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jeunesse d’étude, de rêve et de sentiment, d’une jeunesse repliée et peureuse… »

Et il ajoutait en 1896 : « Il y A un certain plaisir à ne pas s’être trompé au premier jugement porté sur le premier livre d’un inconnu… M. André Gide est devenu, après maintes œuvres spirituelles, l’un des plus lumineux lévites do l’Eglise, avec, autour du front et dans les yeux, toutes visibles, les flammes de l’intelligence et de la grâce… Il joint n l’originalité du talent l’originalité de l’âme… »

POUR CHANTER DEUX MOIS D’UN MEILLEUR ÉTÉ

AOUT

Notre troupeau s’arrête, épars et sans haleine…
Ce n’est pas ce printemps, ce n’est pas cet été
Que nous verrons l’amour s’épandre sur la plaine,
Les montagnes grandir, les villes s’élever,
Et notre âme monter, vaillante et souveraine.

Le printemps a passé. Ce n’est pas cet été
Que nos désirs, chantant en l’accoudant aux rives,
Se désaltéreront. Notre amour abusée
Des sourires d’Avril écoutait les prémices ;
L’été qui les suivit ne nous a pus charmés ;
Le printemps promettait de plus belles délices.
Je sais : les blés sont mûrs ; la plaine est parfumée ;
L’azur exulte et rit sur la colline en fleur…
Le soir n’amènera, sur les herbes fanées,
Après un jour trop long, qu’une nuit sans fraîcheur.

Le soleil, œil de feu, s’arrête, et sur la plaine
Fixe un regard où s’évapore tout espoir.
Le bétail se fatigue et le fruit mûr s’égraine
Sur l’herbe où, consternés, nous attendons le soir.

C’est l’heure où les corps las des enfants s’abandonnent
Dans l’eau du lac tiède et des ruisseaux herbeux, —
Et notre triste amour, en attendant l’automne,
Languit et s’étiole, étonné d’être heureux.