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Dernière version du 10 février 2018 à 10:43
PRINCIPES GÉNÉRAUX DE L’ARRANGEMENT DES FORMES ET DES
COULEURS DANS L’ARCHITECTURE ET DANS LES ARTS
DÉCORATIFS, RECOMMANDÉS DANS CET OUVRAGE.
Les arts décoratifs naissent Principes
généraux. de l’architecture et ils en dépendent.
De même que l’architecture, ainsi toutes les œuvres des arts décoratifs doivent combiner la convenance, la proportion et l’harmonie, lesquelles, dans leur ensemble, ont pour résultat le repos.
La vraie beauté résulte du repos que ressent l’âme, lorsque la vue, l’intelligence et les affections se trouvent satisfaites.
La beauté de la forme est produite De la forme
générale.par des lignes qui naissent les unes des autres en ondulations graduées : il n’y a point d’excroissances ; on ne saurait rien ôter sans nuire à la beauté de la composition.
Après avoir arrêté les formes généralesDe la décoration
de la surface., il faut les subdiviser et les orner à l’aide de lignes générales ; puis, on peut remplir les interstices d’ornements, qu’à leur tour on peut subdiviser et enrichir pour satisfaire à une inspection plus minutieuse.
Tout ornement doit être basé sur une construction géométrique.
De même que dans Des proportions.toute œuvre par faite d’architecture, une vraie proportion règne entre tous les membres dont l’œuvre se compose, ainsi dans tous les arts décoratifs, l’ensemble des formes doit être arrangé suivant certaines proportions définies ; le tout, aussi bien que chaque membre en particulier, doit former le multiple de quelque simple unité.
L’harmonie De l’harmonie et
du contraste.de la forme consiste dans la juste balance et dans le contraste des lignes verticales, horizontales, obliques, et courbes.
Dans la décoration Distribution.
Radiation.
Continuité.de surface toutes
les lignes doivent partir d’une tige mère. Tout ornement, quelqu’éloignê qu’il soit du centre ou de l’axe de la composition, doit être tracé jusqu’à sa branche et à sa racine. Pratique orientale.
Toutes les jonctions de lignes courbes avec d’autres lignes courbes, ou de lignes courbes avec des lignes droites, doivent s’effectuer en devenant réciproquement les tangentes les unes des autres à leur point de rencontre. Loi de la nature. La pratique orientale est d’accord avec cette loi.
Il ne faut pas Un traitement
conventionnel
des formes
naturelles.employer comme ornements, des fleurs ou autres objets tels qu’on les trouve dans la nature, mais simplement des représentations conventionnelles fondées de ces objets assez ressemblantes à leur modèle pour en rappeler le souvenir, mais assez artificielles pour ne pas détruire l’unité de l’œuvre qu’elles servent à décorer. Règle invariablement suivie pendant les grandes périodes de l’art, également violée pendant les périodes de décadence.
La couleur De la couleur
en général.sert comme auxiliaire dans le développement de la forme, elle vient en aide à l’œil, tantôt pour distinguer les objets les uns des autres, tantôt pour distinguer les unes des autres les parties d’un même objet.
La couleur s’emploie pour aider à marquer les lumières et les ombres, en favorisant l’ondulation des formes par la juste distribution des différentes couleurs.
Le meilleur moyen d’arriver à ces fins, c’est d’employer les couleurs primitives sur des surfaces petites et en petites quantités, balancées et soutenues par les couleurs secondaires et tertiaires appliquées sur des masses plus grandes.
Les couleurs primaires doivent s’employer sur les parties supérieures des objets, les secondaires et les tertiaires sur les parties inférieures.
Les couleurs primaires Des proportions
par lesquelles est
produite l’harmonie
du coloris.d’intensités égales s’harmoniseront ou se neutraliseront l’une l’autre dans les proportions de 3 de jaune, 5 de rouge, et 8 de bleu, — intégralement 16.
Les secondaires dans les proportions de 8 d’orange, 13 de pourpre, et 11 de vert, — intégralement 32.
Les tertiaires, de citrin (composé d’orange et de vert), 19 ; de brun roussâtre (orangé et pourpre), 21 ; d’olivâtre (vert et pourpre), 24 ; — intégralement 64.
