Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 2/Chez Victor Hugo/I

La bibliothèque libre.


CHEZ VICTOR HUGO



I

PREMIER DÎNER CHEZ VICTOR HUGO


C’est à cette époque que je fus invité par Victor Hugo à dîner pour la première fois à sa table.

Les personnes bienveillantes qui m’ont fait l’honneur de lire le premier volume de ces Souvenirs savent ce que c’était que Victor Hugo pour les intellectuels de ma génération, c’est-à-dire l’alpha et l’oméga de l’art littéraire, l’incarnation du verbe, l’homme surnaturel auprès duquel les géants de l’idée et de la forme sont des nains de Lilliput. Leconte de Lisle l’appelait : le monstre. Théodore de Banville voyait tout simplement en lui Zeus l’Olympien en villégiature sur la terre. Quant à Théophile Gautier, au nom seul du maître formidable, il était comme pris de la terreur sacrée qui secouait les Grecs devant les antres des sibylles. Rien de plus ridicule, évidemment, que cette aberration idolâtre de nos chefs de file, gens de tant de génie eux-mêmes, mais ils avaient communiqué leur démence à leurs disciples et, de ceux qui demeurent, aucun n’en a guéri. Il y a des folies professionnelles.

J’allais donc le voir, le monstre, entendre sa voix humaine, connaître son regard et son geste et le confronter avec l’image que je portais en moi du verbe fait homme ! Voici les notes que je pris le soir même en rentrant chez moi, et je me borne à les transcrire.

« Victor Hugo demeure au numéro vingt et un de la rue de Clichy, au troisième étage, en face du Skating Rink. Maison banale et bourgeoise. Lockroy et Mme Lockroy sont au-dessus avec Georges et Jeanne les petits-enfants immortels.

« Arrivons beaucoup trop tôt, d’une bonne demi-heure, ignorant l’heure du repas et les habitudes. Allons user cette demi-heure à traîner dans la rue, aux devantures à l’aventure… Il y a une modiste à la porte, puis un bric-à-brac, vieux meubles, bibelots, croûtes. Nous ne voyons rien, nous ne nous parlons pas. Très émus tous les deux, bêtes comme des parents de province le dimanche.

« Huit heures et demie. Remontons. — Sonne. — Non, toi. — Pourquoi ? — Je ne sais pas. — Tu as tiré le cordon trop fort. — Tu crois ? — On vient. On ouvre. — M. Victor Hugo ? — C’est ici. Débarrassez-vous. Madame est au salon. Qui dois-je annoncer ?

« Nous traversons la salle à manger où la table est toute dressée, lampadaires, fleurs, beau service blanc, cossu mais simple. Puis le salon, il est tout petit, tendu de soie garance rayée de bandes grises. Tonalité harmonieuse, pas du tout théâtre, intime, vieux jeu, ici l’on cause. Une vieille dame à cheveux d’argent est assise, entourée déjà d’autres invités, — Tiens, Monselet ! — de familiers en habits. Toilettes. Les femmes sont décolletées. Il aime ça. Cette Madame du Deffand qui taille bavette dans un style de haute politesse française, c’est Juliette, la princesse Negroni de Lucrèce Borgia, l’amie historique, la compagne d’exil, l’autre témoin de la vie, Mme Drouet. Et Monselet fleurit la cravate blanche.

« Mais le voici. Lui… Ah ! mon Dieu !…

« Il est entré tout uniment par la porte, oui, par la porte, les mains dans les poches, en veston, à petits pas, le sourire aux yeux. Il est court de taille, ramassé, carré. On dirait d’un vieux capitaine au long cours retraité, d’un commodore. Est-ce là apparaître ? Ce n’est pas possible, il a accroché son nimbe à une patère de l’antichambre ? On ne se paie pas ainsi la tête des mortels. La mienne est béante. Mon V. H., ce bonhomme à la Béranger ! Relire Ovide et ses Métamorphoses.

