Soleils d’Hiver/41
Apparence
A. Lemerre, (p. 132).
CABANONS MARSEILLAIS
Marseille.
n haut, en bas, partout, allongeant leurs chaînons
Sur les flancs rocailleux de la Corniche blanche,
Déserts, abandonnés, mal clos d’un bout de planche,
Qu’ils sont tristes, l’hiver, les petits cabanons !
Pendant les mois d’été, pleins comme des canons
De bruyants Marseillais, d’humeur bavarde et franche,
Du matin jusqu’au soir, et surtout le dimanche,
Ils résonnaient, boun Dious ! pis que des tympanons !
Ce n’étaient que festins, que bombances, que noces !
Mais les grands vents du nord, aux ronflements féroces,
Ont chassé du logis les frileux habitants,
Et, tout minusculets sous le mistral en rage,
Pour vibrer à nouveau de leur joyeux ramage,
Les petits cabanons attendent le printemps.