Il s’ensuit que, —
Chaque secondaire étant un composé de deux primaires, se trouve neutralisée par la primaire qui forme son complément d’après ces mêmes proportions : ainsi, 8 d’orange (rouge et jaune) seront neutralisés par 8 de bleu (complément de l’orange), 11 de vert par 5 de rouge, 13 de pourpre par 3 de jaune.
Chaque tertiaire étant un composé binaire de deux secondaires, est neutralisée par la secondaire qui reste : comme 24 d’olivâtre par 8 d’orangé, 21 de brun roussâtre par 11 de vert, 19 de citrin par 13 de pourpre.
Quand une couleur pure est Des contrastes et des
équivalents harmonieux
des tons, des nuances,
et des teinte.contrastée avec une autre couleur plus faible, le volume de celle-ci doit être augmenté en proportion.
Lorsqu’une primaire, teintée d’une autre primaire, est contrastée avec une secondaire, la secondaire doit avoir une teinte de la troisième primaire.
En employant les couleurs primaires Des positions
que différentes couleurs
doivent occuper.sur des surfaces modelés, on doit placer le bleu, qui se retire, sur les surfaces concaves ; le jaune, qui s’avance, sur les surfaces convexes ; et le rouge, la couleur intermédiaire, sur les dessous ; ayant soin de détacher les couleurs avec du blanc appliqué aux plans verticaux.
Les différentes couleurs doivent être mélangées et fondues de manière que les objets coloriés, vus à distance, représentent un éclat neutralisé.
Une composition ne peut être parfaite s’il y manque l’une ou l’autre des trois couleurs primitives, soit dans son état naturel soit à l’état de combinaison.
Lorsque deux nuances De la loi des
contrastes simultanés
des couleurs ;
loi due à M. Chevreul.de la même couleur sont juxtaposées, la nuance claire en paraîtra plus claire, et la nuance foncée plus foncée.
Quand deux couleurs différentes se trouvent en juxtaposition l’une de l’autre, elles subissent une modification double : d’abord à l’égard du ton (la couleur claire paraissant plus claire, et la couleur foncée paraissant plus foncée) ; puis, à l’égard de la teinte, car chacune des deux couleurs se teindra de la couleur complémentaire de l’autre.
Les couleurs paraissent plus foncées sur des fonds blancs ; et plus claires sur des fonds noirs.
Les fonds noirs souffrent, quand ils se trouvent opposés aux couleurs qui fournissent un complémentaire lumineux.
Il ne faut permettre dans aucun cas que les couleurs se touchent au point de se mêler à leur ligne de contact.
Quand des ornements de couleur Des moyens d’augmenter
les effets harmonieux
des couleurs juxtaposées
Observations dérivées de
l’examen de la pratique
orientale.se trouvent sur un fond d’une couleur qui contraste avec celle des ornements, il faut détacher ceux-ci du fond par un bord d’une couleur plus claire ; ainsi une fleur rouge sur un fond vert doit avoir les contours d’un rouge plus clair.
Quand des ornements de couleur se trouvent sur un fond d’or, il faut les détacher du fond par des contours d’une couleur plus foncée.
Les ornements d’or sur un fond de couleur quelconque doivent avoir leurs contours tracés en noir.
Les ornements d’une couleur quelconque peuvent se détacher des fonds d’une autre couleur quelconque, au moyen de bordures en blanc, en or ou en noir.
Sur les fonds blancs ou noirs, on peut employer des ornements de n’importe quelle couleur, de même que des ornements d’or, sans qu’il soit nécessaire d’y faire des bordures ou des contours.
Dans les tons ou les nuances de la même couleur, une teinte claire peut s’employer sur un fond sombre sans contours ; mais un ornement sombre sur un fond clair exige des contours marqués avec un ton encore plus foncé.
Les imitations Des imitations.des bois et des différents marbres colorés, ne sont permises qu’autant que l’emploi de l’objet même qu’on imite ne serait pas déplacé là où figure l’imitation.
Les principes qu’on peut découvrir dans les œuvres du passé nous appartiennent — mais il n’en est pas de même des résultats. C’est méprendre le but pour les moyens.
Il ne pourra y avoir aucun progrès dans les arts de la génération actuelle, qu’autant que toutes les classes, les artistes, les manufacturiers et le public, seront mieux élevés en fait d’art et que l’existence des principes généraux sera reconnue plus complètement.