« Page:Revue de métaphysique et de morale, supplément 1, 1914.djvu/12 » : différence entre les versions
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{tiret2|vraisem|blable}}, peut paraître ou non désirable, |
|||
– 12 – |
|||
être voulue ou rejetée avec horreur par |
|||
la religion, subir de la part de cette |
|||
dernière, telle évaluation qu’on voudra : |
|||
elle n’en est ni plus vraie ni plus fausse. |
|||
La religion au contraire dépend dans ses |
|||
postulats des résultats de la philosophie ; |
|||
elle ne peut se désintéresser de la réalité, |
|||
de la vérité ; elle peut accepter ou condamner |
|||
le réel, mais elle a besoin de |
|||
savoir ce qui est réel. « La religion aime |
|||
et hait, se réjouit et se repent, persuade |
|||
et prêche ; la philosophie observe et |
|||
recherche, convainc et enseigne. » Pourtant, |
|||
sous un autre point de vue, la |
|||
relation se renverse et l’on peut dire |
|||
également bien que la philosophie est |
|||
relativement dépendante de la religion |
|||
et la religion relativement indépendante, |
|||
de la philosophie. En effet, si la philosophie |
|||
ne pose pas de valeurs par elle-même, |
|||
elle ne saurait se désintéresser |
|||
des valeurs que posent en fait les |
|||
hommes et qui constituent une partie |
|||
intégrante de l’univers considéré dans |
|||
son ensemble. Or ces évaluations ne |
|||
s’expriment nulle part plus profondément |
|||
que dans les religions. La philosophie |
|||
dépend donc de la religion dans la |
|||
mesure où elle emprunte à cette dernière |
|||
une matière de connaissance, et la religion |
|||
est indépendante de la philosophie |
|||
en ce qu’elle est un acte libre de la |
|||
volonté individuelle. |
|||
Ainsi la philosophie est la reaction |
|||
intellectuelle, la religion la —réaction |
|||
émotionnelle de l’homme en face du, |
|||
système des choses. Mais dans la réalité |
|||
il n’y a pas de sujets seulement connaissants |
|||
et de sujets qui veulent seulement ; |
|||
tout sujet est a la fois connaissant, et |
|||
voulant d’où la possibilité d’un conflit |
|||
de la religion et de la philosophie : dans |
|||
la vie interne de l’homme. D’autre, part, |
|||
si la religion et la philosophie considérées |
|||
en elles-mêmes ne sont point ennemies, |
|||
la philosophie a dû bien des fois. lutter |
|||
contre les formes historiques.-concrètes, , |
|||
de la religion bien des religions ont |
|||
prétendu imposer comme révélées, des., images |
|||
du monde émanées du sentiment, |
|||
trompeur et de la volonté décevante, |
|||
oubliant que, si la philosophie laisse en. |
|||
dehors d’elle la création des valeurs, 1<| : |
|||
religion ne saurait en revanche prétendre |
|||
à la connaissance de la vérité ; et que la |
|||
fin véritable est de purifier la religion : de |
|||
toute philosophie et la philosophie de |
|||
toute religion pour édifier en dernière |
|||
analyse la religion sur la philosophie. |
|||
Richter aborde un problème non moins |
|||
délicat de délimitation des concepts en |
|||
étudiant l’art et la philosophie chez Richard |
|||
Wagner. Dans un autre essai il caractérise |
Wagner. Dans un autre essai il caractérise |
||
la personnalité et résume l’œuvre |
la personnalité et résume l’œuvre |
||
Ligne 22 : | Ligne 101 : | ||
Die-Situation auf dem psychologisçhen |
Die-Situation auf dem psychologisçhen |
||
Arbeitsfelde, par le Prof. |
Arbeitsfelde, par le Prof. |
||
Dr Reinhold Gisïjeb (Bibliothelc für Philosophie, |
Dr Reinhold Gisïjeb (Bibliothelc für Philosophie, |
||
publiée par Ludwig Stein, t. IV). |
publiée par Ludwig Stein, t. IV). |
||
1 broch. in-8°, de 90 p., Berlin, Leonhard |
1 broch. in-8°, de 90 p., Berlin, Leonhard |
||
Simion, 1912. |
Simion, 1912.’– Le distingué psychologue |
||
suédois s’est proposé de définir la |
suédois s’est proposé de définir la |
||
« situation régnante dans le champ de |
« situation régnante dans le champ de |
||
Ligne 35 : | Ligne 114 : | ||
et la classification des controverses |
et la classification des controverses |
||
qui partagent les psychologues. Ces controverses |
qui partagent les psychologues. Ces controverses |
||
se rapportent, les unes k.l’objet, |
se rapportent, les unes k.l’objet, |
||
les autres. à la fonction, les dernières |
les autres. à la fonction, les dernières |
||
enfin à la méthode de la psychologie. En |
enfin à la méthode de la psychologie. En |
||
ce qui concerne l’objet.de la psychologie, |
ce qui concerne l’objet.de la psychologie, |
||
elles portent sur sa définition même |
elles portent sur sa définition même |
||
(science de l’àme ou substantialisme |
(science de l’àme ou substantialisme |
||
psychologique versus psychologie sans |
psychologique versus psychologie sans |
||
âme |
âme ou— collectivisme), sur le rapport |
||
entre l’âme et le corps (matérialisme, |
entre l’âme et le corps (matérialisme, |
||
dualisme, « duplicisme », monisme immatérialiste, |
dualisme, « duplicisme », monisme immatérialiste, |
||
positivisme), la morphologie |
positivisme), la morphologie |
||
de la vie psychologique (intellectualisme |
de la vie psychologique (intellectualisme |
||
contre volontarisme, déterminisme contre |
contre volontarisme, déterminisme contre |
||
indéterminisme). En ce qui concerne la |
indéterminisme). En ce qui concerne la |
||
fonction de la science psychologique, |
fonction de la science psychologique, |
