Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 2/Critique d’art/I

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CRITIQUE D’ART



I

LA CHANCE


Je n’étonnerai que les célibataires — gens d’ailleurs sages si la sagesse est dans l’égoïsme raisonné — en disant que la paternité opère chez l’honnête homme une transformation singulière. Véritablement elle le double en énergie, j’allais dire : en santé sociale. Le phénomène en lui-même n’a rien que de naturel, je le sais, mais il semble que l’association humaine y collabore. Elle s’ouvre plus douce à celui qui l’aborde, un petit sur les épaules. Question de conservation peut-être ? À de plus forts à en décider.

Le 29 janvier 1876, date de l’anniversaire de ce saint François de Sales, l’aïeul paradisiaque, dont, ce jour-là du moins, le patronage influa sur ma famille, je m’éveillai père d’un enfant du sexe mâle, futur électeur et contribuable français, auquel le prénom de Théophile, tombé de l’Olympe avec lui, seyait comme couronne. L’état de mes affaires — voir : précarité dans tous les dictionnaires — ne laissait pas de mêler à ma joie conjugale certaine anxiété dont je vous épargne l’analyse, mais basée sur la conscience d’exercer un commerce si méconnu de la Rente, que dis-je, où le pain quotidien de la prière dominicale, déjà aléatoire pour un, problématique pour deux, propose au poète, pour trois, le syllogisme de la courte paille du petit navire. Il y eut donc sous mon crâne, tempête de méninges.

D’une part je n’avais pas à me dissimuler que les quinze louis mensuels dont l’État, symbolisé par le gros Wittersheim, Silène du Journal officiel, émoluait ma critique d’art, allaient suffire à peine pour acquérir, langes et barcelonnette, tout le trousseau du nouveau citoyen qui épousait la vie comme un doge l’Adriatique. À la voix stentorique dont il avait salué la lumière de son pays il n’y avait guère à se méprendre sur la lourdeur de la charge bénie dont l’honneur signait mes amours.

— Écoute, François de Sales, disais-je, et manifeste-toi, car c’est ta date hagiographique et commémorative. Ce poupon gargantuesque qui pèse ses douze livres et réalise à lui seul deux jumeaux, entre dans la voie chrétienne du salut sur le cri distinct de : à boire ! Cette onomatopée ne saurait tromper l’oreille d’un père, conscient de ses devoirs et docile aux ordres des dieux. Il t’incombe donc, saint de ma race, de m’aider à remplir le programme, tout le programme, du cri et de faire que cet « introduit à la vie dévote » ait à la fois la coupe et la gamelle. Amen.

Et le patron m’avait répondu, de la Genève céleste : — Ne compte pas sur le gros Wittersheim ni sur le gouvernement.

La situation se compliquait encore de difficultés immédiates, nées de dissentiments d’ordre intime, comme le diable en sème, graine de zizanie, dans toutes les familles. Nous demeurions alors rue Rousselet, à quelques numéros de Barbey d’Aurevilly et à cent pas de l’ermitage de François Coppée, et nous occupions, à frais partagés avec la tante Carlotta, l’un des trois logis d’une boîte immense, toute en verre, plus propre à service d’orangerie ou d’atelier de photographe qu’à la tente patriarcale rêvée. L’architecte savant mais folâtre, de cet immeuble avait certainement combiné dans ses songes d’y unir la culture des ananas et celle des ours blancs ; l’équateur s’y battait avec les pôles, et c’était une joie d’enfant de voir les bonds de clown que le mercure y exécutait dans le tube thermométrique. — Viens en caleçon de bain, écrivais-je à Daudet, mais apporte ta fourrure.

Pour s’enticher d’un pareil habitacle, il fallait un poète, un peintre et une danseuse illusoirement unis dans le désir de partager les petits bonheurs et les grandes tristesses de ce monde. L’architecte avait trouvé plus fous que lui. Fouettée par les sauts vertigineux de température de la serre, la graine d’ivraie fleurit sa mauvaise herbe et le glas tinta d’une séparation dont les circonstances enfiellèrent un peu les adieux d’amertume.

