Sermons choisis de Sterne/13

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Chez Jean-François Bastien (Tome cinquième. Tome sixièmep. 234-249).


LAZARE
ET
L’HOMME RICHE.


SERMON XIII.


« Et il lui dit, s’ils n’entendent pas Moïse et les prophètes, ils ne seroient pas persuadés quand même un mort sortiroit du tombeau. » Saint-Luc, XVI, 31.


C’est ainsi que se termina la parabole de Lazare et du riche ; Dieu a voulu démontrer aux hommes la nécessité de se conduire par les lumières qu’il leur a données, en nous faisant dire par le patriarche, que ceux que les argumens épars dans les livres saints n’engageroient pas à répondre au but de leur créateur, ne seroient pas persuadés par d’autres moyens, quelques extraordinaires qu’ils fussent. S’ils n’entendent pas Moïse et les prophètes, ils ne seroient pas persuadés, quand même un mort sortiroit du tombeau.

Sortir du tombeau ! eh pourquoi ? que nous apprendroit un pareil messager qui ne nous ait pas été appris et proposé ? la nouveauté ou la surprise d’une telle visite pourroit éveiller l’attention d’un peuple curieux et insouciant qui dépense sa vie à écouter ou à dire des nouvelles ; mais aussitôt que la merveille auroit disparu, elle seroit remplacée par quelqu’autre merveille, et le spectre rentreroit dans son tombeau, et personne ne s’informeroit de lui et de son apparition.

Telle seroit la conclusion de cet événement, cependant imaginons pour un instant que Dieu par complaisance pour le monde curieux, ou d’après un meilleur motif, par compassion pour ce monde pécheur, daigne éveiller ce spectre du sommeil de la mort, et nous l’envoyer pour alarmer nos consciences et nous rendre meilleurs chrétiens, meilleurs citoyens, et serviteurs plus zélés.

Il faut d’abord croire que pour obtenir notre attention, et se concilier notre cœur, il ne nous effraieroit pas par un appareil lugubre et bruyant, mais qu’en flattant nos passions et notre intérêt, il nous prépareroit à l’entendre. Le voilà, il va nous parler.

« Je suis le messager du Très haut, il veut vous combler de biens, mais il faut un peu vous départir des vôtres ; que ce mot ne vous alarme point, ce n’est pas de vos maisons, de vos terres, de vos possessions, que je veux vous chasser. Je ne veux pas vous faire oublier vos femmes, vos enfans, vos sœurs et vos frères ; je ne prétends pas même vous enlever des plaisirs raisonnables, et vous priver des jouissances naturelles. Ne vous départez que de ce qu’il est dangereux pour vous de garder, vos vices. Ils conduisent à votre porte la mort et la misère ».

Il insisteroit et nous prouveroit par mille argumens que la tempérance, la chasteté, la paix, la justice, la charité et la bienveillance sont aussi utiles à l’homme qu’agréables au créateur, et que si nous en étions à capituler avec Dieu avant de nous soumettre à son empire, il nous convaincroit qu’il est impossible de se former aucun système d’intérêt plus sûr que celui d’une vie incorruptible et juste, et que la modération dans nos désirs, en honorant notre nature, est le rafinement le plus exquis du bonheur.

Quand nos alarmes sur notre intérêt auroient été ainsi calmées, le spectre s’adresseroit sans doute à nos autres passions. Il nous donneroit ensuite quelques idées des perfections de Dieu, il nous imprimeroit la vénération que sa majesté et sa puissance commandent, ils nous rappelleroit que nous sommes des êtres d’un jour, nous hâtant sans relâche vers une contrée d’où nous ne reviendrons plus, que pendant notre pèlerinage nous sommes comptables envers ce Dieu, riche, il est vrai, dans ses récompenses, mais terrible en ses jugemens, ce Dieu qui calcule et enregistre toutes nos actions, qui marche sur nos traces, s’assied à côté de nos lits, épie nos démarches, ce Dieu si exact qu’il punit même les pensées secrètes de notre cœur, et qui a fixé un jour solennel, où il doit nous juger sur toutes ces informations.

Il ajouteroit… mais avec l’éloquence de l’inspiration, qu’ajouteroit-on qui n’ait pas été dit ? tous les pouvoirs de la nature ont fait mille et mille expériences sur les espérances et les craintes de l’homme, sur sa raison et ses passions. On a multiplié les instructions, on a pressé de telle sorte les argumens sur les argumens qu’il est paradoxal qu’une religion aussi avantageuse n’ait pas été plus inculquée par ses professeurs.

