Salon de 1759
« Après tous les éloges prodigués par nos journalistes sans goût et sans jugement, aux tableaux exposés cette année par l’Académie royale de peinture et de sculpture, vous ne serez pas fâché de vous former une idée moins vague et plus juste de cette exposition. Ce que vous allez lire s’adresse à moi, et vous fera sans doute plus de plaisir que tout ce que j’aurais pu écrire à ce sujet. »
Voici à peu près ce que vous m’avez demandé. Je souhaite que vous puissiez en tirer parti. Beaucoup de tableaux, mon ami, beaucoup de mauvais tableaux. J’aime à louer, je suis heureux quand j’admire, je ne demandais pas mieux que d’être heureux et d’admirer…
C’est un Portrait du maréchal d’Estrées[2] qui a l’air d’un petit fou ou d’un spadassin déguisé.
C’en est un autre de Madame de Pompadour, plus droit et plus froid ! un visage précieux, une bouche pincée, de petites mains d’un enfant de treize ans, un grand panier en éventail, une robe de satin à fleurs, bien imité, mais d’un mauvais choix. Je n’aime point en peinture les étoffes à fleurs ; elles n’ont ni simplicité ni noblesse. Il faut que les fleurs papillotent avec le fond, qui, s’il est blanc surtout, forme comme une multitude de petites lumières éparses. Quelque habile que fût un artiste, il ne ferait jamais un beau tableau d’un parterre, ni un beau vêtement d’une robe à fleurs… Ce portrait a sept pieds et demi de hauteur sur cinq pieds et demi de large ; imaginez l’espace que ce panier à guirlandes doit occuper…
Ces deux portraits et quelques autres[3] qui n’intéressent pas davantage sont de Michel Van Loo.
Il y a de Restout une Annonciation[5] : je ne sais ce que c’est. Un Aman[6] sortant du palais d’Assuérus, irrité de ce que Mardochée ne l’adore pas ; voilà ce qu’on lit sur le livre, mais on n’en devine rien sur la toile. Si la foule qui s’ouvre devant l’homme fier qui passe, s’inclinait ou se prosternait, et qu’on remarquât un seul homme debout, on dirait : voilà Mardochée. Mais le peintre a fait le contraire ; un seul fléchit le genou, le reste est debout, et l’on cherche en vain le personnage intéressant. D’ailleurs nulle expression, point de distance entre les plans, une couleur sombre, des lumières de nuit. Cet artiste use plus d’huile à sa lampe que sur sa palette… Une Purification de la Vierge[7], du même, je ne la remets pas ; c’est peut-être vous en dire du mal.
Enfin nous l’avons vu ce tableau fameux de Jason et Médée[9], par Carle Van Loo. Ô mon ami, la mauvaise chose ! C’est une décoration théâtrale avec toute sa fausseté ; un faste de couleur qu’on ne peut supporter ; un Jason d’une bêtise inconcevable. L’imbécile tire son épée contre une magicienne qui s’envole dans les airs, qui est hors de sa portée, et qui laisse à ses pieds ses enfants égorgés. C’est bien cela ! Il fallait lever au ciel des bras désespérés, avoir la tête renversée en arrière ; les cheveux hérissés ! une bouche ouverte qui poussât de longs cris, des yeux égarés… Et puis, une petite Médée[10], courte, raide, engoncée, surchargée d’étoffes ; une Médée de coulisses ; pas une goutte de sang qui tombe de la pointe de son poignard et qui coule sur ses bras ; point de désordre, point de terreur. On regarde, on est ébloui et on reste froid. La draperie qui touche au corps a le mat et les reflets d’une cuirasse ; on dirait d’une plaque de cuivre jaune. Il y a sur le devant un très-bel enfant renversé sur les degrés arrosés de son sang ; mais il est sans effet. Ce peintre ne pense ni ne sent : un char d’une pesanteur énorme ! Si ce tableau était un morceau de tapisserie, il faudrait accorder une pension au teinturier. J’aime mieux ses Baigneuses[11] : c’est un autre tableau, où l’on voit des femmes nues au sortir du bain ; l’une, par devant, à qui l’on présente une chemise, et l’autre par derrière. Celle-ci n’a pas le visage agréable ; je lui trouve le bas des reins plat, elle est noire, ses chairs sont molles. La main droite de l’autre m’a paru, sinon estropiée et trop petite, du moins désagréable ; elle a les doigts recourbés. Pourquoi ne les avoir pas étendus ? La figure serait mieux appuyée sur le plat de la main, et cette main aurait été d’un meilleur choix. Il y a de la volupté dans ce tableau ; mais c’est moins peut-être le talent de l’artiste qui nous arrête que notre vice. La couleur a bien de l’éclat. Les femmes occupées à servir les figures principales sont éteintes avec jugement, vraies, naturelles et belles, sans causer de distraction.