Nous partîmes, le bambino sur les bras sans regarder en arrière et notre « fuite en Égypte » nous conduisit dans cette magnanière de Villiers-sur-Marne où la pauvre Ernesta Grisi, détrônée par les sœurs du maître, élevait des vers à soie et des poules. Elle apprit en nous voyant qu’elle était grand’mère, et elle en oublia tous ses déboires. Quoique construite sur les plans de Charles Garnier lui-même, la maisonnette de Villiers-sur-Marne était d’une exiguïté de pavillon de garde-chasse. À moins de dresser un lit dans le jardin, elle n’offrait pas place pour trois couchettes et l’hospitalité ne pouvait y être que brève et transitoire. Aussi dès le lendemain étais-je rentré en ville, j’allais dire : en forêt, décidé à y arrêter des diligences.

Ce fut alors que je ressentis les effets de cet apaisement des choses et des gens qui est leur bienvenue solidaire à la paternité humaine. Explique qui voudra dans les sociétés âpres où nous vivons et les cruelles républiques d’affaires, l’attendrissement instinctif des bêtes féroces qui les composent devant le tigre hardi en chasse pour sa portée. Les mains les plus scellées se détendent, les faces les plus rébarbatives se dilatent et les événements mêmes se combinent en chance pour favoriser l’effort de l’homme qui présente un nouveau martyr à la douleur universelle. Peut-être sommes-nous meilleurs que nous croyons et surtout que nous disons l’être.

En retournant pour la dernière fois rue Rousselet prendre mes lettres, j’en trouvai deux fort inattendues qui ne pouvaient être attribuables qu’à l’intercession de saint François de Sales auprès de la Providence. L’une d’elles me priait de passer boulevard Magenta chez un éditeur nommé Ludovic Baschet dont je n’avais jamais entendu parler et l’autre chez un marchand de tableaux, celui-là tout à fait célèbre, rue Saint-Georges, Francis Petit, dont M. Georges Petit est le fils et successeur.

Ludovic Baschet était un dessinateur de papiers peints qui s’ingérait de publications d’art et venait de créer cette « Galerie contemporaine » à laquelle ont collaboré les artistes et les écrivains les plus réputés de ce temps. Il désirait me confier la rédaction biographique à la fois et critique de plusieurs livraisons consacrées aux maîtres avérés, Meissonier, Paul Baudry, Gérôme, Henner, Paul Dubois, Chaplin, d’autres encore et généralement de toutes études de cet ordre qui pourraient tenter ma plume « autorisée ». Quant aux prix il les acceptait tels que je les fixerais moi-même. C’était trop beau, c’était si beau que j’en regardais le ciel ! Le mandataire de saint François de Sales était un petit homme composite, demi-sergent et demi-sacristin, dont l’idiosyncrase se manifestait en une mâchoire formidable et propre à retenir par les dents toute une flotte de Xerxès. Il n’y avait pas à se tromper au signe, les tenailles disaient le forgeron. J’en avais vu de pareilles, dans mon enfance, à ces fils de Loyola que le Gesù de Rome envoie aux bords américains amarrer des Paraguays à son institution. Un éditeur caractérisé par des mandibules de cette omnipotence dentale était marqué pour la fortune et rien ne devait, selon Gall et Lavater, résister à la volonté dont son système osanore était l’emblème et l’organe.

Toutefois, devant « l’autorité » dont il parait si poliment ma plume, une crainte d’erreur me poignit : — Ne me prendriez-vous pas pour Charles Blanc ? lui dis-je. — Quel Charles Blanc ? — Mais notre Vasari français. — Qui, Vasari ?… — Et je n’insistai pas. C’était bien saint François de Sales qui me l’envoyait de la droite exquise de Dieu.