Le fait est que le genre humain n’est pas toujours d’humeur à être convaincu. Tant que le contrat fait entre nous et nos passions subsiste, les argumens ne viendront à bout de rien. Nous nous amusons de la cérémonie de notre conversion, mais nous ne raisonnons pas sur la faculté qui peut l’opérer, tant que nous voyons les choses sous les couleurs brillantes dont la trahison des sens les peint. En vérité, quand on jette un coup-d’œil sur le monde, et qu’on y voit les hommes enclins à blâmer le mal autant qu’à le commettre, on croiroit que tous ces discours de vertu et de religion ne sont que des matières de spéculation bonnes pour amuser quelques momens perdus, et l’on en concluroit que nous nous accordons tous à une même chose, bien parler et mal agir… En vain, un mort s’élèveroit-il du tombeau.

Ah ! si les instructions que Dieu a portées aux hommes, et celle qu’il les a rendus capables de se procurer ne les ramènent pas Vers la religion, ils se roidiront toujours contre l’évidence : on s’elèveroit en vain pour les convaincre, la terre auroit beau rendre son dépôt, ce seroit la même chose ; chaque homme reprendroit bientôt son premier chemin, et les mêmes passions produiroient les mêmes vices jusques à la fin du monde.

Telle est la principale leçon que nous offre cette parabole. Je vais la commenter : elle me présentera peut-être dans son cours quelqu’autre instruction à recueillir.

Cette histoire est une des plus remarquables de l’évangile. Notre Seigneur nous représente une scène, dans laquelle les deux contrastes les plus parfaits que l’on puisse établir dans les conditions, passent à-la-fois devant nos yeux. C’est un homme élevé au-dessus du niveau du genre humain, et porté au pinacle de la prospérité, des richesses, du bonheur. Je dis du bonheur, par complaisance pour le monde, et dans la supposition que les richesses nous rendent heureux, tandis que leur poursuite enflamme tellement notre imagination, que nous mettons en jeu pour elles notre esprit et notre corps, comme si nous ne les estimions jamais à un prix trop haut. Ce sont les gages de la sagesse comme de la folie. La parabole ne nous dit pas ce qu’elles coûtèrent au riche ; nous nous tairons avec l’écriture ; elle ne parle que des avantages extérieurs qu’elles procuroient à sa vanité et à sa délicatesse. Pour satisfaire l’une, il s’habilloit de pourpre et de lin ; pour contenter l’autre, il se traitoit délicieusement chaque jour ; sa table abondoit en tout ce que les divers climats peuvent fournir, ce que le luxe peut inventer, ce que la main de la science sait métamorphoser et tourmenter.

Tout auprès de la porte de son palais nous est représenté un objet que la Providence sembloit avoir placé là pour guérir l’orgueil du riche, et lui montrer le degré d’avilissement où l’homme peut être ravalé. C’étoit un être frappé de la disgrâce de la nature, sans amis, sans biens, manquant enfin de tout ce qui eût pu adoucir ses malheurs.

Dans cette cruelle position, il est représenté désirant les miettes qui tombent de la table du riche, ses vœux et sa demande restant sans succès ; ce riche, comme tant d’autres dans le monde, étoit trop élevé sans doute pour que ses yeux apperçussent distinctement les souffrances de son frère ; se rassasiant sans cesse dans des banquets magnifiques, il avoit oublié que la faim fût une maladie inscrite dans le catalogue des infirmités humaines.

Surchargé de malheurs et de tous les besoins qu’un monde inhospitalier avoit entassé sur sa tête, le pauvre se courboit et s’affaissoit en silence sous ce fardeau… Mais, grand Dieu ! d’où vient cela ? pourquoi souffres-tu ces calamités dans le monde que tu as créé ? Est-ce pour ton honneur et ta gloire, qu’un homme mange le pain de l’abondance, tandis que mille autres de son lignage rongent celui de la douleur ? que celui-ci soit couvert de pourpre et marche dans des sentiers couverts de roses, tandis que les autres à demi couverts de haillons se traînent péniblement, et passent à sa porte la tête baissée ? est-ce pour ta gloire que l’ombre ténébreuse de la misère est étendue sur tes ouvrages ? ou bien n’en devons-nous voir qu’une partie ? ah ! lorsque la chaîne qui tient les deux mondes en harmonie se détendra et se brisera ; quand l’aube de ce jour apparoîtra, auquel le dernier acte du monde en déployera la catastrophe ; quand tous les hommes seront cités pour répondre à tes questions : alors, alors, tu justifieras tes décrets, et tu fermeras la bouche à toute plainte.

Après un long jour de miséricorde, perdu dans la débauche et la dureté, l’homme riche mourut aussi, et selon la parabole, il fut enterré. Il fut enterré sans doute en triomphe, avec l’orgueil mal placé des funérailles, et les décorations vaines que la folie humaine prostitue dans ces occasions.

Ici se brisa la grandeur épicurienne du riche, c’est ici le dernier spectacle qu’il donna au monde ; celui qui le suit présente une scène d’horreur. Notre Seigneur le peint dans l’état le plus abject de la misère, élevant ses yeux vers le ciel, et criant merci au patriarche Abraham.