« Il va droit aux dames, d’abord, et, avant de les reconnaître, il s’offre le régal céladonique de leur baiser la main, pêle-mêle, le long du bras jusqu’au pli du coude. C’est le protocole.

« Arrivé devant la seconde fille de Gautier, il la regarde longuement, profondément, comme à travers le temps. — Je ne vous connaissais pas, Madame. Pourquoi n’êtes-vous pas venue ? Les enfants de Théophile sont les miens. Vous êtes ici chez lui. Présentez-moi votre mari. — Puis il s’est tourné vers moi, et, pensant visiblement à autre chose : — Je vous lis. Vous êtes charmant !…

« La voix de Victor Hugo est d’une cloche d’airain très doux, à la sonorité amortie, mais faite pour sonner aussi bien le tocsin que le mariage ou le baptême. On la sent oratoire. Quand il dit de ses vers il doit les souffler dans la conque de Neptune. — Je t’assure que tous les pieds y sont, me dit Monselet, qui prétend l’avoir entendu à Guernesey. Quant aux rimes, des gongs !

« Je ne sais pas pourquoi cet animal de Monselet jubile de mon embarras, avec sa cravate blanche !

« — Madame, je crève de faim, tinte gaiement la cloche veloutée. »

— Mais on attend Mme Lockroy qui ne descend pas avec les enfants. Le grand-père s’impatiente et va les chercher. Il revient avec Jeanne, qu’il tient par la menotte. Elle a une excuse valable, déclare-t-il, dis ton excuse. — Et Jeanne fait : — Voilà, je m’ai frisée moi-même ! — Vous le voyez, elle s’a frisée elle-même, plaide l’aïeul épanoui, et il la montre comme Phryné aux juges. Elle est absoute par les plus sévères.

« Mais voici Georges avec sa mère. Le fils de Charles, l’héritier de la race et dauphin de la dynastie, est la réincarnation saisissante du Victor Hugo des Odes et Ballades tel que le portraiture la lithographie de l’édition de 1828. Aussi beau que l’était son père, il a, de sa mère, ce charme particulier qui l’enveloppe comme une gaze d’Orient parfumée. Puis vient Édouard Lockroy que je n’avais pas revu depuis le temps où il publiait son pamphlet hebdomadaire : Le Diable à quatre, c’est-à-dire depuis 1858, et qui ressemble de plus en plus à Voltaire, à moins que Houdon n’ait menti.

« Mme Drouet me prend le bras et l’on passe à la salle à manger, en défilé, selon le rite, Victor Hugo en dernier, car « il est chez elle, et non chez lui », et il s’amuse à défriser Jeanne « dont on ne voit pas le front sous les boucles ». Il veut voir le front des femmes dans tout leur développement lumineux. Telle est sa théorie romantique. Jeanne boude. Elle s’a frisée pour rien alors ? Mais il ira, s’il le faut, jusqu’à la dépeigner avec sa fourchette ! Et il la brandit, sa fourchette. Terrible scène de famille !…

« Les convives sont Monselet, Gouzien, Richard Lesclide et sa fille, et le poète Elzéar. Victor Hugo occupe un bout de la tablée, à titre « du plus vieux invité », et Lockroy l’autre bout, près de la porte, « pour être plus à la portée de ses électeurs ». — Nous n’avons pas d’hommes politiques aujourd’hui, dit Mme Drouet, on peut causer chiffons et littérature.

« Victor Hugo a un appétit d’ogre, et là aussi il l’emporte sur Monselet, dont la réputation de mangeur est une pure blague. Monselet cache sous un renom de gourmet expert une inappétence évidente aux choses de gueule. Victor Hugo mange comme un maçon, de tout, tout le temps, et il met à cul sa bouteille. Le seul convive qui lui tienne tête, c’est Gouzien, le brave et bon Armand Gouzien, double sectateur de Pantagruel, pour la fringale et la joie. En outre il a pénétré le goût secret du maître pour les calembours. Il en risque d’éperdus entre deux bouchées, et Victor Hugo baisse la tête sur son assiette et se recueille pour tenir la joute. Ce n’est pas la rime riche, non mais ça la joue.

