Scènes comiques dans la forêt

La bibliothèque libre.
Garnier frères (p. 5-75).

OCCASION MISE À PROFIT


— Oui, mon chéri : j’ai été pris par des bohémiens. Ils m’ont mis un anneau dans le nez…


— Ça c’est une bonne affaire. Maintenant je vais pouvoir mener ma femme par le bout du nez !

L’ŒIL CREVÉ


— Oui, j’ai eu un œil crevé le jour de l’ouverture de la chasse.
— Si tu sommeilles au pied de cet arbre, tu vas te faire crever l’autre !
— Sois tranquille, je ne dors que d’un œil.

AU COIN DU BOIS


— Il est bien fier, notre fils ?
— Dame ! depuis qu’il est dans les grosses légumes !

LE RENARD ET LE CORBEAU

LE RENARD. — Bonjour, monsieur du Corbeau ! Si votre ramage ressemble à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois.

Le corbeau prend le fromage dans sa patte et se met à chanter.

LE RENARD. — Zut !… Il a lu La Fontaine !!!

LE SERPENT IMPROVISÉ


— Avec ton morceau de charbon, toi qui sait dessiner, tu vas dessiner un œil sur cette botte et faire quelques taches.


— À merveille… maintenant nos ennemis peuvent rôder près du terrier.

PROPOS SYLVESTRES


— Comme tu as grandi, mon vieux mille-pieds ?
— Oui, je ne suis plus un bébé… il y a longtemps que je ne marche plus à quatre pattes !

LA GRENOUILLE, LE CANARD ET LE VIEUX LAMPION

LA GRENOUILLE. — Un trou, je suis sauvée.

LE CANARD. — Je la tiens…


LE CANARD. — Je l’aperçois !…

LE CANARD. — Je ne la vois plus !

L’ACCIDENT DE CHASSE


LE LAPIN. — Ça, c’est un bon chien : quand il a vu que son maître me visait, il s’est placé entre le fusil et moi et c’est lui qui a reçu les petits plombs !

L’ÉCHELLE IMPROVISÉE

Le pauvre petit mulot se lamente parce qu’il est tombé de son trou.

Quatre braves escargots de Bourgogne improvisent une échelle…
… qui permet à l’imprudent mulot de regagner le logis paternel.

FAÇON DE PARLER


— Ça va ce matin, le ver ?
— Très bien… j’ai toujours bon pied, bon œil !

LE PASSAGE DU GUÉ À PIED SEC


— Tiens… le courant a emporté les pierres du gué,


— Remplaçons-les pour permettre à maître Renard de passer.

AU FOND D’UN BOIS


LE CERF. — Je ne cache pas mon âge… c’est sur ma tête que je porte mes cors…
L’OURS. — Mois je suis discret : mes cors, je les porte aux pieds !

PORC ET SANGLIER


LE SANGLIER. — Salut, mon frère au visage pâle !…

HÉRONS ET LAPINS


Le passage de la rivière à pied sec.

PAROLE PROPHÉTIQUE


JEANNOT. — Ne cours pas si vite, mon vieux Médor… tu pourrais ramasser une pelle !

L’AIGLE ET LE PETIT LIÈVRE


La piste perdue…

L’ÉVENTAIL


— Voilà le furet… ouvre l’éventail ou nous sommes perdus !


— !!!

UNE MAUVAISE BLAGUE OU LA GRILLE IMPROVISÉE

L’ÉCUREUIL. — On a mis une grille devant ma porte ! Qu’est-ce qui m’a fait cette blague-là ? !!

!!!

VOISINS TAPAGEURS


LA TAUPE. — Un peu de silence… il y a un malade au-dessous !

ÉGALITÉ DEVANT LE TRÉPAS


LE LAPIN DOMESTIQUE. — Tu es plus à plaindre que moi, mon pauvre lapin de garenne : l’homme te fait la chasse sans merci ; moi, il me nourrit abondamment.
LE LAPIN DE GARENNE. — En attendant que nous nous retrouvions dans un civet.

LA LANTERNE ALLUMÉE


LE HIBOU. — Je ne suis pas content de vous, l’écureuil… Vous faites un peu trop la fête, mon ami.
L’ÉCUREUIL. — Aussi j’ai ramassé une lanterne de bicyclette dans la forêt, dans l’intention de vous obliger à fermer les yeux sur mes écarts de conduite !

IRONIE


LE RENARD. — Après toi, la muselière !…

AU FOND DU BOIS


— Pourquoi ne rentres-tu pas les pieds du veau que nous avons mangé hier ?…
— Je ne le connaissais pas assez pour lui permette de mettre les pieds chez moi !

LA CHASSE EST OUVERTE

— Dresse les oreilles, petit, et avertis-moi dès que des bruits de chasse frapperont tes oreilles…

— Ça y est…

—… Mes oreilles sont frappées !…

PART À DEUX


LE RENARD. — Part à deux, le rat, mon vieux furet !
LE LOUP. — Dis donc, renard, part à deux, le furet !
L’OURS. — Hé le loup ! … part à deux, le renard !!

LES SOURIS S’AMUSENT


Travail sur le fil de fer ou idylle acrobatique.

L’UTILE PRÉCAUTION


L’OURS. — Maintenant qu’on coupe forêts et bois… il devient presque indispensable que j’apprenne un métier.

LE VŒU EXAUCÉ


— Oui, j’en ai assez… je viens mettre les pieds dans le plat !

— !!!

— Eh bien ! … Tu es satisfait !

L’HALTÈRE

— Tiens… un canif ! …

— Allons bon ! voilà les pommes qui tombent…

— Cela va me faire une excellente et économique haltère ! …

CHAT ET LAPIN


— Une queue de souris dans la gibelotte que j’ai chippée au « Cheval Blanc » ! Qu’est-ce que cela veut dire ? …
— Cela veut dire que ce lapin digérait bien mal ! …

LOQUACITÉ FÉMININE


— L’OURS. — Enfin, te voilà revenue, ma pauvre femme, je te croyais perdue ?…
— L’OURSE. — J’ai été enlevée par des bohémiens… Vois l’instrument qu’ils m’ont ajusté sur le museau : ça me gêne pour manger.
— L’OURS. — Heureusement que ça ne te gêne pas pour parler !

UN PROBLÈME


Étant donné que les hommes vendent 2 fr. 25 cet ours, qui pèse 500 grammes, quel serait le prix de ton père dont le poids est de 90 kilos ? …

LE CHAT FACÉTIEUX OU LE LACET DE BOTTINE IMPROVISÉ


LE CHAT. — C’est sans doute pour que je lui trouve un lacet que le garde-chasse a déposé cette bottine devant son pavillon.


LE CHAT. — Le voilà satisfait !

IDYLLE ACROBATIQUE


La gymnastique sur les barres parallèles.

MAL CALCULÉ


LE RENARD. — Visons bien, et le poulet rôti est à moi.


MÉDOR. — Ou à moi ! …

IRONIE


LE LAPIN. — Voilà le loup… je vais avoir bien du mal à passer ! …


LE LOUP. — Il avait raison, le petit… Il a bien du mal à passer !

C'EST MA TOURNÉE

— Tu paies un ver, ce matin ?

— Si tu veux…

— À la tienne ! …

LA BALANÇOIRE


Une idylle familiale à la ferme du garde-chasse.