Et Abraham lui dit : mon fils, souviens-toi que pendant ta vie les biens furent ton partage.

Mais ces biens, ne les avoit-il pas reçus du ciel ? pouvoit-on les lui reprocher ? avec quelque sévérité que l’écriture parle contre les richesses, il ne paroît point qu’une vie et une dépense fastueuse fussent le crime du mauvais riche, et que cette qualité fût une partie constituante de son caractère. Il en étoit alors comme aujourd’hui. Le rang qu’il occupoit dans le monde justifioit peut-être ses dépenses, il les exigeoit même sans qu’on dût les lui reprocher ; car la différence des états se fait connoître ordinairement à ces marques distinctives que la coutume impose. L’excessive abondance et la magnificence qu’étaloit Salomon, lui qui avoit dix bœufs engraissés, vingt autres hors des pâturages, cent moutons, sans compter les chevreuils, les cerfs, les daims et les oiseaux, trente mesures de fleur de farine, et soixante mesures de farine pour l’approvisionnement journalier de sa table ; cette magnificence, dis-je, ne lui étoit pas imputée à crime ; elle dénotoit au contraire l’abondance des bénédictions du ciel sur sa tête ; lorsqu’il en est autrement, cela vient de l’usage pervers des richesses prodiguées pour de mauvaises fins, souvent contraires aux motifs pour lesquels elles nous ont été données, qui sont de réjouir le cœur, l’épanouir, et le rendre bienfaisant.

Et voilà précisément le piège où le riche étoit tombé ; s’il eût vécu moins somptueusement, il eût trouvé quelques heures favorables à la méditation, il eût disposé son ame à concevoir une idée de la pauvreté, elle eût senti la compassion.

Souviens-toi, mon fils, que tu as reçu pendant ta vie les biens en partage, et que les maux ont été celui de Lazare. Souviens-toi… ô le fâcheux souvenir ! un homme qui a traversé ce monde avec tous les avantages et les bénédictions de son côté, comblé de richesses par la main de Dieu, entouré d’amis, et reçu aux acclamations de la société qui le divinise, se rappeler combien il a reçu, combien peu il a donné, qu’il n’a été l’ami, le protecteur, le bienfaiteur de personne… Dieu miséricordieux ! priant en vain pour lui-même, il est enfin représenté intercédant pour ses frères, et demandant que Lazare leur soit envoyé pour leur donner des avis, et les sauver de la ruine dans laquelle il est tombé ; ils ont Moïse et les prophètes, répond le patriarche, qu’ils les écoutent. Le malheureux n’est pas content de cette réponse. Il persiste, il insiste..... Abraham ! si des limites de la mort quelqu’un leur était envoyé, ils se repentiraient. Il le croyoit, mais Abraham sa voit le contraire, et j’ai expliqué déjà les motifs de sa détermination ; tirons quelques autres instructions de la parabole.

Notre Seigneur en nous découvrant les dangers auxquels les richesses exposent les hommes, nous déclare combien il est difficile aux riches d’entrer dans le royaume des cieux.

Oui, les richesses sont la plus dangereuse bénédiction du ciel, et celle dont il est le plus malaisé de profiter. Elles nous environnent de flatteurs et de faux amis qui concourent à l’envi à notre perte ; elles multiplient nos fautes et savent nous les cacher, elles se prêtent journellement à toutes nos tentations, elles ne nous donnent ni le temps de réfléchir sur nos erreurs, ni l’humilité qui peut nous en faire repentir. Bien plus, et ce qui paroit étrange, elles nous invitent à l’avarice même. Il paroit qu’au milieu des mauvais offices que nous rend la fortune, on ne devroit pas chercher ce vice ; cependant on voit le cœur d’un homme se resserrer à mesure que ses richesses s’étendent, plus il s’emplit et plus il est vide.

Mais il est peu nécessaire de prêcher contre ce vice ; nous semblons tous avoir du penchant à l’extrême opposé : le luxe et la dépense : et lorsqu’on nous en parle, nous nous contentons, pour toute solution, de dire qu’il est une conséquence naturelle du commerce et des richesses et leur commun but.

Vous vous méprenez, mes frères, les richesses ne sont pas la cause du luxe, c’est plutôt le calcul corrompu des hommes. Ils en ont fait la balance de l’honneur, de la vertu, et de tout ce qui est grand et bon ; ce préjugé en aiguillonne mille, ils affectent de posséder plus qu’ils n’ont, et s’engagent dans un train de dépenses qu’ils ne peuvent pas soutenir. La nécessité de paroître quelqu’un, pour le devenir, ruine et perd le monde.

