Les Règles de la composition typographique/Orthographe

La bibliothèque libre.



ORTHOGRAPHE


La nécessité qui s’impose de régulariser l’orthographe donne force de loi au Dictionnaire de l’Académie.

Nous signalerons un cas où le Dictionnaire et l’usage sont en désaccord : c’est à propos de l’orthographe des noms de personnes précédés d’un article et datant du xviie siècle.

L’Académie écrit ces noms sans majuscule à l’article, ainsi qu’ils s’écrivaient à cette époque :

la Fontaine, la Bruyère ;
tandis que l’usage écrit ces mêmes noms :
La Fontaine, La Bruyère.

L’Académie étant restée seule de son avis, nous proposons d’écrire ces noms avec la majuscule.

Il y a cependant exception pour certains noms qui s’écrivent à l’italienne :

le Tasse, le Dante, le Corrège.

Quant aux noms modernes, nous ne dirons pas : « Les noms propres n’ont pas d’orthographe ! » ; nous dirons qu’ils n’en ont qu’une : celle que la personne avait elle-même adoptée dans sa signature :

Lamartine, Le Verrier, Maxime Du Camp.

Disons en passant que, pour les noms de lieux, l’usage et l’Académie sont d’accord pour l’emploi du bas de casse à l’article :

le Mans, le Havre, les Andelys.

Pour les noms composés renfermant soit l’article, soit les prépositions en, de, l’Académie ne met pas de traits d’union :

Saint-Germain des Prés, Saint-Valery en Caux, Saint-Germain en Laye ;
tandis que l’usage écrit :
Saint-Germain-des-Prés, Saint-Valery-en-Caux.

Nous adoptons ce dernier mode, qui n’offre pas les nombreuses contradictions du premier.

Il est, en effet, choquant de voir l’Académie écrire :

Saint-Valery en Caux,
lorsqu’elle écrit avec traits d’union :
Nogent-sur-Marne.
ʘ ʘ ʘ