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Stabat (Émile Van Arenbergh)

La bibliothèque libre.
Parnasse de la Jeune BelgiqueLéon Vanier, éditeur (p. 20).


Stabat


Et Jésus expirait. Là-haut, sur l’arbre infâme,
Ses bras levés s’ouvraient, étendant le pardon,
Et le grand cri jeté, quand succomba son âme,
Le sol se déchira du suprême frisson !

Et la nuit, noir tombeau, s’ouvrait à l’horizon
Sur le soleil couché sous un linceul de flamme ;
Et le crucifié, dans l’immense abandon,
Sentit mourir son cœur dans le cœur d’une Femme.

Ô Dieu, tandis qu’alors ta foudre t’échappait,
Que la mort dans ton Christ toi-même te frappait,
Et remportait sur toi sa victoire éphémère,

Peux-tu dire ce qui, dans le plateau sauveur,
A pesé le plus lourd de son poids de douleur :
Est-ce le sang du Fils ou les pleurs de la Mère ?