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« Où vont-ils ? » : différence entre les versions

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{{TitrePoeme|[[Les Épreuves]]|Sully Prudhomme|Où vont-ils ? }}
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{{TitrePoeme|[[Les Épreuves]]|Sully Prudhomme|Où vont-ils ?}}
==[[Page:Sully Prudhomme - Poésies 1866-1872, 1872.djvu/27]]==






<poem>
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Ceux qui sont morts d'amour ne montent pas au ciel :
Ceux qui sont morts d’amour ne montent pas au ciel :
Ils n'auraient plus les soirs, les sentiers, les ravines,
Ils n’auraient plus les soirs, les sentiers, les ravines,
Et ne goûteraient pas, aux demeures divines,
Et ne goûteraient pas, aux demeures divines,
Un miel qui du baiser pût effacer le miel.
Un miel qui du baiser pût effacer le miel.


Ils ne descendent pas dans l'enfer éternel :
Ils ne descendent pas dans l’enfer éternel :
Car ils se sont brûlés aux lèvres purpurines,
Car ils se sont brûlés aux lèvres purpurines,
Et l'ongle des démons fouille moins les poitrines
Et l’ongle des démons fouille moins les poitrines
Que le doute incurable et le dédain cruel.
Que le doute incurable et le dédain cruel.


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Passeront les douleurs et les plaisirs sentis ?
Passeront les douleurs et les plaisirs sentis ?


Comme ils ont eu l'enfer et le ciel dans leur vie,
Comme ils ont eu l’enfer et le ciel dans leur vie,
L'infini qu'on redoute et celui qu'on envie,
L’infini qu’on redoute et celui qu’on envie,
Ils sont morts jusqu'à l'âme, ils sont anéantis.</poem>
Ils sont morts jusqu’à l’âme, ils sont anéantis.</poem>

Version du 27 février 2011 à 16:42


 
Ceux qui sont morts d’amour ne montent pas au ciel :
Ils n’auraient plus les soirs, les sentiers, les ravines,
Et ne goûteraient pas, aux demeures divines,
Un miel qui du baiser pût effacer le miel.

Ils ne descendent pas dans l’enfer éternel :
Car ils se sont brûlés aux lèvres purpurines,
Et l’ongle des démons fouille moins les poitrines
Que le doute incurable et le dédain cruel.

Où vont-ils ? Quels plaisirs, quelles douleurs suprêmes
Pour ceux-là, si les cœurs au tombeau sont les mêmes,
Passeront les douleurs et les plaisirs sentis ?

Comme ils ont eu l’enfer et le ciel dans leur vie,
L’infini qu’on redoute et celui qu’on envie,
Ils sont morts jusqu’à l’âme, ils sont anéantis.