||
celle-ci doit-elle être une science empirique, |
celle-ci doit-elle être une science empirique, |
||
où il n’y aurait place que pour la |
où il n’y aurait place que pour la |
||
description et la classification, ou une |
description et la classification, ou une |
||
science s’efforçant d’atteindre à une |
science s’efforçant d’atteindre à une |
||
explication soit ontogénétique soitphylogénétique, |
explication soit ontogénétique soitphylogénétique, |
||
soit mécanique soit téléologique |
soit mécanique soit téléologique ; |
||
la psychologie peut-elle être au |
la psychologie peut-elle être au |
||
contraire une science spéculative? La |
contraire une science spéculative ? La |
||
psychologie doit-elle attendre son progrès |
psychologie doit-elle attendre son progrès |
||
des recherches portant sur l’individu |
des recherches portant sur l’individu |
||
normal et sain, ou doit-elle s’attacher |
normal et sain, ou doit-elle s’attacher |
||
principalement à l’étude de l’individu |
principalement à l’étude de l’individu |
||
malade (psychopathologie) ou bien |
malade (psychopathologie) ou bien doit |
||
peut paraître ou non désirable, |
|||
iHre voulue ou rejetée avec horreur par |
|||
la religion, subir de la part .de .cette^ |
|||
dernière, telle évaluation qu’on. voudra |
|||
elle n’en est ni plus vraie ni plus fausse. |
|||
La religion au contraire dépend dans ses |
|||
postulats des résultats de la philosophie; |
|||
elle ne peut se désintéresser de la réalité, |
|||
de la vérité; elle peut accepter ou condamner |
|||
le réel, mais elle a’ besoin de |
|||
savoir ce qui est réel. « La religion aime |
|||
et hait, se réjouit et se repent, persuade |
|||
et prêche; la philosophie observe .et |
|||
recherche, convainc et enseigne. » Pourtant, |
|||
sous un autre point de vue, la |
|||
relation se renverse et l’on peut dire |
|||
également bien que la philosophie .est |
|||
relativement dépendante de la religion |
|||
et la religion relativement indépendante, |
|||
de la philosophie, Un effa, si la philosophie |
|||
ne pose pas de valeurs par ellemême, |
|||
elle ne saurait se désintéresser, |
|||
des valeurs que posent en fait les |
|||
hommes et qui constituent une partie |
|||
intégrante de l’univers considéré .dans, |
|||
son ensemble. Or ces évaluations ne |
|||
s’expriment nulle part plus profondément. |
|||
que dans les religions. La philosophie |
|||
dépend donc de la religion dans- la |
|||
mesure où elle emprunte à cette dernière |
|||
une matière de connaissance, et la religion |
|||
est indépendante de la philosophie |
|||
en ce qu’elle est un acte libre de la |
|||
volonté individuelle. • |
|||
Ainsi la philosophie est la reaction |
|||
intellectuelle, la religion la -réaction |
|||
émotionnelle de l’homme en face du, |
|||
système des choses. Mais dans la réalité |
|||
il n’y a pas de sujets seulement connaissants |
|||
et de sujets qui veulent seulement; |
|||
tout sujet est a la fois connaissant, et |
|||
voulant d’où la possibilité d’un conflit |
|||
de la religion et de la philosophie :dans |
|||
la vie interne de l’homme. D’autre, part, |
|||
si la religion et la philosophie considérées |
|||
en elles-mêmes ne sont point ennemies, |
|||
la philosophie a dû bien des fois. lutter |
|||
contre les formes historiques .-concrètes,, |
|||
de la religion bien des religions ont |
|||
prétendu imposer comme révélées, des.,images |
|||
du monde émanées du sentiment, |
|||
trompeur et de la volonté décevante, |
|||
oubliant que, si la philosophie laisse en. |
|||
dehors d’elle la création des valeurs, 1<|: |
|||
religion ne saurait en revanche prétendre |
|||
à la connaissance de la vérité; et que la |
|||
fin véritable est de purifier la religion: de |
|||
toute philosophie et la philosophie de |
|||
toute religion pour édifier en dernière |
|||
analyse la religion sur la philosophie. |
|||
Richter aborde un problème non moins |
|||
délicat de délimitation des concepts en |
|||
étudiant l’art et la philosophie chez Richard |
Version du 8 octobre 2015 à 19:41
blable, peut paraître ou non désirable, être voulue ou rejetée avec horreur par la religion, subir de la part de cette dernière, telle évaluation qu’on voudra : elle n’en est ni plus vraie ni plus fausse. La religion au contraire dépend dans ses postulats des résultats de la philosophie ; elle ne peut se désintéresser de la réalité, de la vérité ; elle peut accepter ou condamner le réel, mais elle a besoin de savoir ce qui est réel. « La religion aime et hait, se réjouit et se repent, persuade et prêche ; la philosophie observe et recherche, convainc et enseigne. » Pourtant, sous un autre point de vue, la relation se renverse et l’on peut dire également bien que la philosophie est relativement dépendante de la religion et la religion relativement indépendante, de la philosophie. En effet, si la philosophie ne pose pas de valeurs par elle-même, elle ne saurait se désintéresser des valeurs que posent en fait les hommes et qui constituent une partie intégrante de l’univers considéré dans son ensemble. Or ces évaluations ne s’expriment nulle part plus profondément que dans les religions. La philosophie dépend donc de la religion dans la mesure où elle emprunte à cette dernière une matière de connaissance, et la religion est indépendante de la philosophie en ce qu’elle est un acte libre de la volonté individuelle.
