Sonnets Gaillards et Priapiques/Toy qui cours l’eguilette, et d’estoc et de taille,

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Sonnets gaillards et priapiquesBibliothèque internationale d’édition (p. 26).


Toy qui cours l’eguillette, et d’estoc et de taille,[1]
Aymant mieux trois putains, que trois mots de vertu,
Pour t’avoir imité mon argent est foutu,
Philidor, tu me vois sans denier et sans maille.

Mais ce qui plus encor maintenant me travaille,
C’est le dépit que j’ay, qu’Alain au pié tortu,
Me trouvant sur sa femme, après m’avoir batu,
Ait pensé m’avaller comme une huitre à l’écaille.

Je quitte maintenant le sejour du Bordel,
Afin de consulter les écrits de Bandel,
Agréable entretien d’un cœur mélancolique ;

Mais pour charmer mon deuil par forme d’entregent,
Je ne laisserai pas de bien branler la pique,
Et contraindray mon v. à pleurer mon argent.




  1. (Publié dans le Parnasse Satyrique, 1623)