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On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l'on veille à ce que la distraction ne débilite point.
On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point.


On ne devient plus ni pauvre ni riche: ce sont deux choses trop pénibles. Qui voudrait encore gouverner? Qui voudrait obéir encore? Ce sont deux choses trop pénibles.
On ne devient plus ni pauvre ni riche : ce sont deux choses trop pénibles. Qui voudrait encore gouverner ? Qui voudrait obéir encore ? Ce sont deux choses trop pénibles.


Point de berger et un seul troupeau! Chacun veut la même chose, tous sont égaux: qui a d'autres sentiments va de son plein gré dans la maison des fous.
Point de berger et un seul troupeau ! Chacun veut la même chose, tous sont égaux : qui a d’autres sentiments va de son plein gré dans la maison des fous.


"Autrefois tout le monde était fou," - disent ceux qui sont les plus fins, et ils clignent de l'oeil.
« Autrefois tout le monde était fou, » — disent ceux qui sont les plus fins, et ils clignent de l’œil.


On est prudent et l'on sait tout ce qui est arrivé: c'est ainsi que l'on peut railler sans fin. On se dispute encore, mais on se réconcilie bientôt - car on ne veut pas se gâter l'estomac.
On est prudent et l’on sait tout ce qui est arrivé : c’est ainsi que l’on peut railler sans fin. On se dispute encore, mais on se réconcilie bientôt car on ne veut pas se gâter l’estomac.


On a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit: mais on respecte la santé.
On a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit : mais on respecte la santé.


"Nous avons inventé le bonheur," - disent les derniers hommes, et ils clignent de l'oeil. -
« Nous avons inventé le bonheur, » — disent les derniers hommes, et ils clignent de l’œil.


Ici finit le premier discours de Zarathoustra, celui que l'on appelle aussi "le prologue": car en cet endroit il fut interrompu par les cris et la joie de la foule. "Donne-nous ce dernier homme, ô Zarathoustra, - s'écriaient-ils - rends-nous semblables à ces derniers hommes! Nous te tiendrons quitte du Surhumain!" Et tout le peuple jubilait et claquait de la langue. Zarathoustra cependant devint triste et dit à son coeur:
Ici finit le premier discours de Zarathoustra, celui que l’on appelle aussi « le prologue » : car en cet endroit il fut interrompu par les cris et la joie de la foule. « Donne-nous ce dernier homme, ô Zarathoustra, s’écriaient-ils rends-nous semblables à ces derniers hommes ! Nous te tiendrons quitte du Surhumain ! » Et tout le peuple jubilait et claquait de la langue. Zarathoustra cependant devint triste et dit à son cœur :

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Version du 21 septembre 2010 à 17:32

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On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point.

On ne devient plus ni pauvre ni riche : ce sont deux choses trop pénibles. Qui voudrait encore gouverner ? Qui voudrait obéir encore ? Ce sont deux choses trop pénibles.

Point de berger et un seul troupeau ! Chacun veut la même chose, tous sont égaux : qui a d’autres sentiments va de son plein gré dans la maison des fous.

« Autrefois tout le monde était fou, » — disent ceux qui sont les plus fins, et ils clignent de l’œil.

On est prudent et l’on sait tout ce qui est arrivé : c’est ainsi que l’on peut railler sans fin. On se dispute encore, mais on se réconcilie bientôt — car on ne veut pas se gâter l’estomac.

On a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit : mais on respecte la santé.

« Nous avons inventé le bonheur, » — disent les derniers hommes, et ils clignent de l’œil. —

Ici finit le premier discours de Zarathoustra, celui que l’on appelle aussi « le prologue » : car en cet endroit il fut interrompu par les cris et la joie de la foule. « Donne-nous ce dernier homme, ô Zarathoustra, — s’écriaient-ils — rends-nous semblables à ces derniers hommes ! Nous te tiendrons quitte du Surhumain ! » Et tout le peuple jubilait et claquait de la langue. Zarathoustra cependant devint triste et dit à son cœur :