Il y a de Collin de Vermont une mauvaise Adoration des Rois ; de Jeaurat des Chartreux en méditation[14] : c’est pis encore. Point de silence, rien de sauvage, rien qui rappelle la justice divine, nulle idée, nulle adoration profonde, nul recueillement intérieur, point de terreur, point d’extase ; cet homme ne s’est pas douté de cela. Si son génie ne lui disait rien, que n’allait-il aux Chartreux[15] ? il aurait vu là ce qu’il n’imaginait pas. Mais croyez-vous qu’il l’eût vu ? S’il y a peu de gens qui sachent regarder un tableau, y a-t-il bien des peintres qui sachent regarder la nature ?…
Je ne vous dirai rien de quatre petits tableaux du même : ce sont des Musulmans qui conversent, des Femmes du sérail qui travaillent, une Pastorale, un Jardinier avec sa Jardinière. C’est le coloris de Boucher sans ses grâces, sans son feu, sans sa finesse. Que le costume y soit bien observé, j’y consens ; mais c’est de toutes les parties de la peinture celle dont je fais le moins de cas.
Voici une Vestale[17] de Nattier, et vous allez imaginer de la jeunesse, de l’innocence, de la candeur, des cheveux épars, une draperie à grands plis ramenée sur la tête et dérobant une partie du front, un peu de pâleur, car la pâleur sied bien à la piété ainsi qu’à la tendresse : rien de cela ; mais à la place une coiffure de tête élégante, un ajustement recherché, toute l’afféterie d’une femme du monde à sa toilette, et des yeux pleins de volupté, pour ne rien dire de plus.
Hallé a fait deux pendants des Dangers de l’amour et du vin[19]. Ici, des nymphes enivrent un satyre d’une belle brique, bien dure, bien jaunâtre et bien cuite ; et puis, à côté de cette figure qui sort du four d’un potier, nul esprit, nulle finesse, point de mouvement, point d’idée, mais le coloris de Boucher. Cet homme, qu’on a très-bien nommé le Fontenelle de la peinture, finira par les gâter tous.
La Piscine miraculeuse[21] de Vien est une grande composition qui n’est pas sans mérite. Le Christ y a l’air benêt comme de coutume. Tout le côté droit est brouillé d’un tas de figures jetées pêle-mêle sans effet et sans goût ; mais la couleur m’a paru vraie. Au-dessus des malades il y a un ange qui est très bien en l’air. Derrière le Christ, un apôtre en gris de lin que Le Sueur ne dédaignerait pas, mais qu’il revendiquerait peut-être ; et sur le milieu un malade assis par terre qui fait de l’effet. Il est vrai qu’il est vigoureux et gras, et que Sophie[22] a raison quand elle dit que s’il est malade, il faut que ce soit d’un cor au pied…
Jésus-Christ rompant le pain à ses disciples[23],
Saint-Pierre, à qui Jésus demande, après la pêche, s’il l’aime[24],
La Musique[25],
Une Résurrection du Lazare[26],
sont quatre tableaux du même dont je ne sens pas le mérite. Vous rappelez-vous la Résurrection du Lazare par Rembrandt, ces disciples écartés, ce Christ en prière, cette tête enveloppée du linceul dont on ne voit que le sommet, et ces deux bras effrayants qui sortent du tombeau ? Ces gens-ci croient qu’il n’y a qu’à arranger des figures ; ils ne savent pas que le premier point, le point important, c’est de trouver une grande idée ; qu’il faut se promener, méditer, laisser là les pinceaux, et demeurer en repos jusqu’à ce que la grande idée soit trouvée.
