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« Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/371 » : différence entre les versions

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366 . LE sauveur Nom
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Pour se rendre à l’évéchè. elle nous quitta dès que-
nous eùmes reconnu le mur massif et crénelé,défense
dela cité ancienne, et derrière lequel retentissaient
les cris des lycéens que maintenant il enferme. Je pus-
accompagner M“‘° Goulven, quelques pas :
`— Que j’aimerais apprendre l‘opinion du c0adju—
teur sur le problème moral de notre hypothèse l Sa
easnistique se peut exercer, à ce propos, fort subti-
lement. De gràce, chère madame, établissez bien
exactement le problème, le problème des_mille vies-
et de la charité supérieure !
— Si la conversation s’y prête, je ne 1'oublierai pas.
Mais pourquoi m’obsèder‘?
— Vous m'avez accusé de vilenie a l’égard d’Anne--
Marie; il m’agréerait que le coadjuteur vous· démon-
·' tràt que Lvous agissez de même à l'égard de Jean
Goulven. Cela me réhabiliterait à vos yeux, puisque-
‘ personne n’admettra que vous soyez capable d’une
faute sérieuse. Voilà mon but. J’entends me laver de
_ votre accusation, chere madame, en vous montrant.
que vous—même, une sainte, encourez ses rigueurs.
Le coadjuteur vous le dira. L’amour est égoïste, domi-
nateur, et impitoyable chez une épouse vertueuse
comme chez un homme volage et insensible.
— Pas du tout !,.. Nos vues sont très contraires. Il
dépend de vous seul qu’Anne-Marie soit sauvée de la
misère, et, sans doute, de la mort. Jean, lui, ne conl
sentirait pas au divorce. A défaut d’atl°ection, sa pro--
bité morale lui défend de nfabandonner pour de
Vargent et pour du vice. Sa résolution ne dépend pas
de moi. C’est une différence importante.
— Peut—ètre. Ne penseriez—vous pas que son devoir-
de savant l’oblige à tout oublier pour sauver les

Version du 17 novembre 2008 à 12:59

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366 . LE sauveur Nom Pour se rendre à l’évéchè. elle nous quitta dès que- nous eùmes reconnu le mur massif et crénelé,défense dela cité ancienne, et derrière lequel retentissaient les cris des lycéens que maintenant il enferme. Je pus- accompagner M“‘° Goulven, quelques pas : `— Que j’aimerais apprendre l‘opinion du c0adju— teur sur le problème moral de notre hypothèse l Sa easnistique se peut exercer, à ce propos, fort subti- lement. De gràce, chère madame, établissez bien exactement le problème, le problème des_mille vies- et de la charité supérieure ! — Si la conversation s’y prête, je ne 1'oublierai pas. Mais pourquoi m’obsèder‘? — Vous m'avez accusé de vilenie a l’égard d’Anne-- Marie; il m’agréerait que le coadjuteur vous· démon- ·' tràt que Lvous agissez de même à l'égard de Jean Goulven. Cela me réhabiliterait à vos yeux, puisque- ‘ personne n’admettra que vous soyez capable d’une faute sérieuse. Voilà mon but. J’entends me laver de _ votre accusation, chere madame, en vous montrant. que vous—même, une sainte, encourez ses rigueurs. Le coadjuteur vous le dira. L’amour est égoïste, domi- nateur, et impitoyable chez une épouse vertueuse comme chez un homme volage et insensible. — Pas du tout !,.. Nos vues sont très contraires. Il dépend de vous seul qu’Anne-Marie soit sauvée de la misère, et, sans doute, de la mort. Jean, lui, ne conl sentirait pas au divorce. A défaut d’atl°ection, sa pro-- bité morale lui défend de nfabandonner pour de Vargent et pour du vice. Sa résolution ne dépend pas de moi. C’est une différence importante. — Peut—ètre. Ne penseriez—vous pas que son devoir- de savant l’oblige à tout oublier pour sauver les