Soleils d’Hiver/3
LE PRADO
Dans la brise ! Ça vous sent bien son Midi : Ça vous grise !
Où, sans trêve, Souple dans son fin corset, Danse ou rêve !
Les pastilles Que l’on croque à deux, le soir… Des mantilles !
Huit cent trente, Le cancan, roi sans rival, Dévorante !
Et très rare : Fleurs des pays andalous, Et cigare !
⁂
De Castellane à la mer, Tout fourmille, Car Marseille entier s’y va En famille.
Sans vergogne, Ses gommeux et ses bourgeois, De Boulogne ;
Sur leurs trônes ; Ses Anglais en amidon, Encor jaunes ;
Turcs… orange, Ducs en off, princes en ki… Se dérange ;
Plus encore Il a, ce Prado vermeil, Qui le dore,
On traverse, — La mer calme à l’horizon Qui vous berce !
À cette heure Où le flot, sanglant sillon, Qui l’effleure,
Danse et bouge Semble un jeu de pantins d’or Peint en rouge ;
Ses longs voiles, Et qu’éclairent vaguement, Les étoiles !
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