« À tout autre mets Victor Hugo préfère les viandes rôties à l’anglaise et saignantes. — Il a encore toutes ses dents, me dit Mme Drouet… Point de café à la fin du repas, mais un petit verre de rhum, qu’il avale d’un trait, comme on paraphe sa signature.

« Il a vraiment l’humeur la plus gaie, et même joviale, du monde, et c’est à tomber des nues de voir combien il diffère de sa légende ; son rire est comme intérieur du reste, il le résorbe, il en avale le bonbon par une espèce de contraction de gorge dont l’effet est irrésistible à cause des oui, oui, oui dont il le caractérise. Et quand il relève la tête, il a l’air de vous dire : Que vous êtes aimable d’être heureux et de vous amuser autour de moi. Les bêtises sont ce qu’il y a de moins bête au monde.

« Monselet le boit du binocle et de temps en temps me raille d’un coup d’œil. Ma surprise égaie aussi ma voisine, la Du Deffand au beau parler, qui me pousse à vider le verre délaissé et m’estime de mon silence. Là-bas, derrière une gerbe de fleurs, Lockroy, qui fut sculpteur, modèle en mie de pain des fantoches pour Georges, doux et grave.

« La conversation tourne. On parle de vers. L’école du bon sens est sur le tapis. Ponsard écope. On lui en attribue d’exorbitantes. C’est le jeu de la maison. Il implique une flatterie à laquelle le maître est sensible. Il demande grâce pour le poète de Gabrielle. — Émile Augier m’est revenu, dit-il. Je l’attendais C’est un noble esprit, dévoyé par l’Empire, mais c’est fini. Sedan a été une grande leçon pour tout le monde. Il m’a déclaré à l’Académie qu’il s’était trompé pendant dix-huit ans. Je l’ai embrassé. Nous nous aimons.

« — Et Arago ? susurre Monselet. — Quel Arago ? — Étienne, le poète, l’auteur des Malheurs d’un joli garçon. On lui doit ces deux octosyllabiques :

Je me promenais au village,
Seul, avec ma tête d’amant !…

Et pour le coup Victor Hugo s’esclaffe : — Oh ! seul avec ma tête d’amant !… Et il s’en va savourer ce distique dans le couloir. Nous montons chez Lockroy pour fumer.

« On ne fume pas chez Victor Hugo, il a horreur du tabac sous toutes ses formes, et s’il refaisait à l’instar de Dante, un Enfer, il y mettrait Jean Nicot, dans le Cercle des empoisonneurs. Aussi est-ce Lockroy qui hospitalise, après le dîner, les damnés du vice. Mais il faut se hâter, et il n’y a temps que pour une cigarette.

« Nous redescendons « chez Mme Drouet » mais sans Lockroy, que la situation vexe, non sans raison peut-être, et d’autant plus que le grand-père, feignant la distraction, continue à appeler Mme Lockroy : « Mme Charles », du nom de Charles Hugo, son premier mari. Cette taquinerie horripile, et il y a de quoi, le bon Lockroy que Georges et Jeanne paraissent du reste adorer. Mais elle devient trop « olympienne » de la présence et surtout de la préséance de l’amie historique sous le toit familial, et Zeus abuse de son omnipotence.

« Il est assis, Jeanne sur ses genoux, à droite de la cheminée, dans un enfoncement qu’on appelle : le bastion, sans doute en souvenir du siège. Il conte.

« — Je ne lis jamais, dit-il, les lettres qu’on m’adresse. À Guernesey c’était Madame (et il salue Mme Drouet) qui me faisait l’honneur de dépouiller mon courrier. Elle s’y entendait à merveille, et mon fils François répondait pour moi.

— Dans votre manière, glisse Monselet.