Il y a d’un La Grenée une Assomption[28], Vénus aux forges de Lemnos demandant à Vulcain des armes pour son fils[29], un Enlèvement de Céphale par l’Aurore[30] un Jugement de Pâris[31], un Satyre qui s’amuse du sifflet de Pan[32] et quelques petits tableaux, car les précédents sont grands. Si j’avais eu à peindre la descente de Vénus dans les forges de Lemnos, on aurait vu les forges en feu sous des masses de roches, Vulcain debout devant son enclume, les mains appuyées sur son marteau, la déesse toute nue lui passant la main sous le menton ; ici le travail des Cyclopes suspendu, quelques-uns regardant leur maître que sa femme séduit, et souriant ironiquement ; d’autres, cependant, auraient fait étinceler le fer embrasé ; les étincelles dispersées sous leurs coups auraient écarté les Amours dans un coin, ces enfants turbulents auraient mis en désordre l’atelier du forgeron. Et qui aurait empêché qu’un des Cyclopes n’en eût saisi un par les ailes pour le baiser ? Le sujet était de poésie et d’imagination, et j’aurais tâché d’en montrer. Au lieu de cela, c’est une grande toile nue où quelques figures oisives et muettes se perdent. On ne regarde ni Vulcain, ni la déesse. Je ne sais s’il y a des Cyclopes. La seule figure qu’on remarque, c’est un homme placé sur le devant qui soulève une poutre ferrée par le bout…
Et ce Jugement de Pâris, que vous en dirai-je ? Il semble que le lieu de la scène devait être un paysage écarté, silencieux, désert, mais riche ; que la beauté des déesses devait tenir le spectateur et le juge incertains ; qu’on ne pouvait rencontrer le vrai caractère de Paris que par un coup de génie. M. de La Grenée n’y a pas vu tant de difficultés. Il était bien loin de soupçonner l’effet sublime du lieu de la scène… Son jeune Satyre qui s’amuse du sifflet de Pan a plus de gorge qu’une jeune fille. Le reste, c’est de la couleur, de la toile et du temps perdu.
Je n’ai pas mémoire d’avoir vu un Saint Hippolyte dans la prison[34] ; ni un Domine non sum dignus[35], ni une Lucrèce présentant le poignard à Brutus[36], ni les autres tableaux[37] de Challe. Vous savez avec quelle dédaigneuse inadvertance on passe sur les compositions médiocres.
Il y a de Chardin un Retour de chasse[39] ; des Pièces de gibier[40], un Jeune Élève qui dessine, vu par le dos ; une Fille qui fait de la tapisserie[41] ; deux petits tableaux de Fruits[42] ; c’est toujours la nature et la vérité. Vous prendriez les bouteilles par le goulot si vous aviez soif ; les pêches et les raisins éveillent l’appétit et appellent la main. M. Chardin est homme d’esprit, il entend la théorie de son art ; il peint d’une manière qui lui est propre, et ses tableaux seront un jour recherchés. Il a le faire aussi large dans ses petites figures que si elles avaient des coudées. La largeur du faire est indépendante de l’étendue de la toile et de la grandeur des objets. Réduisez tant qu’il vous plaira une Sainte Famille de Raphaël et vous n’en détruirez point la largeur du faire.
Une belle chose c’est le Portrait du maréchal de Clermont-Tonnerre[44], peint par Aved. Il est debout, à côté de sa tente, en bottines, avec la veste de buffle à petits parements retroussés et le ceinturon de cuir. Je voudrais que vous vissiez avec quelle vérité de couleur et quelle simplicité cela est fait ! De près, la figure paraît un peu longue ; mais c’est un portrait, l’homme est peut-être ainsi. D’ailleurs, éloignez-vous de quelques pas et ce défaut, si c’en est un, n’y sera plus. Il me fâche seulement qu’on soit si bien peigné dans un camp. Il y a là une perruque que Van Dick aurait, je crois, un peu ébouriffée ; mais je suis trop difficile.
La Tour avait peint plusieurs pastels qui sont restés chez lui, parce qu’on lui refusait les places qu’il demandait.
Bachelier a fait une grande et mauvaise Résurrection[47], à la manière de peindre du comte de Caylus[48]. Monsieur Bachelier, croyez-moi, revenez à vos tulipes ; il n’y a ni couleur, ni composition, ni expression, ni dessin dans votre tableau. Ce Christ est tout disloqué ; c’est un patient dont les membres ont été mal reboutés. De la manière dont vous avez ouvert ce tombeau, c’est vraiment un miracle qu’il en soit sorti, et, si on le faisait parler d’après son geste, il dirait aux spectateurs : « Adieu, messieurs, je suis votre serviteur, il ne fait pas bon parmi vous et je m’en vais. » Tous ces chercheurs de méthodes nouvelles n’ont point de génie.
