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Ma femme est jolie divinement : jamais de plus admirables yeux n'illuminèrent de plus de beauté un plus délicieux visage ; elle est bonne inépuisablement... Je l'aime, elle m'aime ; il y a juste six mois aujourd'hui que nous sommes mariés. Six mois seulement, est-ce possible ?... Et nous nous séparons. Oui, cela a été décidé hier dans les larmes. Ah ! comme nous avons pleuré !... À cette idée de ne plus nous revoir, jamais, tous les deux nous avons éprouvé une atroce douleur ; un épouvantable déchirement s'est fait dans nos deux âmes. Il nous semblait que cela ne se pouvait pas. Et, pourtant, cela est ; cela vaut mieux ainsi, pour elle, pour moi... Que va-t-elle devenir sans moi ?... Et moi, où donc, sans elle, vais-je aller ?
Ma femme est jolie divinement : jamais de plus admirables yeux n’illuminèrent de plus de beauté un plus délicieux visage ; elle est bonne inépuisablement... Je l’aime, elle m’aime ; il y a juste six mois aujourd’hui que nous sommes mariés. Six mois seulement, est-ce possible ?... Et nous nous séparons. Oui, cela a été décidé hier dans les larmes. Ah ! comme nous avons pleuré !... À cette idée de ne plus nous revoir, jamais, tous les deux nous avons éprouvé une atroce douleur ; un épouvantable déchirement s’est fait dans nos deux âmes. Il nous semblait que cela ne se pouvait pas. Et, pourtant, ''cela'' est ; ''cela'' vaut mieux ainsi, pour elle, pour moi... Que va-t-elle devenir sans moi ?... Et moi, où donc, sans elle, vais-je aller ?


Remarquez que je n'ai rien, absolument rien à reprocher à ma femme, rien, sinon d'être
Remarquez que je n’ai rien, absolument rien à reprocher à ma femme, rien, sinon d’être

Version du 1 août 2011 à 08:02

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Ma femme est jolie divinement : jamais de plus admirables yeux n’illuminèrent de plus de beauté un plus délicieux visage ; elle est bonne inépuisablement... Je l’aime, elle m’aime ; il y a juste six mois aujourd’hui que nous sommes mariés. Six mois seulement, est-ce possible ?... Et nous nous séparons. Oui, cela a été décidé hier dans les larmes. Ah ! comme nous avons pleuré !... À cette idée de ne plus nous revoir, jamais, tous les deux nous avons éprouvé une atroce douleur ; un épouvantable déchirement s’est fait dans nos deux âmes. Il nous semblait que cela ne se pouvait pas. Et, pourtant, cela est ; cela vaut mieux ainsi, pour elle, pour moi... Que va-t-elle devenir sans moi ?... Et moi, où donc, sans elle, vais-je aller ?

Remarquez que je n’ai rien, absolument rien à reprocher à ma femme, rien, sinon d’être