— On le dit, sourit-il. — Et Gouzien flagorne : — L’habitude de Shakespeare… — Forme la jeunesse, achève le maître, écartant d’un geste la fumée des holocaustes.

« Jeanne dodeline de sa tête frisée, qui se défrise, elle saute à bas du giron de l’aïeul, présente son front à baiser à la ronde, et son frère l’emmène avec sa dignité de dauphin ennuyé qui reconduit l’infante.

« Et Victor Hugo continue : — Après ma mort on retrouvera dans les combles d’Hauteville House des malles pleines d’autographes des hommes les plus illustres de ce temps. — Et des femmes les plus belles, souligne l’amphitryonne. — Pas les vôtres, Madame, relève superbement Olympio.

« Je lui demande s’il y en a de Théophile Gautier. — Certainement, fait-il, nul ne me fut plus fidèle, intrépidement fidèle. Vous savez que c’est Théophile qui fit la préface du catalogue de ma vente, après notre fuite, pendant l’exil, et la signa de son grand nom de critique d’art officiel, ouvertement. Et, par enchaînement d’idées : — Il y a aussi, dans le grenier là-bas, des pièces d’art ramassées pendant mes voyages et qui ne sont pas sorties des caisses d’emballage, sauf celles que j’ai employées à la décoration de ma maison. Aucun de vous n’est venu me voir à Guernesey, et je le regrette, j’aurais été heureux de vous y voir et recevoir. — Et s’adressant à Monselet : — Je vous y aurais montré, mon cher poète, de belles choses du temps passé. Par exemple, dans la galerie, sur la tenture cramoisie du salon rouge les tapisseries de la reine Christine de Suède. Je les ai trouvées à Fontainebleau même. — Avant l’Empire alors, demande malicieusement Monselet, ou après ? — Victor Hugo se met à rire : — Pendant, fait-il.

« Puis il poursuit : — C’est à Venise que j’ai découvert les quatre nègres en bois sculpté, de grandeur naturelle, qui encadrent la haute cheminée du même salon rouge. Ils avaient orné la poupe du Bucentaure et assisté à cent mariages des doges de Venise avec l’Adriatique. À la prise de la ville par Bonaparte, en 1797, la municipalité fit détruire le galion d’or symbolique et les gondoliers s’en partagèrent les débris. C’est de la famille de l’un d’eux que je pus acquérir les quatre nègres magnifiques. Ils réalisent, leurs torchères aux poings, les vers de Lucrèce que vous savez tous par cœur :

Juvenum simulacra per œdes
Lampadas igniferas manibus retinentia dextris.

que j’ai d’ailleurs traduits par ce distique pour la commodité des visiteurs :

On voit dans ma maison, comme chez les Romains,
Des esclaves tenant des lampes dans leurs mains.

« Et il débite le distique d’une voix lente, mesurée et grave, sur le rythme de cloche qui sonne la messe le dimanche. — Il en a fait de meilleurs, ne trouves-tu pas ? me chuchote Monselet, et je n’ose le contredire. — Eh bien quoi, fais-je évasivement, c’est du lapidaire. Fais-en ! — …Doré, jette Gouzien, que son démon travaille.

« Dix heures et demie. Avant de se retirer, l’usage — il vient de Guernesey — est de se réunir encore autour de la table, pour une sorte de médianoche. C’est ce que Mme Drouet appelle : passer sous le gaz. Il y a service bariolé de thé, de café, de liqueurs, de sirops, de sorbets et de pâtisseries légères. On s’asseoit sans ordre et pêle-mêle. Victor Hugo prend place auprès de Mlle Valentine Lesclide, fille de son secrétaire Richard Lesclide, dont le décolletage pastoral étale ingénument des trésors sans prix aux yeux du grand berger à houlette. Il se prépare assez distraitement ce grog bizarre dont la recette lui est propre, composé de sucre pilé et fondu dont le sirop emplit aux trois quarts un hanap de Burgrave. Il y verse d’abord du bordeaux, puis y exprime le jus d’une orange et fait enfin rouge-bord avec du rhum. Il savoure l’élixir à petites gorgées et il est visible qu’il s’en régale.