Je me mis pourtant en règle avec ma conscience. — Cher monsieur, fis-je, comme ce personnage du conte d’Adalbert de Chamisso qui a vendu son âme au diable, vous voyez en moi le critique qui n’a pas de critère ! J’aime tous les arts et j’en touche, mais je les aime pour en jouir et non pour en dégoûter les autres. La férule mac-mahonienne que je tiens à l’Officiel, grâce à une galéjade de l’auteur de Tartarin, ne me sert qu’à enfiler des adjectifs au tableau du verbe sur les chevaux de bois de la pensée. Mon érudition esthétique est à fleur de livre et ne s’étaie d’aucun voyage en Italie, fût-il circulaire et à prix réduit. Sans critère, vous dis-je, sans critère ! Mais j’allais arrêter des diligences et je donne la préférence au jeu de clarinette que vous m’offrez sur le pont de l’Institut.

— Seriez-vous père ? interrogea Ludovic Baschet dont les yeux s’allumèrent du feu de la complicité.

— Oui, citoyen éditeur.

— Alors je vous tiens. Voyez.

Et poussant la porte de son cabinet, il me montra une tablée de douze couverts où l’attendaient déjà les membres affamés de sa famille biblique. Père, mère, beau-père, belle-mère, femme, sœurs, frères et enfants, tous avaient la mâchoire généalogique où Lavater signale la force volitive poussée jusqu’à l’acharnement. Les bottes et bottines de sept lieues étaient cachées par la nappe blanche. Au centre de la table un tas énorme de pommes de terre colossales, entrouvrant leurs robes de chambre grises, s’équilibrait en pyramides de Chéops que piquaient déjà du trident deux jeunes garçons impatients des lenteurs de ma visite. L’un, Marcel, est aujourd’hui l’un de nos meilleurs portraitistes, l’autre, René, mène avec toutes les qualités ataviques de sa race, L’Illustration, parangon des périodiques à images.

De la « Galerie contemporaine » est née et issue toute cette série de publications d’art, Les Chefs-d’Œuvre d’Art, la Revue illustrée, les Catalogues illustrés qui ont révolutionné les arts de l’image et dont j’esseyai plus tard de canaliser le mouvement dans La Vie moderne.

Rue Saint-Georges, une cour carrée à galerie ouverte et couverte sur laquelle prennent jour plusieurs immeubles, dans le goût architectonique des cloîtres espagnols, des jardins d’hiver et des salons de verdure des restaurants chers.

Au centre la classique corbeille de plantes exotiques. Sous les arcades, des bustes graves sur des socles et des maquettes de plâtre décoratives. — À gauche, un large escalier, à rampe de bois ouvragé, aboutissant dès l’entresol à une antichambre tapissée de sous-verres, dessins, aquarelles, sanguines, sans le moindre huissier de porte pour annoncer le visiteur. On se croirait au Louvre ou au moulin. Seul, embastionné dans un comptoir sans guichet ni grillage, Charles Monselet — car c’est lui, son frère, ou bien quelqu’un des siens — s’adonne sous les lunettes miroitantes, au jeu commercial et serein des écritures. Cet équilibreur de Doit et d’Avoir plonge dans la paix des comptables. Je pourrais l’égorger et m’enfuir riche. L’or invisible bruit et jette des cris d’additions sous son crayon-plume. Quel calme ! Je résiste, à regret, à la tentation meurtrière et je traverse l’antichambre sans que ce caissier ait même levé le nez, hors de son rêve. — À la salle suivante, un jeune homme vient à moi, souriant et amène. — Vous désirez, monsieur ?

Et sans attendre ma réponse qu’il croit lire à mon regard circulaire : — Oui, c’est un joli Diaz. Mais, quoique de la bonne époque, il n’est pas de la première qualité. Nous pouvons vous en montrer de plus intéressants, si vous voulez prendre la peine… — Merci, non. — Alors ce Jules Dupré, un maître qui monte de jour en jour, a la cote. C’est un rare et après sa mort… nous croyons le placement sûr. — Si vous voulez me le donner, dis-je, je vous le revendrai avec plaisir.

