Sonnets (Fuster)/La Tache de sang
Apparence
Librairie Nouvelle ; Librairie Universelle (Anthologie Contemporaine. vol. 38) (p. 4).
LA TACHE DE SANG
rès du noir chemin creux où tremble le passant,
La maison délabrée a l’air féroce et louche,
Et, sous la pourpre en feu du soleil qui se couche,
Un reflet rouge et fauve y glisse en frémissant.
Dans la chambre déserte où le reflet descend,
Tout dort enseveli, morne, effrayant, farouche :
Seulement on peut voir, quand la lumière y touche,
Vivant aveu du crime, une tache de sang.
Tel ce cœur déjà froid. Comme dans la chaumière
Où tombe par hasard un rayon de lumière,
Un rayon de tendresse y tombe quelque jour.
Mais il ne trouve plus, dans ce cœur rempli d’ombre,
Où mourut tristement un douloureux amour,
Qu’une tache de sang, noire, muette et sombre.