Similia similibus ou La guerre au Canada/Réflexion

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Imprimerie du Telegraph (p. 13-14).

RÉFLEXION


Avant de feuilleter ce livre, le lecteur est invité à s’arrêter ici un instant, et à méditer les paroles citées plus bas, récemment tombées des lèvres d’un grand prédicateur anglais, le révérend Bernard Vaughan, S. J.

Aux voix gémissantes qui s’élevaient autour de lui, demandant pourquoi le Tout-Puissant a permis l’épouvantable holocauste qui dure depuis 1914, ce saint prêtre a répondu :

« Dieu aurait pu empêcher cette guerre, mais ce ne sera pas trop de toute l’éternité pour le remercier de n’en avoir rien fait. Si ce fléau avait été retardé de dix ans, ma bien-aimée patrie serait devenue semblable à un désert mongol. Parlez de la Belgique, de la Pologne, des Serbes et des Arméniens : tout cela n’est que jeu d’enfant comparé à ce qui attendait l’exécrée Angleterre. Notre chère grande Île, avec ses cathédrales, ses antiques chapelles et ses abbayes, aurait été entièrement dévastée. Il ne nous serait plus resté que nos yeux pour pleurer. Voilà ce que Dieu, dans sa toute-puissante sagesse, dans son infini amour, nous a épargné. »