Le jeune achalandeur me regarde, perplexe, et il reprend d’une voix de sirène :

— Je n’ai pas à apprendre à un amateur tel que vous paraissez l’être, que tous les Théodore Rousseau connus ou à connaître sont ici, et que notre maison les monopolise. Nous en avons de tous les prix, depuis dix mille seulement jusqu’à trois cent mille. — Je préférerais ceux de trois cent mille, fais-je, au nombre de plusieurs s’il était possible. — Ah ? — Et son incertitude s’exprime par ce cillement caractéristique qu’aucun peintre n’a pu jamais rendre même chez les Jocondes. — C’est pour l’étranger ? demande-t-il ? — Non, c’est pour Villiers-sur-Marne. — Votre honneur a là sa galerie sans doute ? — Provisoirement, j’espère, dans un ajoupa construit par Charles Garnier pour des vers à soie. Trois ou quatre Théodore Rousseau de grande marque y feraient bien au-dessus d’une crèche que je vois d’ici en vous parlant. — Le jeune bonimenteur amène allait s’enfuir, je le retins par la basque : — Ou un seul Corot, à votre préférence, lui glissai-je, énigmatique et désinvolte.

Je revois souvent, sur les boulevards, par la grande baie de son magasin de pièces d’art, comme à travers le mur de cristal de Merlin l’Enchanteur, le charmant garçon, aujourd’hui quinquagénaire, hélas, à qui je fis si peur par mes discours murgériens. Il est devenu grave, c’est la vie, et millionnaire, c’est le sort, mais au sourire froid dont il répond au mien, entre ses bronzes, je comprends qu’il n’est pas encore, au bout de trente-cinq ans, rassuré sur la liberté que les aliénistes me laissent et qu’on n’oublie pas dans le commerce, les coups, fussent-ils platoniques, du Corot à l’œil pour ajoupas de vers à soie.

Pouvait-il savoir que la charge se basait sur un précédent de féerie dont nous étions tous troublés au Parnasse ? En acquérant à Ville-d’Avray la maison des champs du poète Étienne, l’auteur des Deux Gendres, notre éditeur y avait trouvé, par-dessus compte, sur les murs humides d’un petit kiosque rustique quatre fresques authentiques du maître dont le prix suffisait, et par delà, à le rembourser de tout le domaine. Désemmurées et entoilées, elles valaient en papier-soleil le poids spécifique du kiosque même et il pouvait en sus, garder le pavillon pour y bénir les dieux qui n’en avaient que pour lui. — Il marche dans nos vers, disait Verlaine.

— Monsieur Francis Petit ? rompis-je.

— Il est bien occupé… Est-ce à lui-même que vous avez affaire ?…

— Expressément, et comme il résulte, ajoutai-je sans lâcher la basque, du pli que voici, où il me convie à ses « camps du drap d’or ».

Et sur la suscription de la lettre, le jeune homme amène s’épanouit : — Vous êtes ?… Il m’avait pris pour un « braisilien ».

L’idée que l’on peut se faire, si l’on s’en fait une, d’un salonnier du Journal officiel de la République française répondait peu à celle que je réalisais de ma personne, et il y avait comme on dit, du déchet dans la livraison. Le docteur ès arts manquait en moi de cette autorité qui commande la confiance bourgeoise. Je gardais des ateliers, où j’avais vécu, une esthétique joviale de praticien, assez rétive au verbiage des profès et aussi peu faite que possible pour les ronds de plume de la liturgie critique assermentée. J’étais en outre fort jeune et enclin à ce scepticisme boulevardier dont la blague, selon le mot si drôle du père Renan, est peut-être la fleur du doute cartésien. Mon introducteur avait droit à la méprise.

— Voici le patron, me dit-il en me signalant une porte qui s’ouvrait sous tenture et fit place à… Meissonier.