Venons-en à la leçon que la parabole nous donne sur la véritable application des richesses ; vous avez vu par le traitement du mauvais riche qu’il ne les employoit pas conformément à l’intention de Dieu.

L’intention de Dieu ! voulez-vous la connoître ? rentrez en votre cœur, et lisez-y l’inscription qu’il y a gravé. Sois bon et miséricordieux. Elle vaut tous les textes et tous les passages que je pourrois citer après elle. Portez-y vos yeux, mes chers auditeurs, un seul moment, et considérez ce qui se passe dans l’homme le plus insensible, lorsqu’il fait un acte involontaire et fortuit de générosité. Quoique cette jouissance appartienne essentiellement à l’homme bon ; que le méchant fasse une expérience, qu’il secoure le captif, qu’il jette son manteau sur le pauvre, et il sentira ce qu’on entend par le plaisir d’une bonne action. Ah ! pour le mieux connoître appelons-en à l’homme compatissant ; la dureté nous donne involontairement cette évidence ; mais elle ne sent le plaisir qu’imparfaitement. Comme toutes les jouissances, celle ci demande quelque sentiment facultatif, elle doit être précédée d’une disposition qui rend bon ce qui l’est en effet, autrement c’est un bien que l’on possède, mais dont on ne jouit pas.

Et d’abord considérez combien il est difficile de persuader à un avare que ce qui n’est pas profitable est bon, et à un libertin que ce qui est agréable est mauvais.

Prêchez à un épicurien qui a modelé son corps et son ame pour tous les plaisirs des sens, dites lui qu’il essaye combien Dieu est bon. Cette invitation ne vaudra pas pour lui celle qui l’appelle à un banquet.

Ce n’est donc pas à l’avare, c’est à l’homme compatissant, à celui qui se réjouit avec ceux qui se réjouissent, et pleure avec ceux qui pleurent, que j’en appelle. C’est à un cœur généreux, tendre, humain que je raconte les malheurs de l’orphelin et du pauvre, c’est aux hommes enfin que je demande ce pain, qu’on n’ose pas leur demander.

Que puis-je dire de plus ? l’éloquence en un pareil sujet ne peut rien apprendre ni rien persuader. Ceux à qui Dieu a accordé les moyens d’être charitables, et envers qui il a été encore plus généreux, en leur donnant la disposition, doivent l’en remercier comme l’auteur des richesses, et de la science de les employer. Il a bâti dans notre cœur le havre derrière lequel les malheureux doivent fuir les tempêtes et le naufrage ; la constante fluctuation des choses de ce monde y jette tour-à-tour les enfans d’Adam. En vain des substitutions et des placemens défendent les biens des hommes ; l’abondance la plus splendide peut être dissipée, comme les feuilles desséchées que le vent balotte ; la couronne des princes peut être ébranlée sur leurs têtes, elle peut en tomber, et ce grand que le monde respectoit, a souvent réfléchi sur la révolution de la roue de la fortune.

Ce qui est arrivé à l’un peut arriver à l’autre ; laissons-nous conduire dans toutes nos actions par cette règle que notre Seigneur nous a donnée : faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fissent.

Avez-vous jamais été couché languissant sur un lit de douleur, et accablé d’une maladie qui menaçât votre vie ? rappelez-vous vos réflexions mélancoliques, et dites : qu’est-ce qui rend si amère la pensée de la mort ? les enfans que vous laissez ; c’est en quoi consiste l’amertume du calice : sans secours que deviendront-ils ? où trouveront-ils un ami quand je ne serai plus ? qui les défendra et plaidera leur cause contre la méchanceté ? Grand Dieu ! je te les confie, à toi le père des orphelins, à toi l’époux des veuves affligées.

Avez-vous jamais éprouvé quelques revers dans votre fortune ? la pauvreté vous a-t-elle enseveli dans la détresse, vous a-t-elle réduit au désespoir ? quel est celui qui tout à-coup a mis la table à côté de vous, et qui a rempli et fait verser votre coupe. C’est un ami consolateur ; il est entré, vous a vu désolé au milieu des tendres gages de votre amour et de votre épouse affligée ; c’est lui qui les a pris sous sa protection. Ciel tu l’en récompenseras !..... c’est lui qui vous a délivré des appréhensions effrayantes de l’amour paternel.

Avez vous jamais été blessé d’une manière plus affligeante encore par la perte de cet ami généreux ? avez-vous été séparé des embrassemens d’un fils chéri, par la faux de la mort ? cruel souvenir ! la nature défaillit ; eh bien un enfant né sous de fâcheux auspices, sans pain, sans amis, sans vêtement, privé d’instructions et des moyens de salut, est un objet encore plus attendrissant, il éveille toutes les facultés de l’homme, il nous présente...... Mais pourquoi parlerois-je encore ? les larmes brillent dans vos yeux. Que le Dieu du ciel les bénisse. Ainsi soit-il.