« Femmes (Prudhomme)/Sonnet (I) » : différence entre les versions
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==[[Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1865-1866.djvu/128]]== |
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Le vers ne nous vient pas à toute heure et partout, |
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Et vous ne savez pas combien |
Et vous ne savez pas combien l’épreuve est rude |
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De mener sans malheur un sonnet |
De mener sans malheur un sonnet jusqu’au bout |
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Sur un feuillet |
Sur un feuillet d’album impitoyable et prude. |
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Le plus chétif poète aime à chanter debout, |
Le plus chétif poète aime à chanter debout, |
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Seul, et sans contenir sa jeune inquiétude |
Seul, et sans contenir sa jeune inquiétude |
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Ni dépouiller jamais la divine habitude |
Ni dépouiller jamais la divine habitude |
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D’apostropher son monde et de tutoyer tout. |
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Laissez donc librement voler sa fantaisie, |
Laissez donc librement voler sa fantaisie, |
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Car, |
Car, s’il veut ici-bas goûter la poésie, |
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Il doit, |
Il doit, l’infortuné, la dérober aux cieux ; |
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Mais vous, que cherchez-vous qui ne soit en vous-même ? |
Mais vous, que cherchez-vous qui ne soit en vous-même ? |
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Quand on vous offrirait le plus exquis poème, |
Quand on vous offrirait le plus exquis poème, |
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On vous rendrait les vers |
On vous rendrait les vers qu’on a lus dans vos yeux.</poem> |
Version du 27 février 2011 à 19:38
Le vers ne nous vient pas à toute heure et partout,
Et vous ne savez pas combien l’épreuve est rude
De mener sans malheur un sonnet jusqu’au bout
Sur un feuillet d’album impitoyable et prude.
Le plus chétif poète aime à chanter debout,
Seul, et sans contenir sa jeune inquiétude
Ni dépouiller jamais la divine habitude
D’apostropher son monde et de tutoyer tout.
Laissez donc librement voler sa fantaisie,
Car, s’il veut ici-bas goûter la poésie,
Il doit, l’infortuné, la dérober aux cieux ;
Mais vous, que cherchez-vous qui ne soit en vous-même ?
Quand on vous offrirait le plus exquis poème,
On vous rendrait les vers qu’on a lus dans vos yeux.