Je connaissais le maître illustre depuis ce déjeuner de la gaffe, chez Émile Augier, à Croissy, dont je vous ai conté l’extravagance. — Ah ! c’est vous, m’interpella-t-il d’un fausset sévère, je ne suis pas fâché de vous rencontrer. On m’a fait lire votre article du Moniteur sur mon 1807. Quand on se mêle de critique d’art le premier devoir est de ne pas écorcher les noms des peintres. Je signe Meissonier, d’une seule « n ». Le Meissonnier à deux « n » est un orfèvre de Louis XV. Je suis très sensible à ces malveillances de la presse, oui, Monsieur, malveillances ! Je sais ce que je dis en employant ce terme : malveillances.

D’autant plus interloqué par l’apostrophe que l’article était dithyrambique, je repris pied pour répondre : — Mon cher maître, vous me rappelez Mirabeau. Quand on l’appelait Riquetti, il s’écriait : « Vous déroutez l’Europe ! » Mais l’erreur typographique dont vous me chargez s’excuse d’une autre parallèle qui vous incombe. Le Moniteur est à Dalloz et le Journal officiel est à Wittersheim, vous en restez à l’Empire.

Meissonier, c’est à n’y pas croire, m’a boudé toute sa vie de ce lapsus du correcteur du quai Voltaire, où il voyait un signe de haine indéniable de ceux que Galliffet appelait : les traîneurs de plume.

— Il est un peu rageur, comme tous les timides, sourit M. Francis Petit en m’invitant à m’asseoir, mais soyez sûr qu’il a été très touché de votre article. Il ne sait pas complimenter, et c’est quand il est content qu’il bougonne. Quel drôle de petit homme que ce grand artiste ! À présent, causons. Votre étude de l’Officiel est précisément ce qui m’a décidé à vous écrire. Elle est d’un expert consommé. Voulez-vous faire des catalogues ?

— Des catalogues ?… De quoi ? De chaussures ?

— Non de tableaux, pour nos ventes, à l’hôtel Drouot ?

— Ah ! mon Dieu !… En vers alors ? fis-je ?

— Oh ! pas si vite.

M. Francis Petit, avec sa tête fine de notaire subtil et ses manières affables, était l’un de ces hommes, toujours et partout si rares, qui dégagent le magnétisme de la droiture et de la bonté. Doué d’un sens acéré des choses de l’art, il s’était fait tout seul, par acquisitions propres, et de simple ouvrier encadreur, il était parvenu, pas à pas d’abord, puis par enjambées, à la situation prépondérante qu’il occupait sur le marché des toiles. Il lui avait suffi d’opérer à temps sur les maîtres méconnus de 1830, Delacroix, Ingres, Decamps, Rousseau, Corot, Diaz, Daubigny, Troyon, Millet, toute cette pléiade splendide qui n’a d’égale en aucun temps et dans nul autre pays que le nôtre. — Dans la partie, me disait-il, la fortune c’est de croire. Il avait cru à la bonne heure et il avait emmagasiné rue Saint-Georges, toutes les pièces qu’il trouvait courantes sous ces signatures. Je puis dire, moi qui les y ai vues, qu’il en avait provende et trésor pour cent ans.

— Oui, des catalogues, m’expliquait-il, de beaux catalogues précieux illustrés d’eaux-fortes, richement imprimés, pièces d’art eux-mêmes, et ouverts par des pages de critique, que dis-je, d’exégèse, où vous pourrez lâcher la bride à votre cavalerie d’adjectifs caracolants. Votre beau-père en a créé le genre, et fixé le modèle. Paul de Saint-Victor l’a suivi, puis Paul Mantz, Charles Blanc, leurs émules et vous serez en bonne compagnie dans les bibliothèques, sans parler de la mienne qui vous est ouverte nuit et jour pour votre travail. Quant au salaire il sera variable selon l’importance des ventes. Permettez-moi de vous en offrir l’avant-goût sous cette enveloppe que vous n’aurez qu’à remettre en sortant au gros caissier de l’antichambre. — Et le Monselet, en effet, me remit l’avant-goût, un billet vénérable de mille. Je n’en avais jamais vu.

Oh ! Francis Petit, ce n’était pas un envoyé de François de Sales, c’était François de Sales lui-même.