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Sonnet. « Mon œil, sur le cadran »

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Sonnet


Mon œil, sur le cadran toujours fixé, calcule
Quand l’heure au pas boiteux qui s’endort en chemin,
Posant son doigt d’acier sur le chiffre romain,
Fera chanter le timbre au cœur de la pendule.

Le balancier palpite et l’aiguille circule,
Mais le jour ne vient pas ! — Une invisible main
Arrête le marteau qui sonnera demain ;
Sur sa route d’émail le Temps bronche et recule.

Il n’en est pas ainsi quand je suis près de vous :
Je m’assieds à vos pieds, j’embrasse vos genoux,
Je mire mes yeux noirs dans vos blondes prunelles.

Votre main sur mon front, vous me dites des mots
Que personne ne sait, pour endormir mes maux ;
— L’heure devient minute et fuit à tire d’ailes !