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PREFACE DE L'EDITEUH. 179
PRÉFACE DE L’ÉDITEUR. 179


annoncé les commentaires des ouvrages de Racine par souscrip-
annoncé les commentaires des ouvrages de Racine par souscription
tion n'oublieront pas de remarquer comment ce grand homme a
n’oublieront pas de remarquer comment ce grand homme a
fondu et embelli Tacite dans sa pièce. Je pense que, si Néron
fondu et embelli Tacite dans sa pièce. Je pense que, si Néron
n'avait ])as la puérilité de se cacher derrière une tapisserie pour
n’avait ])as la puérilité de se cacher derrière une tapisserie pour
écouter l'entretien de Britannicus et de Junie, et si le cinquième
écouter l’entretien de Britannicus et de Junie, et si le cinquième
acte pouvait être plus animé, cette pièce serait celle qui plairait
acte pouvait être plus animé, cette pièce serait celle qui plairait
le plus aux honnnes d'État et aux esprits cultivés.
le plus aux hommes d’État et aux esprits cultivés.


En un mot, on voit assez quel est mon but dans l'édition que
En un mot, on voit assez quel est mon but dans l’édition que
je donne. Le manuscrit de cette tragédie est intitulé Octave et le
je donne. Le manuscrit de cette tragédie est intitulé Octave et le
jeune Pompée;])' ai ajouté le titre du Triitmvir((t : il m'a ])aru que
jeune Pompée ; ])’ai ajouté le titre du Triitmvir« t : il m’a ])aru que
ce titre réveille plus l'attention, et présente à resi)rit une image
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plus forte et plus grande. Je sais gré à l'auteur d'avoir supprimé
plus forte et plus grande. Je sais gré à l’auteur d’avoir supprimé
Lépide, et de n'avoir parlé de cet indigne Romain que comme il
Lépide, et de n’avoir parlé de cet indigne Romain que comme il
le méritait,
le méritait,


Encore une fois^ je ne prétends point juger de la pièce. Il
Encore une fois^ je ne prétends point juger de la pièce. Il
faut toujours attendre le jugement du public; mais il me semble
faut toujours attendre le jugement du public ; mais il me semble
que l'auteur écrit plus pour les lecteurs que pour les spectateurs.
que l’auteur écrit plus pour les lecteurs que pour les spectateurs.
Sa pièce m'a paru tenir beaucoup plus du terrible que du genre
Sa pièce m’a paru tenir beaucoup plus du terrible que du genre
qui attendrit le cœur et qui le déchire.
qui attendrit le cœur et qui le déchire.


On m'assure môme que l'auteur n'a point prétendu faire une
On m’assure môme que l’auteur n’a point prétendu faire une
tragédie pour le théâtre de Paris, et qu'il n'a voulu que rendre
tragédie pour le théâtre de Paris, et qu’il n’a voulu que rendre
odieux la plupart des personnages de ces temps atroces : c'est en
odieux la plupart des personnages de ces temps atroces : c’est en
quoi il m'a paru qu'il avait réussi. La pièce est peut-être dans le
quoi il m’a paru qu’il avait réussi. La pièce est peut-être dans le
goût anglais. Il est bon d'avoir des ouvrages dans tous les genres.
goût anglais. Il est bon d’avoir des ouvrages dans tous les genres.


Il m'importe peu de connaître l'auteur : je ne me suis occupé
Il m’importe peu de connaître l’auteur : je ne me suis occupé
que de faire sur cet ouvrage des notes qui peuvent être utiles. Les
que de faire sur cet ouvrage des notes qui peuvent être utiles. Les
gens de lettres qui aiment ces recherches, et pour qui seuls
gens de lettres qui aiment ces recherches, et pour qui seuls
j'écris, en seront les juges.
j’écris, en seront les juges.


J'ai employé la nouvelle orthographe-. Il m'a paru qu'on doit
J’ai employé la nouvelle orthographe-. Il m’a paru qu’on doit
écrire, autant qu'on le peut, comme on parle; et quand il n'en
écrire, autant qu’on le peut, comme on parle ; et quand il n’en
coûte qu'un a au lieu d'un o pour distinguer les Français de
coûte qu’un a au lieu d’un o pour distinguer les Français de
saint François d'Assise, comme dit l'auteur de la Hemiadc, et
saint François d’Assise, comme dit l’auteur de la Hemiadc, et
pour faire sentir qu'on prononce x\nglais et Danois, ce n'est ni
pour faire sentir qu’on prononce x\nglais et Danois, ce n’est ni
une grande peine ni une grande difficulté de mettre un a qui
une grande peine ni une grande difficulté de mettre un a qui
indique la vraie prononciation, à la place de cet o qui vous
indique la vraie prononciation, à la place de cet o qui vous
trompe.
trompe.


1. C'est page 178, ligne 28, que cela a déjà été dit.
1. C’est page 178, ligne 28, que cela a déjà été dit.


2. Voyez Théâtre^ tome I", page 41, 555.
2. Voyez Théâtre^ tome I{{er}}, page 41, 555.

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Version du 27 octobre 2011 à 20:32

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PRÉFACE DE L’ÉDITEUR. 179

annoncé les commentaires des ouvrages de Racine par souscription n’oublieront pas de remarquer comment ce grand homme a fondu et embelli Tacite dans sa pièce. Je pense que, si Néron n’avait ])as la puérilité de se cacher derrière une tapisserie pour écouter l’entretien de Britannicus et de Junie, et si le cinquième acte pouvait être plus animé, cette pièce serait celle qui plairait le plus aux hommes d’État et aux esprits cultivés.

En un mot, on voit assez quel est mon but dans l’édition que je donne. Le manuscrit de cette tragédie est intitulé Octave et le jeune Pompée ; ])’ai ajouté le titre du Triitmvir« t : il m’a ])aru que ce titre réveille plus l’attention, et présente à resi)rit une image plus forte et plus grande. Je sais gré à l’auteur d’avoir supprimé Lépide, et de n’avoir parlé de cet indigne Romain que comme il le méritait,

Encore une fois^ je ne prétends point juger de la pièce. Il faut toujours attendre le jugement du public ; mais il me semble que l’auteur écrit plus pour les lecteurs que pour les spectateurs. Sa pièce m’a paru tenir beaucoup plus du terrible que du genre qui attendrit le cœur et qui le déchire.

On m’assure môme que l’auteur n’a point prétendu faire une tragédie pour le théâtre de Paris, et qu’il n’a voulu que rendre odieux la plupart des personnages de ces temps atroces : c’est en quoi il m’a paru qu’il avait réussi. La pièce est peut-être dans le goût anglais. Il est bon d’avoir des ouvrages dans tous les genres.

Il m’importe peu de connaître l’auteur : je ne me suis occupé que de faire sur cet ouvrage des notes qui peuvent être utiles. Les gens de lettres qui aiment ces recherches, et pour qui seuls j’écris, en seront les juges.

J’ai employé la nouvelle orthographe-. Il m’a paru qu’on doit écrire, autant qu’on le peut, comme on parle ; et quand il n’en coûte qu’un a au lieu d’un o pour distinguer les Français de saint François d’Assise, comme dit l’auteur de la Hemiadc, et pour faire sentir qu’on prononce x\nglais et Danois, ce n’est ni une grande peine ni une grande difficulté de mettre un a qui indique la vraie prononciation, à la place de cet o qui vous trompe.

1. C’est page 178, ligne 28, que cela a déjà été dit.

2. Voyez Théâtre^ tome Ier, page 41, 555.