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Sonnet d’antan (Émile Van Arenbergh)

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Sonnet d’antan


En tes yeux clairs riaient les matins bleus et frais,
Et Floréal n’était que ton printemps de femme :
Le parfum de la fleur, c’était ton odeur d’âme ;
À travers ton avril, je sentais Dieu plus près.

Ta chair, comme un ciel d’aube, avait des nacres roses :
C’était une splendeur éblouissant le jour ;
Et la brise sur toi, dans un baiser d’amour,
Tremblait comme la lèvre invisible des choses.

Partout une bonté descendait du soleil ;
Les arbres vacillaient, comme ivres de l’éveil,
Et les blancs papillons neigeaient dans la lumière.

Ta route s’enfonçait dans un horizon d’or :
Et tu ne voyais pas ton ombre, par derrière,
Qui s’allongeait, — pareille au bras noir de la mort.