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Version du 6 août 2010 à 22:36
Malgré la prison & les fers
Sait goûter au moins l’avantage
De plaire par son gazouillage.
Tiens, je t’abandonne mes vers :
Corrige, efface, ajoute, lime ;
Ne crains point qu’ils soient à couvert
D’un amour propre follissime.
Je te verrois la plume en main
Rigoureusement les détruire,
Avec le sang froid du romain
Qui brûla sa main sans rien dire.
Vous aurez la bonté de me renvoyer ma pièce avec vos remarques ce soir. Adieu, Mars m’appelle.
ÉPITRE II. Au camp de Molwitz ce 16 de Mai 1740.
(mention manuscrite : Dans l’édition 1789 sans lieu d’impression cette épître est placée au 16 mai 1741)
Pour le coup je vous reconnois,
Et votre esprit se manifeste
Par la façon légère & preste
Dont vos aimables vers font faits.
Que votre grande ame alarmée
Sans peur chemine vers l’armée;
Vous n’y trouverez, sur ma foi
Aucun hasard, point d’embuscade,
Et très-paisiblement chez moi
Vous pourriez boire rasade.’