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« Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/305 » : différence entre les versions

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C’est pour avoir brisé ce concours salutaire,
Épousé la matière ou l’idéal tout seul,
Que l’art trouve sa tombe en étreignant la terre
Ou change par le froid sa tunique en linceul.
Notre idéal veut vivre, il lui faut la lumière,
La chaleur et le sang, il bat du pied le sol ;
Mais, en la revêtant, il donne à la matière
Des plis majestueux que soulève son vol !
Quand sur les pieds étroits d’un vers lâche et sans flamme
Se traîne une grossière ou vaine passion,
Sentez-vous pas gronder au meilleur de votre âme
La colère du bien dans l’indignation ?
Caprices vils ou creux ! le goût se lève et crie
Contre des sentiments où plus rien n’est humain.
Dis-nous, ô Cicéron, père de la patrie,
Que le beau c’est l’honnête en langage romain !
Toi, Phidias, dont l’œil chérit l’hymen sublime
De la pierre sans tache avec l’infini bleu,
Et de qui, par instinct, le goût céleste imprime
A des frontons païens la face du vrai Dieu ;
Et toi qui, le premier, célébras les batailles,
L’antique démêlé d’Ulysse avec les Bots,
L’amitié gémissante autour des funérailles,
Et des ressentiments où tremblent des sanglots,