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« Page:Gide - L’Immoraliste.djvu/245 » : différence entre les versions

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Nous quittâmes enfin Syracuse. Le souvenir et le désir du Sud m’obsédait. Sur mer, Marceline alla mieux… Je revois le ton de la mer. Elle est si calme que le sillage du navire semble y durer. J’entends les bruits d’égouttement, les bruits liquides ; le lavage du pont, et sur les planches le claquement des pieds nus des laveurs. Je revois Malte toute blanche ; l’approche de Tunis… Comme je suis changé !
Nous quittâmes enfin Syracuse. Le souvenir et le désir du Sud m’obsédait. Sur mer, Marceline alla mieux… Je revois le ton de la mer. Elle est si calme que le sillage du navire semble y durer. J’entends les bruits d’égouttement, les bruits liquides ; le lavage du pont, et sur les planches le claquement des pieds nus des laveurs. Je revois Malte toute blanche ; l’approche de Tunis… Comme je suis changé !


Il fait chaud. Il fait beau. Tout est splendide. Ah ! je voudrais qu’en chaque phrase,
Il fait chaud. Il fait beau. Tout est splendide. Ah ! je voudrais qu’en chaque phrase,

Version du 18 octobre 2015 à 05:16

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– Vous, vous n’êtes content, me dit-elle, que quand vous leur avez fait montrer quelque vice. Ne comprenez-vous pas que notre regard développe, exagère en chacun le point sur lequel il s’attache ? et que nous le faisons devenir ce que nous prétendons qu’il est.

J’eusse voulu qu’elle n’eût pas raison, mais devais bien m’avouer qu’en chaque être, le pire instinct me paraissait le plus sincère. – Puis, qu’appelais-je sincérité ?

Nous quittâmes enfin Syracuse. Le souvenir et le désir du Sud m’obsédait. Sur mer, Marceline alla mieux… Je revois le ton de la mer. Elle est si calme que le sillage du navire semble y durer. J’entends les bruits d’égouttement, les bruits liquides ; le lavage du pont, et sur les planches le claquement des pieds nus des laveurs. Je revois Malte toute blanche ; l’approche de Tunis… Comme je suis changé !

Il fait chaud. Il fait beau. Tout est splendide. Ah ! je voudrais qu’en chaque phrase,