromachie. – On a été obligé de supprimer, il y a quelques mois, faute de fonds, la chaire d’agriculture qui avait été établie dans cette ville et dont le maintien paraissait cependant indispensable. Mais le goût prononcé du peuple pour les combats de taureaux l’a emporté sur l’amour de la science. Voici le décret royal qui autorise la création d’une école de tauromachie.

« À l’intendant de Séville je dis sous cette date ce qui suit : J’ai rendu compte au roi notre seigneur du mémoire présenté par le comte de Estrella sur l’établissement d’une école de tauromachie dans votre ville, et du rapport de V. Exc. sur cet objet, et S. M., se conformant à la proposition faite par V. Exc. dans ce rapport, a daigné résoudre : 1o qu’on effectue l’établissement de tauromachie dont V. Exc. est nommée juge et protecteur particulier ; 2o que l’école se compose d’un maître aux appointemens de 12,000 réaux, d’un adjudant à ceux de 8,000, et de dix élèves à 2,000 réaux chacun par an ; 3o qu’on loue pour cet objet une maison immédiate à l’abattoir, où habiteront le maître, l’adjudant et quelque élève qui serait orphelin ; 4o qu’on accorde 6,000 réaux par an pour le loyer de la maison, et 20,000 pour les gratifications et autres dépenses imprévues de toute espèce ; 5o que les capitales des provinces et villes où il existe une maîtrise contribuent aux dépenses de l’école en payant 200 réaux pour chaque course de taureaux, et les autres villes en payant 75 réaux pour chaque course de jeunes taureaux, qui leur sera accordée sous la condition que, pour obtenir cette grâce, le paiement sera fait à l’avance, sous peine, par les infracteurs, de payer une amende du double, qui sera pareillement appliquée à l’école ; 6o que les intendans de provinces soient chargés de la perception de ce droit, et s’entendent directement pour cet objet avec V. Exc., comme juge et protecteur de l’établissement ; 7o que la ville de Séville fournisse aux premières dépenses avec les revenus de l’abattoir et le reliquat de la bourse de quiebras[1], sous condition de remboursement. Par ordre du roi je le communique à V. Exc., etc.

» Madrid, 28 mai 1830.

« Signé Ballesteros. »


  1. Espèce de droit municipal.