Nous avons une foule de Marines de Vernet : les unes locales, les autres idéales ; et, dans toutes, c’est la même imagination, le même feu, la même sagesse, le même coloris, les mêmes détails, la même variété. Il faut que cet homme travaille avec une facilité prodigieuse. Vous connaissez son mérite. Il est tout entier dans quatorze ou quinze tableaux. Les mers se soulèvent et se tranquillisent à son gré ; le ciel s’obscurcit, l’éclair s’allume, le tonnerre gronde, la tempête s’élève, les vaisseaux s’embrasent ; on entend le bruit des flots, les cris de ceux qui périssent ; on voit…, on voit tout ce qui lui plaît.
Les morceaux d’histoire naturelle de Mme Vien ont le mérite qu’il faut désirer : la patience et l’exactitude. Un portefeuille de sa façon instruirait autant qu’un cabinet, plairait davantage et ne durerait pas moins.
Si vous êtes curieux de visages de plâtre, il faut regarder les portraits de Drouais. Mais à quoi tient cette fausseté ? Cela n’est pas dans la nature, ces gens voient donc d’une façon et font d’une autre.
On loue un Martyre de saint André[53], par Deshays. Je ne saurais qu’en dire. Il est placé trop haut pour mes yeux… Quant à son Hector exposé sur les rives du Scamandre[54], il est vilain, dégoûtant et hideux. C’est un malfaiteur ignoble qu’on a détaché du gibet… Il y a du même Une Marche de voyageurs dans les montagnes, je n’ose juger des figures ; mais je crois le paysage beau, il m’a rappelé plusieurs fois. Les arbres, les roches, les eaux font un bel effet. Il y a de la poésie dans la composition et de la force dans la couleur. Quand on compare ce morceau avec les autres du même, on dirait qu’il n’est pas de lui. Ô la belle solitude ! Je l’imagine avec plaisir. M*** dit que c’est une imagination. Je le croirais bien.
Agar chassée par Abraham[56], errante dans le désert, manquant d’eau et de pain, et s’éloignant de son fils qui expire : quel sujet ! La misère, le désespoir, la mort ! De par Apollon, dieu de la peinture, nous condamnons le sieur Parrocel, auteur de cette maussade composition, à lécher sa toile jusqu’à ce qu’il n’y reste rien, et lui défendons de choisir à l’avenir des sujets qui demandent du génie.
Les Greuze ne sont pas merveilleux cette année. Le faire en est raide et la couleur fade et blanchâtre. J’en étais tenté autrefois ; je ne m’en soucie plus.
La Mort de Virginie[59], par Doyen, est une composition immense où il y a de très-belles choses. Le défaut, c’est que les figures principales sont petites, et les accessoires grandes. Virginie est manquée. Ce n’est ni Appius, ni Claudius, ni le père, ni la fille qui attachent, mais des gens du peuple, des soldats et d’autres personnages qui sont aussi du plus beau choix, et des draperies d’un moelleux, d’une richesse et d’un ton de couleur surprenant. Il y a de lui d’autres morceaux qui sont fort inférieurs à celui-ci. Sa Fête au Dieu des Jardins[60] est coloriée vigoureusement, mais elle dégoûte. De grosses femmes, endormies et enivrées, des masses de chair monstrueuses et mal arrangées ; cependant de la chaleur, de la poésie et de l’enthousiasme. Cet homme deviendra un grand artiste ou rien ; il faut attendre. Les amateurs disent que la vanité le perdra ; c’est-à-dire qu’il sent leur médiocrité et qu’il méprise leurs conseils. Vous n’en prendrez pas, vous, plus mauvaise opinion.
Avant de passer à la sculpture, il ne faut pas que j’oublie une petite Nativité de Boucher. J’avoue que le coloris en est faux, qu’elle a trop d’éclat, que l’enfant est de couleur rose, qu’il n’y a rien de si ridicule qu’un lit galant en baldaquin dans un sujet pareil ; mais la Vierge est si belle, si amoureuse et si touchante ! Il est impossible d’imaginer rien de plus fini ni rien de plus espiègle que ce petit saint Jean, couché sur le dos, qui tient un épi. Il me prend toujours envie d’imaginer une flèche à la place de cet épi… et puis des têtes d’anges plus animées, plus gaies, plus vivantes ; le nouveau-né le plus joli ! Je ne serais pas fâché d’avoir ce tableau. Toutes les fois que vous viendriez chez moi vous en diriez du mal, mais vous le regarderiez.
