« Page:Tolstoï - Résurrection, trad. Wyzewa, 1900.djvu/202 » : différence entre les versions

La bibliothèque libre.
72ALI (discussion | contributions)
72ALI (discussion | contributions)
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
198 nfzsunnncrion
pourtant que je te connais, que je me souviens de ce que
pourtant que je te connais, que je me souviens de ce que
tu étais autrefois, à Pan0fka...
tu étais autrefois, à Panofka…

— Ce qui est vieux s'efTace! — répondit-elle sèche- '
— Ce qui est vieux s’efface ! — répondit-elle sèchement.
ment.

— Je me souviens de tout cela pour réparer, pour
— Je me souviens de tout cela pour réparer, pour
racheter ma faute ! — reprit Nekhludov,
racheter ma faute ! — reprit Nekhludov.

Et il allait lui dire qu’il était prêt à se marier avec ,
Et il allait lui dire qu’il était prêt à se marier avec
elle : mais il leva les yeux sur elle, et il lut dans ses yeux
elle : mais il leva les yeux sur elle, et il lut dans ses yeux
quelque chose de si grossier et de si repoussant qu’il
quelque chose de si grossier et de si repoussant qu’il
ne trouva pas la force de poursuivre son aveu.
ne trouva pas la force de poursuivre son aveu.

En cet instant, on donna le signal du· départ. Le gar-
En cet instant, on donna le signal du départ Le gardien,
dien, s’approchant de Nekhludov, lui dit que le moment
s’approchant de Nekhludov, lui dit que le moment
était venu de finir l’entretien. La Maslova se leva, consi-
était venu de finir l’entretien. La Maslova se leva, considerant
dcrant Nekhludov d’un regard caressant, mais, au fond,
Nekhludov d’un regard caressant, mais, au fond,
ravie d`en être débarrassée.
ravie d’en être débarrassée.
-— Au revoir, j’ai encore bien des choses à vous dire,

fit Nekhludov en lui tendant la main. Y
— Au revoir, j’ai encore bien des choses à vous dire,
La Maslova toucha sa main, mais sans la serrer. t
fit Nekhludov en lui tendant la main.
— Je viendrai encore vous voir, et alors je vous dirai

des choses très importantes qu’il faut que je vous dise! i
La Maslova toucha sa main, mais sans la serrer.
— ajouta Nekhludov. l

—— C’est cela! venez ! vous me ferez plaisir ! — répon- r
— Je viendrai encore vous voir, et alors je vous dirai
dit-elle, retrouvant pour lui le sourire qu’elle accordait à i
des choses très importantes qu’il faut que je vous dise !
ses « clients » en pareille occasion. l
— ajouta Nekhludov.
— Vous êtes plus proche de moi qu’une sœur! — l

` dit encore Nekhludov,
C’est cela ! venez ! vous me ferez plaisir ! — répondit-elle,
— Que dites—vous là ? — fit-elle, sans s’étonner autre- l
retrouvant pour lui le sourire qu’elle accordait à
ment
ses « clients » en pareille occasion.

— Vous êtes plus proche de moi qu’une sœur ! —
dit encore Nekhludov.

— Que dites—vous là ? — fit-elle, sans s’étonner autrement ;
et, avec un dernier sourire, elle courut vers la porte.

<br/>
<br/>


Ligne 34 : Ligne 43 :
<br/>
<br/>


Nekhludov s’était figuré que Katucha, en le revoyant, r
Nekhludov s’était figuré que Katucha, en le revoyant,
en découvrant son repentir et son intention de lui venir i
en découvrant son repentir et son intention de lui venir
en aide. se réjouirait, et s’attendrirait, et redeviendrait l
en aide, se réjouirait, et s’attendrirait, et redeviendrait
aussitôt l'ancienne~ Katucha. Il dut constater que Katu-
aussitôt l’ancienne Katucha. Il dut constater que Katucha
cha n’e.cistait plus et que seule désormais existait la
n’existait plus et que seule désormais existait la
"'laslova. Et cette constatation le remplit d'étonnement. i
Maslova. Et cette constatation le remplit d’étonnement.
1
l

Version du 16 septembre 2009 à 09:24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pourtant que je te connais, que je me souviens de ce que tu étais autrefois, à Panofka…

— Ce qui est vieux s’efface ! — répondit-elle sèchement.

— Je me souviens de tout cela pour réparer, pour racheter ma faute ! — reprit Nekhludov.

Et il allait lui dire qu’il était prêt à se marier avec elle : mais il leva les yeux sur elle, et il lut dans ses yeux quelque chose de si grossier et de si repoussant qu’il ne trouva pas la force de poursuivre son aveu.

En cet instant, on donna le signal du départ Le gardien, s’approchant de Nekhludov, lui dit que le moment était venu de finir l’entretien. La Maslova se leva, considerant Nekhludov d’un regard caressant, mais, au fond, ravie d’en être débarrassée.

— Au revoir, j’ai encore bien des choses à vous dire, fit Nekhludov en lui tendant la main.

La Maslova toucha sa main, mais sans la serrer.

— Je viendrai encore vous voir, et alors je vous dirai des choses très importantes qu’il faut que je vous dise ! — ajouta Nekhludov.

— C’est cela ! venez ! vous me ferez plaisir ! — répondit-elle, retrouvant pour lui le sourire qu’elle accordait à ses « clients » en pareille occasion.

— Vous êtes plus proche de moi qu’une sœur ! — dit encore Nekhludov.

— Que dites—vous là ? — fit-elle, sans s’étonner autrement ; et, avec un dernier sourire, elle courut vers la porte.


 IV 


Nekhludov s’était figuré que Katucha, en le revoyant, en découvrant son repentir et son intention de lui venir en aide, se réjouirait, et s’attendrirait, et redeviendrait aussitôt l’ancienne Katucha. Il dut constater que Katucha n’existait plus et que seule désormais existait la Maslova. Et cette constatation le remplit d’étonnement.