Saint-Thégonnec. L’Église et ses annexes/2/7
CHAPITRE VII
La sacristie actuelle fut construite en 1686. Le directeur des travaux fut Guillaume Le Tauc, payé quinze sols par jour. Ses ouvriers furent : Pierre Henry et son fils Hervé, Yan Julien, Yan Rochand, Jacques Hamon, Louis Nausset, René Pouliquen, Pierre Jézéquel, Yan Nédélec, Yvon Huon et Georges Pouliquen. Les deux suivants étaient darbareurs ou manœuvres, Charles Prigent et Yvonne Le Goarnisson. Le maître charpentier fut Paul Le Goff payé seize sols par jour.
Les fonts baptismaux se trouvaient jusqu’en 1670 sous la dernière arcade, du côté nord. À cette époque, lorsque fut reconstruit le bas de l’église, ils furent transférés avec leur clôture, près de la chapelle des Trépassés. Ils ne se trouvent dans cette chapelle que depuis 1783.
En 1783, la fabrique conçut le projet de reconstruire les fonts baptismaux et fit un appel aux ouvriers de la région. L’adjudicataire des travaux fut François Moysan, dit la Flamme ; entrepreneur et serrurier de Lampaul Guimiliau qui prit comme associés Jean Pichon et Jacques Messager, taillandiers et maréchaux-ferrants à Saint-Thégonnec. Si le plan était de François Moysan, le devis fut dressé par Maisonneuve-Potrel dont on ne désigne pas le lieu d’origine. L’ouvrage revenait à 1. 160 livres, dont un tiers payable au début, un autre tiers à la mi-juin, et le reste à la fin d’août, date où le travail devait être terminé. Les ouvriers se mirent aussitôt à l’œuvre, mais leur entrain ne semble pas avoir duré, puisqu’au 21 décembre les fonts baptismaux n’étaient pas encore achevés. Ils ne tardèrent pas à payer leur négligence. Dans une réunion de la fin de décembre, les fabriciens vinrent leur rappeler les conditions acceptées de part et d’autre. On leur laissait l’alternative ou de terminer l’ouvrage au plus tôt ou de céder à la fabrique les 360 livres qui leur étaient dues, comme reliquat du marché. Moysan et Pichon, en leur nom et au nom de Marie Messager, veuve de Jacques Messager, « déclarent consentir et consentent, pour sortir une fois d’affaire de faire au Général une diminution de 360 livres. »
Le baptistère construit par Moysan de Lampaul-Guimiliau ne compte pas parmi les beautés sculpturales de l’église de Saint-Thégonnec.
En 1721, les comptables payèrent à Jean Fily, tailleur de pierres, demeurant au bourg, la somme de 33 livres pour avoir fait « le grand bénétier et bassin de pierre de grains pour tenir l’eau bénite pour toutes les saisons de l’année. » Ce bassin se trouve encore aujourd’hui derrière les fonts baptismaux, et il continue à servir au même usage.