Je n’ai vu parmi un grand nombre de morceaux de sculpture qu’une Nymphe, de grandeur naturelle, par Vassé ; un Buste de Le Moyne[65], par un de ses élèves, M. Pajou, et une Diane[66], à ce que je crois, par Mignot… La nymphe ne me paraît pas inférieure à la Dormeuse qui rassemblait tout le monde autour d’elle au dernier Salon. Elle est couchée nonchalamment, elle tient une coquille d’une main, elle est accoudée sur son autre bras. La tête a de la jeunesse, des grâces, de la vérité, de la noblesse, il y a partout une grande mollesse de chair, et par-ci par-là des vérités de détail qui font croire que cet artiste ne s’épargne pas les modèles. Mais comment fait-il pour en trouver de beaux ? le beau buste que celui de Le Moyne ! il vit, il pense, il regarde, il voit, il entend, il va parler. C’est encore une belle chose que ce buste de Diane ; on croirait que c’est un morceau réchappé des ruines d’Athènes ou de Rome. Quel visage ; comme cela est coiffé ! comme cette draperie de tête est jetée ! et ces cheveux, et cette plante qui court autour !…
Nous avons beaucoup d’artistes, peu de bons, pas un excellent, ils choisissent de beaux sujets, mais la force leur manque. Ils n’ont ni esprit, ni élévation, ni chaleur, ni imagination. Presque tous pèchent par le coloris. Beaucoup de dessin, point d’idée.
- ↑ Louis-Michel Van Loo, né à Toulon en 1707, élève de son père Jean-Baptiste Van Loo, mort à Paris le 20 mars 1771. Il était, en 1759, écuyer, chevalier de l’ordre de Saint-Michel, premier peintre du roi d’Espagne, ancien recteur de l’Académie royale, dont il avait été élu membre en 1733. — Nous ferons remarquer que l’ordre suivi par Diderot est, à peu de chose près, l’ordre même du livret du Salon.
- ↑ Tableau de 4 pieds 1/2 de haut sur 3 pieds 1/2 de large ; no 1.
- ↑ Il y avait, du même peintre, quatre autres portraits de dames sous le même numéro.
- ↑ Jean Restout (IIe du nom), né à Rouen le 20 mars 1692, mort au Louvre le ler janvier 1768, était recteur de l’Académie depuis 1752.
- ↑ Tableau de 9 pieds de haut sur 6 de large ; fait pour les Bénédictins d’Orléans ; no 4.
- ↑ Tableau de 8 pieds 8 pouces de haut sur 6 pieds pouces de large ; no 5.
- ↑ Tableau de 10 pieds 1/2 de large sur 6 pieds 1/2 de haut. Fait pour la chapelle des Feuillants, rue Saint-Honoré ; n°6.
- ↑ Charles-André, dit Carle Van Loo, élève de son frère aîné Jean-Baptiste Van Loo, né à Nice le 15 février 1705, mort à Paris le 15 juillet 1763, était alors écuyer, chevalier de l’ordre de Saint-Michel, recteur de l’Académie depuis 1754, directeur de l’École royale des élèves protégés.
- ↑ Tableau de 10 pieds de large sur 7 de haut ; n°7.
- ↑ C’était Mlle Clairon qui avait servi de modèle. Le Jason était Le Kain. Vendu 1,200 livres, vente Julienne, 1777.
- ↑ Tableau de 7 pieds de haut sur 6 de large ; no 8. Chez M. de Fontferrière ; gravé par Lempereur.
- ↑ Hyacinthe Collin de Vermont, né à Versailles en 1693, élève et filleul de Rigaud, mort en 1761. Il était, en 1759, adjoint à recteur.
- ↑ Étienne Jeaurat, né à Paris le 8 février 1699, élève de Wieughels, mort à Versailles le 14 décembre 1769. Professeur depuis 1743.
- ↑ Tableau de 3 pieds sur 4 ; no 10.
