Sous le masque/Le Page
Le Page
Je vous vois au milieu des coussins, des étoffes,
Dans un palais bizarre et lourd ;
Vous maniez le luth et vous chantez des strophes
Et votre toque est en velours.
De grands lévriers blancs, sur les tapis s’allongent
Et vous mordent indolemment,
Et vous les caressez, en suivant, de vos songes,
Le cours incertain et charmant.
Je viens, derrière vous, page à la tête blonde,
Et mon bras saisit votre cou,
Pour mettre un long baiser, de mes lèvres profondes,
Sur votre bouche, tout à coup.
Le soleil, à travers, les vitraux en ogive,
Met les derniers rayons du soir
Et ses feux, par moments, jettent des lueurs vives
Sur votre pourpoint mauve et noir.
Alors, tout le luth que votre main effleure,
Et la strophe que vous disiez
S’envole au séjour bleu des poèmes qui meurent,
Pendant que s’en vont les lévriers.
Et le soir, des vitraux, continue à descendre.
L’air est embaumé de jasmin,
La lumière devient de la couleur des cendres,
Je distingue à peine vos mains.
Et nous restons, parmi les ombres des tentures
Le baiser est plus long toujours.
Je ne vois plus que l’or de votre chevelure,
Sous votre toque de velours…
II
Lorsque vous viendrez,
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