« Quelle force athlétique en ce vieillard de soixante-douze ans et comme on les faisait, en 1802, les enfants de la Grande Armée ! Mais est-il bien sûr que, de cette santé d’hercule, il ne doive rien, j’allais dire : à l’exil, du moins aux dix-huit années de séjour dans l’île, à l’haleine vivifiante de la mer, au climat de ce paradis du gulf-stream, sans maladies comme sans frimas, son Pathmos ? On ne m’étonnerait qu’à demi si on me disait qu’il regrette Hauteville House et qu’il voudrait bien y être encore. Rien qu’à la façon dont il en parle je ne mets pas en doute que chaque nuit l’aile du rêve ne l’y ramène.

« — Jersey, repart-il, et Guernesey plus encore, sont les deux rocs fleuris de la liberté. Ni Anglais, ni Français, autonomes, ils vivent d’eux-mêmes, par eux-mêmes, sous le joug flottant de leurs lois communales. Comme, par fiction politique, ils relèvent du domaine de la Reine, le Parlement anglais ne peut pas les annexer au royaume et s’arrête devant le privilège. Ils sont Normands, et voilà tout et c’est la mer qui monte la garde autour de leurs citadelles. À Guernesey on fait ce qu’on veut, on dit ce qu’on veut, on pense comme on veut. En fait d’autorités, personne, qu’un juge de paix qui n’a point de besogne, et le municipe, toujours d’accord. L’Europe n’a qu’à copier ça pour être heureuse.

« Victor Hugo nous dit encore que c’est à Guernesey qu’il a écrit son meilleur livre. — Lequel, maître ? — L’Homme qui rit. L’Angleterre est toute dans L’Homme qui rit et elle n’est que là ! On croit que les comprachicos sont de mon invention. Erreur, les comprachicos sont authentiques. Leur historien, Chiclardus, m’a fourni les éléments de L’Homme qui rit. Je n’ai fait que les mettre en œuvre. — Qui, Chiclardus ? interroge Monselet, le binocle dressé sur une bouche béante.

« Et sa stupeur met en joie le poète.

— Oui, oui, oui, voilà Charles Monselet, l’érudit, le bibliophile, le Monselet qui sait tout, il ne connaît pas Chiclardus ! — Chiclardus, non, même de nom, je l’avoue. — Eh bien, voici. Quand après le coup d’État, nous arrivâmes à Jersey, j’y trouvai beaucoup de vieux livres du dix-septième et du seizième siècle, en latin pour la plupart, qu’y avaient apportés et laissés les protestants émigrés et chassés eux aussi par les persécutions ou les tyrannies. On les donnait au poids du papier. J’en sauvai le plus que je pus et de ce nombre étaient les œuvres de Chiclard, ou Chiclardus, bien malheureusement incomplètes. Si incomplètes qu’il n’en restait qu’un tome, le douzième, mais le bon, puisqu’il traitait des comprachicos, voleurs et déformateurs d’enfants. De ce bouquin dépareillé est sorti L’Homme qui rit. Voilà. — Je pars, s’est écrié Monselet. Je vais aux îles. Je les ravagerai, mais je dénicherai les onze autres tomes de Chiclardus. Oh ! Chiclardus, adieu, maître, je ne dormirai plus !

« Mme Drouet se lève. Victor Hugo reconduit ses hôtes jusque dans l’antichambre. Il aide les dames à revêtir leurs pelisses et leurs mantilles, sans négliger, selon le protocole, de leur baiser la main jusques à la saignée, adresse à chacune d’elles un compliment, et la porte se referme. »

Tel fut notre premier dîner rue de Clichy chez Victor Hugo, et mes notes me l’ont fait revivre.