- ↑ Diderot renvoie le peintre aux tableaux de Le Sueur, représentant la vie de saint Bruno, tableaux qui se trouvaient alors dans la chapelle des Chartreux, et qui sont aujourd’hui au Louvre.
- ↑ Jean-Marc Nattier, né à Paris le 17 mars 1685, élève de son père Marc Nattier, mort le 7 novembre 1766 : professeur depuis 1752.
- ↑ Tableau de 4 pieds l/2 de large sur 4 pieds de haut ; n°14.
- ↑ Noël Hallé, né à Paris le 2 septembre 1711, mort le 5 juin 1781 ; professeur.
- ↑ Chacun de ces tableaux avait 4 pieds de large sur 3 pieds de haut ; no 16.
- ↑ Joseph-Marie Vien, fait comte sous l’empire, était né le 18 juin 1716 à Montpellier. Il mourut à Paris le 27 mars 1809. Adjoint à professeur en 1754, il était professeur en 1759.
- ↑ Tableau de 17 pieds de largeur sur 10 de hauteur ; no 18. Ce tableau est à Marseille.
- ↑ Mlle Voland.
- ↑ Tableau de 12 pieds de hauteur sur 8 de largeur ; no 19.
- ↑ Tableau de 9 pieds de hauteur sur 5 de largeur ; no 20.
- ↑ Tableau de 4 pieds 4 pouces sur 3 pieds 3 pouces ; no 22.
- ↑ Tableau de 7 pieds en carré ; no 21.
- ↑ Louis-Jean-François La Grenée, dit l’aîné, né à Paris le 30 décembre 1724, élève de Carle Van Loo, mort le 19 juin 1805 ; adjoint à professeur depuis 1758.
- ↑ Tableau de 13 pieds de haut sur 10 de large ; destiné pour l’église collégiale de la ville de Douai ; no 24.
- ↑ Tableau de 16 pieds de long sur 9 de haut ; no 25.
- ↑ Tableau de 9 pieds de haut sur 6 de large ; no 26
- ↑ Tableau de 9 pieds de haut sur 8 de large ; no 27. — Ces trois tableaux étaient destinés à être exécutés en tapisserie à la manufacture d’Aubusson.
- ↑ Petit tableau ovale, tiré du cabinet de M. de Julienne.
- ↑ Michel-Ange-Charles Challe, né à Paris en 1718, mort en 1778. Professeur pour la perspective ; il était académicien depuis 1753.
- ↑ Tableau de 10 pieds de haut sur 8 de large, pour l’église Saint-Hippolyte ; no 31.
- ↑ Tableau de 7 pieds de haut sur 5 de large, pour le Chapitre des Feuillants de la rue Saint-Honoré ; no 32.
- ↑ Tableau de 6 pieds 1/2 de haut sur 5 de large ; no 33.
- ↑ Challe n’avait à cette exposition qu’un autre tableau, le portrait du sculpteur Mignot ; no 34.
- ↑ Jean-Baptiste-Siméon Chardin, né à Paris en 1699, élève de Cazes et de Noël Coypel, mort en 1779. Conseiller (1743) et trésorier (1755) de l’Académie.
- ↑ Tableau d’environ 7 pieds de haut sur 4 de large (no 35) qui appartenait à M. le comte du Luc.
- ↑ Deux tableaux de 2 pieds 1/2 de haut sur 2 pieds de large (no 30) qui appartenaient à M. Trouard, architecte.
- ↑ Deux tableaux de 1 pied de haut sur 7 pouces de large (n°) 39 qui appartenaient à M. Cars, graveur du roi. Chardin avait déjà traité ces sujets. Une de ces répétitions a été vendue, vente P. H. Lemoyne (1828), 40 francs.
- ↑ Il y avait quatre tableaux de fruits de Chardin à cette exposition, tous de 1 pied 1/2 de large sur 13 pouces de haut (nos 37 et 38) ; deux appartenaient à l’abbé Trublet, et deux à M. Sylvestre, maître à dessiner du roi.
- ↑ Jacques-André Aved, né à Douai en 1702, élève de Bernard Girard et de Le Bel ; mort en 1766 ; était conseiller depuis 1744.
- ↑ Tableau de 11 pieds de hauteur sur 7 pieds de largeur ; no 42.
- ↑ Maurice-Quentin de La Tour, né à Saint-Quentin le 5 septembre 1704, élève de Spoède, mort dans sa ville natale le 17 février 1788, était conseiller depuis 1751.
