Élégies et Sonnets/Diane estant en l’espesseur d’un bois…
Apparence
Pour les autres éditions de ce texte, voir Diane étant en l’épaisseur d’un bois.
XIX
Diane estant en l’espesseur d’un bois,
Apres avoir mainte beste assenee,
Prenait le frais, de Nynfes couronnee :
I’allois resuant comme fay maintefois,
Sans y penser : quand i’ouy une vois,
Qui m’apela, disant, Nymfe estonnee,
Que ne t’es tu vers Diane tournee ?
Et me voyant sans arc et sans carquois,
Qu’as tu trouué, ô campagne, en ta voye,
Qui de ton arc et flesches ait fait proye ?
Ie m’animay, respons ie, à un passant,
Et lui getay en vain toutes mes flesches
Et l’arc apres : mais lui les ramassant
Et les tirant me fit cent et cent bresches.