Sonnets Gaillards et Priapiques/C’est à bon droit, belle main, que je doy

La bibliothèque libre.
Sonnets gaillards et priapiquesBibliothèque internationale d’édition (p. 39).


C’est à bon droit, belle main, que je doy
Priser, vanter, chérir ta bonne grace ;
Par ton secours aisément je me passe
Du sexe ingrat, sans amour, et sans foy.

En m’ébatant un quart d’heure avec toy,
Les feux d’amour je convertis en glace,
Malgré leurs dents les plus fières j’embrasse ;
Et fays cocus l’Empereur, et le Roy.

Argent, ne temps ne me faut point dépendre,
Nouveaux venus ne me font point attendre,
Mon temps je passe, et suis chaste tenu ;

Tu m’affranchis de chancre, et de vérole,
De Maître Ambroise, et de Maître Nicole,
Et le Gajac par toy m’est inconnu.