- ↑ Jean-Jacques Bachelier, né à Paris en 1724, mort le 13 avril 1806, était académicien, comme peintre de fleurs, depuis 1752.
- ↑ Tableau de 17 pieds de haut sur 14 de large (no 58) destiné pour l’église de Saint-Sulpice.
- ↑ C’est-à-dire à la cire. Voir ci-dessus l’Histoire et le secret de la peinture en cire.
- ↑ Claude-Joseph Vernet, né à Avignon le 14 août 1714, élève de Bernardine Fergioni à Rome, mort à Paris en 1789, était académicien depuis 1753. Il avait, à ce Salon, deux vues du port de Bordeaux, l’une prise du côté des Salinières, l’autre du Château-Trompette ; une vue d’Avignon et plusieurs autres tableaux sous le même numéro. Le n°608 du Musée du Louvre : Paysage, effet de clair de lune, signé : J. Vernet, f. 1759, et qui a été gravé par Daudet dans le Musée français, doit être un de ces tableaux. Les deux vues de Bordeaux sont au même Musée, sous les nos 600 et 604. Ils faisaient partie de la collection de Louis XV.
- ↑ Mme Vien (Marie Reboul), née à Paris en 1728, élève de son mari, morte en 1805, était académicienne depuis 1757. Elle avait exposé, en 1759, des fleurs, des papillons, une perdrix, etc.
- ↑ François-Hubert Drouais, qui signait : Drouais le fils, était né à Paris le 14 décembre 1727, il y mourut le 21 octobre 1775. Il étudia sous Nonnotte, Carle Van Loo, Natoire et Boucher. Il était académicien depuis 1758. Les portraits qu’il avait exposés en 1759 sont anonymes au livret, sauf ceux de Coustou et de Bouchardon.
- ↑ Jean-Baptiste Deshays, dit le Romain, né à Rouen en 1729, mort à Paris en 1765, était académicien depuis 1758.
- ↑ Grand tableau destiné pour l’église Saint-André de Rouen ; no 91.
- ↑ Sujet tiré de l’Iliade, chant XXII ; tableau de 8 pieds de haut sur 5 de large ; no 92.
- ↑ Joseph-Ignace-François Parrocel, le dernier de cette famille qui, pendant plus d’un siècle, compta au moins six peintres de talent, né à Avignon en 1705, mort en 1781, était agréé depuis 1755.
- ↑ Tableau de 12 pieds en carré, pour l’abbaye des Bénédictins du mont Saint-Quentin ; no 101.
- ↑ Jean-Baptiste Greuze, né à Tournus le 21 août 1725, mort à Paris le 21 mars 1805, élève de Grandon, était agréé depuis 1755. Il avait, au Salon de 1759, seize tableaux ou dessins de petite dimension.
- ↑ Gabriel-François Doyen, né à Paris en 1726, mort à Saint-Pétersbourg le 5 juin 1806, avait été agréé en 1758 pour son tableau la Mort de Virginie, qui ne fut exposé qu’en 1759. Ses tableaux sont rares. Plusieurs sont en Russie.
- ↑ Tableau de 20 pieds de largeur sur 12 de hauteur ; no 119. L’esquisse terminée de ce tableau (4 pieds sur 2 pieds 4 pouces) a été vendue 440 livres, vente Felino (1775). Acquis par la cour de Parme.
- ↑ Tableau de 8 pieds 1/2 de large sur 7 pieds 1/2 de haut ; no 120. Appartenait à M. Wattelet, receveur général des finances, associé libre de l’Académie.
- ↑ François Boucher, né à Paris le 29 septembre 1703, mort le 31 mai 1770, était académicien depuis 1734. Le petit tableau dont il est question ici ne figure pas au livret ; nous ne pouvons donc pas affirmer qu’il s’agit ici de la Nativité, vendue 800 livres à la vente Randon de Boisset (1777).
- ↑ Louis-Claude Vassé, né en 1710, mort le ler décembre 1772, élève de Richardon, était adjoint à professeur.
- ↑ Augustin Pajou, né à Paris le 19 septembre 1730, mort le 8 mai 1809, était agréé en 1759.
- ↑ Mignot était agréé en 1759.
- ↑ Ce buste n’est pas nommé au livret.
- ↑ Petite figure de 2 pieds de hauteur.