Ainsi la philosophie est la reaction
intellectuelle, la religion la —réaction
émotionnelle de l’homme en face du,
système des choses. Mais dans la réalité
il n’y a pas de sujets seulement connaissants
et de sujets qui veulent seulement ;
tout sujet est a la fois connaissant, et
voulant d’où la possibilité d’un conflit
de la religion et de la philosophie : dans
la vie interne de l’homme. D’autre, part,
si la religion et la philosophie considérées
en elles-mêmes ne sont point ennemies,
la philosophie a dû bien des fois. lutter
contre les formes historiques.-concrètes, ,
de la religion bien des religions ont
prétendu imposer comme révélées, des., images
du monde émanées du sentiment,
trompeur et de la volonté décevante,
oubliant que, si la philosophie laisse en.
dehors d’elle la création des valeurs, 1<| :
religion ne saurait en revanche prétendre
à la connaissance de la vérité ; et que la
fin véritable est de purifier la religion : de
toute philosophie et la philosophie de
toute religion pour édifier en dernière
analyse la religion sur la philosophie.
Richter aborde un problème non moins
délicat de délimitation des concepts en
étudiant l’art et la philosophie chez Richard
Wagner. Dans un autre essai il caractérise la personnalité et résume l’œuvre de Ludwig Woltmann, le fondateur de l’anthropologie politique. Puis il apporte une contribution intéressante à l’histoire de la pensée kantienne et à la psychologie de Kant et de Schiller en recherchant ce que Kant et Schiller ont pensé l’un de l’autre. II analyse Je poème de Dehmel Zwei Menschen considéré comme l’épopée du panthéisme moderne. Il définit enfin avec une élévation de pensée et une largeur de vues tout à fait exceptionnelles les fins du vouloir et du savoir chez la jeunesse universitaire. L’homme qui a écrit ses essais n’était point seulement un penseur profond, un savant historien, et un excellent écrivain l’on ne peut douter qu’il n’ait été un rare éducateur. Die-Situation auf dem psychologisçhen Arbeitsfelde, par le Prof. Dr Reinhold Gisïjeb (Bibliothelc für Philosophie, publiée par Ludwig Stein, t. IV). 1 broch. in-8°, de 90 p., Berlin, Leonhard Simion, 1912.’– Le distingué psychologue suédois s’est proposé de définir la « situation régnante dans le champ de l’investigation psychologique ». L’on, ne s’étonnera pas que le bilan qu’il dresse enregistre moins de résultats acquis que de problèmes à résoudre, et que l’auteur nous apporte principalement l’énumération et la classification des controverses qui partagent les psychologues. Ces controverses se rapportent, les unes k.l’objet, les autres. à la fonction, les dernières enfin à la méthode de la psychologie. En ce qui concerne l’objet.de la psychologie, elles portent sur sa définition même (science de l’àme ou substantialisme psychologique versus psychologie sans âme ou— collectivisme), sur le rapport entre l’âme et le corps (matérialisme, dualisme, « duplicisme », monisme immatérialiste, positivisme), la morphologie de la vie psychologique (intellectualisme contre volontarisme, déterminisme contre indéterminisme). En ce qui concerne la fonction de la science psychologique, celle-ci doit-elle être une science empirique, où il n’y aurait place que pour la description et la classification, ou une science s’efforçant d’atteindre à une explication soit ontogénétique soitphylogénétique, soit mécanique soit téléologique ; la psychologie peut-elle être au contraire une science spéculative ? La psychologie doit-elle attendre son progrès des recherches portant sur l’individu normal et sain, ou doit-elle s’attacher principalement à l’étude de l’individu malade (psychopathologie) ou bien doit